Baisse de la natalité : pour faire des enfants, il faudrait encore croire en la vie !

bébé

Voilà plus d’un an qu’on nous débite quotidiennement la litanie des contaminés, hospitalisés, placés en soins intensifs puis morts. Un an qu’on nous enferme, nous prive de joyeusetés en famille et entre amis, d’école parfois, d’université tout le temps et, demain, de travail. À l’horizon, point de cinéma, ni théâtre, ni concerts, ni musées. Pas de salles de sport, non plus, plus de balades entre amis ni d’escapades en amoureux : si c’est pour rentrer à l’hôtel à 18 heures, un sandwich à la main, où est le plaisir ? Un an, donc, qu’on nous prive d’avenir pour un présent sinistre fait d’économie à zéro, de pollution mortifère, de réchauffement climatique apocalyptique et de pandémie sournoise.

Et voilà que tombe cette nouvelle horrifique : la natalité française est en berne.

Ça vous étonne ? Pas moi. Pour vouloir faire des enfants, il faut encore pouvoir croire en la vie, et celle qu’on nous promet n’incite certes pas à l’optimisme.

Il faut dire que le monde, sur ce plan, a bien changé. Autrefois, les enfants vous attrapaient un peu par hasard, si j’ose dire. Une fatalité acceptée avec plus ou moins de bonheur. Ne pouvant faire sans, on faisait avec. La contraception sophistiquée est passée par là. Désormais, « on gère », à défaut de maîtriser. On planifie. C’est un enfant si je veux, et surtout quand je veux, c’est-à-dire quand les paramètres professionnels, économiques, sociaux sont réunis. Alors, c’est une évidence : dans le monde qu’on nous fabrique, cela risque de ne jamais arriver… Sauf chez les indigents, n’est-ce pas, car chez ces gens-là, Monsieur, « on n’pense pas »…

Donc, c’est un fait, le nourrisson se fait plus rare. Le bilan démographique de l’INSEE rendu public le 19 janvier fait état d’un nombre de naissances au plus bas depuis 1945 : 743.000 enfants sont nés en 2020, soit 13.000 de moins qu’en 2019. Toutefois, contrairement à l’idée commodément répandue que tout cela est aussi imputable au Covid-19, ce n’est que la confirmation d’une tendance entamée de longue date : bien que la France demeure le pays le plus fécond de l’Union européenne, «le nombre de naissances diminue chaque année depuis six ans ».

Cinquante ans de pilules et d’avortements, le chômage, la maternité toujours plus tardive, la guerre des genres dans les têtes et la stérilité devenue galopante : le bilan n’est pas joyeux ! L’infertilité touche, aujourd’hui, 1 couple sur 6, et 3 % des enfants naissent grâce à la PMA - des chiffres qui ne cessent de croître. Ainsi, en juillet 2018, des experts constataient « une baisse significative et continue de 32,2 % de la concentration spermatique, entre 1989 et 2005 ». Selon l’Observatoire épidémiologique de la fertilité et l’INSERM, la perspective est dramatique : « Chez les mâles nord-américains, européens, australiens et néo-zélandais, ces taux ont diminué de 50 à 60 % entre 1973 et 2011. Si l’on extrapole les chiffres, ces hommes auront perdu l’intégralité, ou presque, de leurs capacités de reproduction d’ici à la fin du siècle. »

Je ne voudrais pas apporter de l’eau au moulin des suprémacistes blancs, mais bon, il se pourrait bien, en effet, que le monde change de couleur… et pas à leur avantage. À cela, la France n’échappera pas. Certes, il ne serait pas mauvais pour notre planète, vu comme on l’exploite, de freiner l’inflation galopante de la bête humaine. Ce que certains nomment le « Grand Remplacement » ethnico-démographique est en train de s’opérer sous nos yeux : entre 1998 et 2017, sur 15,5 millions de naissances, plus de 4 millions d’enfants avaient au moins un parent né à l’étranger. Notre droit du sol, couplé à l’interdiction des statistiques ethniques, empêche toute photographie du monde tel qu’il se dessine réellement, mais on le devine : en 2010, le taux de fécondité moyen des femmes françaises était de 1,85, contre 2,75 pour les femmes immigrées.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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