L’Émission politique : des invités surprises sans surprise ?

Ainsi, les invités « surprises » de "L’Émission politique" seraient tout, hormis des « surprises ». On est surpris d’apprendre que certains puissent en être surpris.

François Fillon savait donc à l’avance que Christine Angot allait venir le taquiner, ce qui lui a permis de botter en touche sur la mise en examen pour diffamation de cette dernière. Remarquez, même dans l’ignorance, les sirènes d’ambulances et de médecins urgentistes amenant la donzelle sur le chemin des studios auraient eu tôt fait d’alerter l’ancien Premier ministre.

Dans de tels jeux d’ombres médiatiques, cela n’a finalement guère d’importance. En effet, que Christine Angot soit sortie de son gâteau, en string et avec un ruban sur la tête, ou ait été attendue de longue date par son contradicteur, la seule question qui vaille consiste à savoir ce qu’elle venait faire dans un débat politique. D’ailleurs, pourquoi elle et pas Marthe Mercadier ? Laquelle, au moins, aurait sûrement été plus drôle et affable.

Comme l’écrivait l’excellent Guy Debord, dans La Société du spectacle : "La culture, devenue intégralement marchandise, doit aussi devenir la marchandise vedette de la société spectaculaire." Vraisemblablement, il en va de même de la politique ; voire de ce spectacle qu’est devenue la politique.

Guy Debord, toujours, qui affirmait : "Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux." Nous y sommes. Bernard-Henri Lévy, faux philosophe. Bernard Kouchner, faux humanitaire. Alain Minc, faux économiste. L’abbé Pierre, faux curé. François Fillon, faux patriote. Jacques Attali, faux humoriste. Philippe Poutou, faux prolétaire. Emmanuel Macron, faux perdreau de l’année. Cécile Duflot, fausse écologiste. Et le seul qui soit finalement sincère : David Pujadas, couillon authentique.

"Les spectateurs ne trouvent pas ce qu’ils désirent, ils désirent ce qu’ils trouvent", ajoutait encore le même Guy Debord. Il est donc assez logique que de plus en plus de Français téléspectateurs se détournent de ce spectacle, dans lequel ils ne trouvent rien qui puisse être véritablement désirable.

En attendant un possible invité « surprise » aux premier et second tours de l’élection présidentielle ? "Étonnez-moi, Benoît", chantait la si douce Françoise Hardy. Mais ce n’est peut-être pas de Hamon qu’elle nous causait dans cette chanson, madame Dutronc…

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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