Des loyers gratuits pour repeupler les zones de non-droit ?

C'est l'affaire du siècle, ne la ratez pas ! L'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) de l'Oise propose de vous loger, à Compiègne, gratos !

Sauf que là-bas, dans le Clos des Roses, ça ne sent pas tellement la rose mais plutôt les stupéfiants. « La cité abandonnée aux dealers », titrait le Parisien, il y a deux mois. Un quartier où les forces de l'ordre n'osent plus s'aventurer et où une équipe de TF1, début janvier, avait été attaquée et caillassée, comme le rapportait Jean-Pierre Pernaud. Bref, le Clos des Roses assoit sa réputation bien davantage sur la qualité de ses « faits divers » que sur celle de ses parcs et ses romantiques bosquets. Et ça, ça ne peut plus durer !

Trois bâtiments en mal de locataires, les caisses de l'OPAC à renflouer – des 6 millions d'euros investis, il y a deux ans, par l'office des HLM (rénovation, installation de portes-blindées et de caméras), il ne reste rien. Rien.

Et pourtant, alors que le patron de l'office des HLM, le 18 janvier 2017, confirmait haut et fort que ce sinistre Clos des Roses était un « État de non-droit absolu », allant jusqu'à user de termes éloquents pour qualifier les actes des malfrats de "barbarie chimiquement pure », décrivant des voyous de la pire espèce : «des prédateurs à la détermination proportionnelle aux sommes d'argent colossales engrangées chaque mois, entre 200 et 300.000 euros de chiffre d'affaire de la drogue », deux mois plus tard, ce même office tente de rendre attractif un quartier duquel il a lui-même dû évacuer des habitants !

Vraiment gratuits, les loyers ? Si vous faites partie des 10 premiers volontaires – ce qui correspond aux 10 premiers appartements -, vous vivrez quatre mois sans payer un radis. Si vous tardez un peu, c'est trois mois offerts pour les dix suivants. Et ainsi de suite, paraît-il. Drôle de gestion ! Finalement, les derniers téméraires se retrouvent donc à payer leur loyer, comme il est coutume de s'en acquitter...

Heureusement, l'office, depuis le dernier sac du Clos des Roses, a remis les locaux en état. Portes d'entrées, caméras de vidéosurveillance, système d'incendie. Tout est flambant neuf. Et les locataires vont se bousculer au portillon ? Les dealers, effrayés par l'efficacité de ces énièmes mesures, s'enfuiront ailleurs transporter leur juteux commerce ? Et rebelote, dans une autre zone, au milieu d'autres habitants ?

C'est typiquement socialiste, ça : croire que l'on règle les avatars humains à coup d'espèces sonnantes et trébuchantes ! Vous iriez, vous, avec votre petite famille, prendre possession d'un logement parce qu'on vous fait cadeau des premiers mois de loyer, alors que l'appartement se situe dans une zone où le seul droit qui règne est dicté par des dealers ?

Mais l'OPAC est optimiste. Pensez, il mise, en plus, sur les renforts policiers obtenus « pour ramener un peu d’État de droit » au sein de ce merveilleux Clos des Roses. Tiendront-ils, eux, contrairement à leurs prédécesseurs, plus de trois jours ? Poser la question, c'est déjà y répondre.

Caroline Artus
Caroline Artus
Ancien chef d'entreprise

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