Il était une fois un adorable couple américain qui avait voulu prouver au monde entier que tous les humains sont "gentils, généreux et merveilleux". Et comme ils estimaient gaspiller leur vie en travaillant, ces doux rêveurs larguèrent les amarres pour parcourir le monde, ce monde décrit si injustement par les journaux comme "grand et effrayant". Résultat : en juillet dernier, ils sont assassinés par quatre islamistes "sans aucune marque physique de radicalisation" (Radio Liberty).

Jay Austin et Lauren Geoghegan ? Végétalien, végétarienne parce qu'ils aimaient trop les animaux pour les manger, pour eux, tout le monde il était beau, tout le monde il était gentil. Un point, c'est tout. Alors, à 29 ans, pourvus pourtant d'un emploi stable de fonctionnaire, ce couple chanceux a décidé de devenir aventurier porteur de la bonne parole.

"J'en ai assez de passer les meilleures heures de ma journée devant un rectangle rougeoyant, de colorier les meilleures années de ma vie en bandes de gris et de beige."

Rendez-vous compte : "Trop de couchers de soleil manqués, d'orages et de petites brises passés inaperçues", pour ces vieillards de moins de trente ans au crépuscule de leur vie, il était temps d'y remédier. Et comme ils estimaient, les modestes, incarner une merveilleuse "ouverture d'esprit" et faisaient preuve "de bonté réciproque", rien de plus beau, pour répandre leurs belles qualités, que d'aller les "partager" très loin de chez eux. Parce que c'est tellement méchant de dire que les gens ne sont pas toujours "dignes de confiance" et qu'ils peuvent être "mauvais". Bref, Jay croyait que les gens étaient bons par nature.

"Le mal est un concept imaginaire que nous avons inventé pour faire face à la complexité des valeurs, des croyances et des perspectives différentes des nôtres", écrivait-il, inspiré, sur son blog. Profond.

Jay Austin et Laurent Geoghegan ? Des à peine trentenaires, produits les plus aboutis d'un Occident égalitariste où évoquer une certaine hiérarchie des valeurs vous fait passer pour un abominable réactionnaire, d'un Occident où juger les frontières nécessaires passe pour de la xénophobie et du racisme. Leur monde ? Un grand et merveilleux village (concept cher à Attali), peuplé d'humains tous pareils et tous gentils. Sauf qu'au bout de leur rêve de paradis sur terre, avec six autres cyclistes pétris des mêmes idées pour avoir eu celle, saugrenue, de traverser, à vélo, le Tadjikistan, ils ont rencontré l'enfer. Renversés par une voiture conduite par des islamistes, qui les ont achevés en les poignardant. Gentil Daech qui a renvendiqué.

Triste mort ? Évidemment. Triste jeunesse, aussi ! Béatement endoctrinée par inoculation, depuis sa naissance, de la propagande mondialiste gauchiste. "Le mal est un concept imaginaire..." écrivait Jay sur son blog.

Jay et Lauren... ou la fin d'une histoire bien réelle, pas imaginaire du tout. Bête et méchante.

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18 août 2018 à 18:20

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