Mgr Aupetit rappelle à Emmanuel Macron que le mot « catholique » n’est pas un gros mot !

Monseigneur Aupetit

Si, le soir de cet épouvantable incendie qui a détruit, en partie, Notre-Dame, le président de la République a fait une déclaration improvisée aux côtés de Monseigneur Michel Aupetit, en ayant une pensée toute particulière pour les catholiques, il n'en a pas été de même le lendemain, lors d'une déclaration solennelle annoncée à grand fracas, au son de la « Marseillaise ».

Devant Notre-Dame de Paris encore rougeoyante des terribles flammes qui resteront à jamais gravées dans les mémoires de millions d'hommes, le Président Macron avait fait une brève déclaration où l'on décelait une réelle émotion, sans doute la même ressentie par la nation : « Je veux ce soir, bien entendu avant tout, avoir une pensée pour les catholiques de France et partout à travers le monde, en particulier, en cette Semaine sainte. » Des mots qui sont allés au cœur de chacun de ces Français ayant été baptisés, et qui se sont achevés par une accolade spontanée et sincère du Président à l'archevêque de Paris et à Mgr Chauvet, recteur de la cathédrale, comme s'il s'agissait d'un signe de condoléances.

Ce même peuple chrétien attendait des mots aussi sincères, mardi soir à 20 heures. Le service de presse de l’Élysée avait annoncé une déclaration présidentielle improvisée. En fait, Emmanuel Macron suivait, sur un prompteur, un texte savamment édulcoré, étudié, dont chaque mot avait été soupesé. Sur la Toile, ce fut un déchaînement de tweets, notant la platitude de ces mots énoncés sans grande conviction, où la cathédrale était devenue, en quelque sorte, un monument sans âme.

Mercredi matin, Monseigneur Michel Aupetit, interviewé sur Sud Radio par Cécile de Manibus et Patrick Roger, constatait avec beaucoup d’amertume dans la voix : « Ça aurait été sympathique qu'il y ait un petit mot de compassion pour la communauté catholique. » En 5 minutes et 41 secondes, Emmanuel Macron n'a effectivement jamais prononcé le mot de chrétien et encore moins celui de catholique. « Car c'est quand même les catholiques qui font vivre la cathédrale Notre-Dame qui n'est pas un musée ! Si les gens viennent aussi nombreux, c'est parce que c'est un lieu de vie, animé par les catholiques. Et le mot catholique n'est pas un gros mot ! Ça vient du grec “universel”. »

Mgr Aupetit a insisté, au micro de Sud Radio. À la question de savoir si c'était voulu, car l'allocution était préparée, il a répondu : « Je ne sais pas, il faudrait qu'il réponde à cette question. Je dis simplement notre blessure, en plus d'avoir perdu la cathédrale. Les chrétiens se sont sentis blessés, juste un tout petit mot de compassion, comme on l'aurait fait pour les juifs ou les musulmans. »

Est-ce un oubli volontaire au nom de la laïcité, pour ne pas heurter les sensibilités d'une autre religion qui, depuis trente ans, oblige nos gouvernants à oublier que la France fut catholique ? Mgr Aupetit a simplement rappelé au Président que « cette cathédrale a été édifiée au nom du Christ. C'est une somme de pierre habitées d'un esprit. Ce n'est pas un bâtiment fonctionnel. »

Une fois de plus, nous voilà tristement confrontés à la réalité d'un pouvoir qui semble avoir peur face aux réactions que pourrait engendrer le simple rappel factuel que, oui, la France a été bâtie, comme nos cathédrales, par la foi catholique.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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