Guerre en Ukraine : la leçon à en tirer à quelques jours des élections…

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Nous sommes sonnés, abasourdis par la guerre à nos portes. Nous ne cessons de nous poser la question : pourquoi ? Que veut Vladimir Poutine ? Après avoir affirmé qu’il était fou, les observateurs réalisent que non, même si l’homme a pu se tromper sur la capacité de son armée à emporter la victoire.

Les observateurs les plus fins du monde de l’Est et de la Russie s’accordent à dire que nous assistons à une confrontation entre l’impérialisme russe, sorte de fatalité d’une continuité impériale l’emportant sur toutes les ruptures du tsarisme, au communisme et au poutinisme, et la nation ukrainienne.

Quant à nous, matraqués par nos médias et nos politiciens, nous voulons encore nous convaincre qu’il s’agit d’un conflit entre le totalitarisme et la démocratie. Il est vrai que notre Europe, celle de l'Union européenne et de ses traités, s’est développée comme un dépassement des nations par les principes de libre-échange et de démocratie dont nous avons fait des dogmes. Sauf que les nations résistent et qu’à travers, par exemple, la crise sanitaire, nous avons vécu combien elles sont utiles même si la coopération n’est pas inutile.

Dans une interview parue dans Le Figaro, Alain Finkielkraut part du principe qu’il n’y a pas de responsabilité des Occidentaux et que les nations d’Europe centrale qui ont choisi la protection de l’OTAN l’ont fait pour se protéger de l’expansionnisme russe. Il fait référence à l’écrivain Valérie Grossman qui parle d’une malédiction de la Russie qui ne défend pas le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes mais poursuit sa volonté expansionniste.

Mais Alain Finkielkraut ajoute que les nations doivent être défendues en Europe dans leur diversité et leurs identités comme un produit de la civilisation européenne. Seule la défense des nations dans le concert européen peut permettre l’avènement de systèmes de gouvernement pacifiés et conformes à nos « principes ». La défense des nations est donc préalable à l’aménagement d’un système communautaire qui ne peut donc être que de type confédéral, c’est-à-dire à l’opposé de ce qui s’imagine dans les sphères bruxelloises…

Et il affirme que nous ne pouvons pas noyer les peuples dans l’anonymat de l’espèce et le cauchemar de l’interchangeabilité des êtres.

Quand un peuple se bat pour sa survie à travers la défense de sa nation, on ne peut pas lui faire le reproche d’un quelconque nationalisme. La question nationale ne se réduit pas au nationalisme.

Il faut espérer que cette guerre finisse enfin et le plus vite possible. La leçon à en tirer sera, comme la crise sanitaire avait mis en évidence, que l’Europe devra se reconstruire autrement si elle veut survivre et réaliser son objectif de pacification tel qu’il avait été conçu par ses fondateurs de Gaulle et Adenauer.

De ce point de vue, le témoignage d’Alain Finkielkraut est précieux et digne d’intérêt.

Nous sommes confrontés à une réalité qui est une constante de l’Histoire. Les peuples ne peuvent vivre, se développer et s’épanouir que dans un cadre national que Finkielkraut définit de manière très classique comme étant « l’architecture, la poésie de certains lieux, ce qui manque quand on est ailleurs, les soubresauts d’une histoire particulière, une langue commune c’est-à-dire toutes ces choses qui ne sont pas la démocratie mais qui la rendent possible ».

L’agression déraisonnable et insupportable de Vladimir Poutine en Ukraine nous apporte cette leçon qu’il ne faudra pas oublier dans les années à venir et à commencer dans le choix de nos bulletins de vote.

Le blog de Bernard Hawadier

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Le problème de l’Ukraine est qu’elle est un assemblage de différents peuples: Russes à l’Est, Polonais, Hongrois, Roumains, Tatares et même Grecs à l’Ouest, au centre et au sud. Chacun de ces peuples défend son identité et sa langue.
    Et chacun a des aspirations extrêmement différentes.
    Une confédération respectueuse de ces identités (comme le proposaient les accords de Minsk) aurait été la bonne solution.
    Les USA ne l’ont pas voulu et les Européens ont suivi les USA comme d’habitude.

  2. « L’agression déraisonnable et insupportable de Vladimir Poutine en Ukraine » !
    et vous écrivez vous même « Quand un peuple se bat pour sa survie à travers la défense de sa nation, on ne peut pas lui faire le reproche d’un quelconque nationalisme. »
    Et bien oui, justement, la Russie est agressée par les USA sous couvert de l’OTAN.
    Zélinsky était en train de transformer l’Ukraine en Cuba dans le but d’attaquer la Russie, la dépouiller de ses immenses ressources et la wokismiser.

    • Du pur délire et de la propagande russe bien regurgitée. L’Otan agresse la Russie !!?? Merci de donner des exemples. Combien de morts russes à cause de l’Otan. Et côté ressources, l’Ukraine a a en énormément ce qui explique aussi les appétits de Poutine.

  3. Dans toutes les guerres du 20 eme siècle les responsabilités étaient partagées. J’en veux terriblement aux dirigeants occidentaux de n’avoir rien fait pour respecter l’ours russe même si sa puissance économique est limitée. Le pouvoir de nuisance de la Russie nous a été démontré en Syrie. Qu’avez vous prévu pour en sortir. C’es pas un virus. Ça sont des russes.

  4. Il manque un acteur essentiel à votre analyse. Quid de l’impérialisme, le mondialisé Américain. Avant De Gaulle et Adenauer il y a eu Jean Monet et Robert Schuman, artisans d’une Europe émanation US.
    L’Europe était un beau projet, une belle réalisation jusqu’à ce que les voyoux en prennent possession et confirment par la traîtrise de Maastricht.
    J’espère qu’une idée inspiratrice remettra l’Europe en marche.

  5. Si tous ceux de nos concitoyens qui admirent aujourd’hui le patriotisme, le nationalisme du peuple d’Ukraine, étaient logiques envers eux-mêmes, ils voteraient dimanche pour Zemmour.

  6. La CEE grand projet de De Gaulle, Dés Mitterrant la CEE change de direction, l’ Allemagne est mise en avant. D’ autres nations sont acceptés dans la CEE qui devient l’ UE dirigée en sous main par l’ Allemagne depuis sa création. Toutes les décisions de l’ UE sont prisent à l’ avantage de,l’ Allemagne. Nous en payons les conséquences pour le coût des énergies,
    gaz electricité, sans oublier l’ espace et même la tentative sur Dassault.

  7. L’Unio Européenne résulte de l’adhésion volontaire de chaque pays à un système censé leur apporter un surplus de richesse et de sécurité.
    L’objectif est louable, mais n’est pas réalisé du fait du gouvernement de l’Europe par des socialistes, des écologistes et des centristes.
    Pour qu’ils soient réalisés, il faut qu’elle soit dirigée par des pays orientés à Droite.
    C’est pourquoi je ne puis que vous inciter à rejoindre mon mouvement, l’association libérale et sociale, ALS, seul mouvement de Droit

  8. Excellent, mesuré et bien compris dans le temps et l’humain. Pour Poutine l’Ukraine n’a pas de réalité culturelle, historique(il l’a dit) et ce n’est pas aux Ukrainiens d’endécider ! Cela, oui, c’est bien la marque de l’impérialisme tsaro-soviétique ; comme la Chine vis à vis des nations opprimées.

  9.  » Les peuples ne peuvent vivre, se développer et s’épanouir que dans un cadre national qui se définit de manière très classique comme étant « l’architecture, la poésie de certains lieux, les soubresauts d’une histoire particulière, une langue commune c’est-à-dire toutes ces choses qui ne sont pas la démocratie mais qui la rendent possible ». Tout est dit et cette UE telle quelle s’est développée, ne peut rien nous apporter qui puisse nous élever, nous renforcer, nous grandir.

  10. L’europe est batie sur des bases mouvantes. La fiscalité aurait du être mise à plat afin que tous les pays aient une base quasiment identique, la disparité entre les états et la diversité des charges et salaires ne font qu’accentuer le contraste entre les pays, favorisant les délocalisations de nos industries. De ce fait nous dépendons trop l’Ukraine pour le gaz et les céréales et nous allons devoir réviser notre politique dans les années àvenir pour revoir une nation France forte et fière.

  11. Excellente analyse et très grande leçon d’Alain Finkielkraut, mais à part les souverainistes, je ne vois pas qui saura le comprendre et intervenir pour que la politique de l’union Européenne change. Une seule solution écarter dès le 10 avril ceux qui sont pour la mondialisation.

  12. La leçon immédiate à quelques jours des élections c’est que la menace est en train de se dégonfler … et que cela va encore compliquer la situation déja bien plombée de la candidature Macron !

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