[Satire à vue] Feu de paille sur France 2

Capture d’écran (605)

Sur le plateau de France 2, place à l'info, place à l'écologie. Extraordinaire : des chemises cartonnées dont raffolent étudiants et fonctionnaires sont fabriquées à partir de paille. Oui. La jolie paille des champs que l'on aperçoit par la vitre de notre voiture électrique dès les beaux jours venus. Ah, quelle poésie, mon ami !

Pour illustrer cette innovation, la charmante chroniqueuse a apporté quelques exemplaires de ces chemises et un bouquet d'épis de blé. Le journaliste Julian Bugier assiste à la démonstration et constate sans aucune aide extérieure qu'il s'agit de blé.

Alors, comment ça marche ? Eh bien, c'est très simple : « Seules les petites graines vont être récoltées pour la production alimentaire », explique la démonstratrice. « Tout le reste, les tiges les feuilles, c'est 80 % de la plante et c'est jeté ou c'est brûlé », poursuit-elle. Chacun devine le processus : avant que l'irréparable ne soit commis par le moissonneur, le fabricant de chemises arrive, sauve la paille des flammes ou de la déchetterie, l'emmène avec lui et se met à tisser cette matière qui fait l'admiration des écologistes les plus exigeants. Les vaches affalées sur leur matelas multispires poussent un « meuh » de soulagement. Toutes ces tiges dont l'éleveur ne savait que faire vont enfin servir à quelque chose.

À la suite de la séquence, de nombreux agriculteurs appellent le standard de France 2 pour délivrer un complément d'information. Dans les plaines du journalisme, le ramassage des chaumes est appelé chômage. Ignorant cette révélation, la spécialiste conclut : « Et ainsi, l'impact environnemental est réduit de moitié. » CQFD.

La céréalière de l'info aurait encore quelques rubriques captivantes en préparation. Un dossier explosif qui scandalise les associations de protection animale : le drame des coqs empalés vivants sur les girouettes des clochers. D'autres performances du recyclage également à venir. La laine des moutons, habituellement jetée, désormais utilisée pour tricoter des écharpes à Christophe Barbier, et enfin, l'apothéose finale : la taille de costard dans ses prestations télé. Décidément, rien ne se perd.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Fort heureusement, le ridicule et le défaut d’instruction liée à l’intelligence ne tuent pas. Si cette kékée bon teint se bougeait le popotin, au minimum, elle devrait s’interroger et se demander « pourquoi ces rouleaux, ces balles au milieu des champs ? Et bien petite dame, c’est de la paille, non pas jetée et brûlée, mais soigneusement recueillie afin de servir de litière aux animaux qui passeront leur hiver dans les étables. Car ces petits animaux, chère madame ne passent pas l’hiver dans les prairies…., pour votre information. On dit beaucoup de choses sur les blondes…Mais parfois….

  2.  » Il n’y a que deux choses qui sont infinies: l’univers et la bêtise humaine !  » Albert Einstein
    Le pauvre doit se retourner dans sa tombe en se rendant compte qu’il existe plus fort que l’infini….

  3. « Bêtes à manger du foin », disait ma grand-mère, une bonne Lorraine. Mais dans le cas présent, ce serait « Bête a manger de la paille ». Les bovins mangent des deux.

  4. ce serait une erreur de croire qu il s agit d une erreur des journalistes : cela s inscrit dans la continuité des attaques réservées aux chasseurs éleveurs etc etc; en bref tout ce qui constitue un ensemble de personnes enracinées et capables de conserver du bon sens.

  5. Merci d’avoir attiré notre attention sur ce sujet.
    Heureusement que cette dame fait partie du sevice publique d’information. Ces gens là ne connaissent vraiment rien à la réalité. Ce sont des nuisibles comme on qualifie les ravageurs à la campagne.
    Naturellement ils veulent nous envoyer des migrants pour nous remplacer car on vote mal à la campagne.

  6. Une occasion pour vous de fustiger en douce, par la dérision, les « associations de protection animale ». Laissez moi vous répondre : heureusement qu’elles existent, ne serait-ce que pour récupérer, comme cet été, plus de 16 000 animaux abandonnés par leurs maîtres pour partir en vacances, sans vergogne, toutes catégories confondues : chiens, chats, lapins, chevaux et j’en oublie ! Et si vous êtes un défenseur de l’élevage intensif vous devriez, au moins pour votre santé, vous préoccuper de ses conséquences… Quant à jeter le blâme sur ceux qui cherchent des solutions, je n’en fait pas partie, même si à première vue, elles paraissent ridicules.

    • Je n’ai jamais vu les protecteurs animaliers s’insurger contre les combats de coqs dans les Antilles. Ils ont lieu tous les jours, et les prestations sociales , sont pariées jusqu’à extinction des fonds.Les combats de chiens dans les cités, qui s’en soucie?

    • « Et si vous êtes un défenseur de l’élevage intensif vous devriez, au moins pour votre santé, vous préoccuper de ses conséquences ». J’ignorais que les éleveurs abandonnaient leur cheptel en partant en vacances…

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois