« Les gens du voyage étaient armés et ont menacé le maire et les policiers municipaux »

À Wissous, dans l'Essonne, décision a été prise par la préfecture de désarmer les policiers municipaux après que le maire, armé d'un sabre japonais, a pris à partie des gens du voyage.

Cédric Michel, président du Syndicat de défense des policiers municipaux, met en garde contre des informations fausses relayées par la presse mainstream.

La préfecture a décidé de désarmer les policiers municipaux de la commune de Wissous, dans l’Essonne, après que son maire a pris à partie des gens du voyage armé d’un sabre japonais. Pourquoi avoir pris cette décision à l’encontre des policiers municipaux, alors que c’est le maire qui avait a priori fait usage de violence ?

J’exprime mes plus grandes réserves quand on me dit que le maire a pris à partie des gens du voyage. En l’occurrence, les gens du voyage étaient armés d’armes blanches et d’armes à feu, dont un fusil chargé, et ont menacé le maire et les policiers municipaux. Il faut donc rééquilibrer les faits par rapport à la presse "habituelle" qui ne dit que la moitié de l’affaire.
Le maire est en effet mis en cause par la Justice pour avoir menacé les gens du voyage avec un sabre japonais. Les policiers municipaux, eux, ne sont absolument pas mis en cause dans cette affaire. Au contraire, ils sont considérés comme des victimes par le procureur de la République. Sans leur intervention dans l’altercation qui a opposé le maire aux gens du voyage très agressifs et équipés d’armes blanches et de fusils chargés, il est évident que la situation aurait pu très mal tourner et se finir dans un bain de sang.

Pourquoi la Justice a-t-elle pris cette décision ?

Il y a, dans cette affaire, une façade médiatique. La presse a, d’emblée, relayé massivement des informations fausses selon lesquelles le maire serait arrivé avec les policiers municipaux comme dans une expédition punitive contre les gens du voyage. Ce n’est absolument pas le cas.
On a oublié d’établir qu’en réalité, les policiers municipaux intervenaient dans un cadre légal.
Il y a, également, un contexte politique particulier. Dans la mesure où il n’y a rien à reprocher aux policiers municipaux, comme l’a dit le procureur de la République, je pense qu’on a voulu punir le maire au travers de son service de police municipale et l’empêcher de faire son travail de sécurité sur la commune.
Les mesures que nous avons prises au Syndicat, en partenariat avec les policiers municipaux, sont de nature, à mon avis, à faire pression sur la préfecture et à retourner cette décision unique contre l’État.

En tant que président du Syndicat de défense des policiers municipaux, pensez-vous que les policiers municipaux doivent être armés aujourd’hui ?

Tous les policiers municipaux doivent être armés. La preuve en est ce qui s’est passé le 8 avril ; les gens du voyage étaient équipés d’armes à feu. On ne compte plus les victimes dans les rangs de la police municipale, y compris du terrorisme.
À Wissous, il n’y a pas de police nationale, le commissariat est à Massy. Au quotidien, c’est la police municipale qui intervient de jour comme de nuit sur le terrain. Si on désarme la police municipale, on l’empêche de travailler.
Dans le contexte de délinquance, d’insécurité et de terrorisme d’aujourd’hui, un policier désarmé ne peut absolument rien faire. Il ne peut pas se défendre. S’il ne peut pas protéger sa propre vie, alors il est évident qu’il ne peut pas protéger la vie des citoyens.
Si les policiers municipaux ne peuvent pas faire leur travail parce qu’ils ne sont pas armés, j’ai ordonné, en tant que président du Syndicat, le droit de retrait des policiers municipaux. Aujourd’hui, la police municipale de Wissous est retirée de la voie publique et renvoie toutes les interventions sur la police nationale.

Cédric Michel
Cédric Michel
Président du SDPM, Syndicat de Défense des policiers municipaux.

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