Trump et Milei suppriment des milliers d’emplois publics. Et en France ?

Un coup de balai à sa manière, efficace. Une « réinitialisation », selon l’équipe de Trump. Une purge, selon ses opposants. À peine arrivé au pouvoir, les principaux décrets signés à tour de bras, Donald Trump se préoccupe de faire le ménage.
Tandis qu'Emmanuel Macron fait la tournée des cafés et inaugure les chrysanthèmes au Louvre, l’Américain déblaye donc le terrain. Il propose, sur la base du volontariat, aux fonctionnaires fédéraux de… démissionner en masse. Ils seront payés jusqu’au 30 septembre, à condition qu’ils remettent leur démission avant le 6 février ! Objectifs : 5 à 10 % de fonctionnaires fédéraux en moins et jusqu’à… 100 milliards de dollars d'économies.
Les gros bonnets sont eux aussi chassés sans ménagement. Dès le lendemain de son investiture, Trump avait prévenu qu’il souhaitait écarter du gouvernement un millier d’opposants. Au ministère de la Justice, plus de dix hauts fonctionnaires ont été priés de boucler leurs cartons. Eux avaient participé à la mise en place de deux procédures judiciaires dirigées contre l’ex-candidat à la présidentielle. Trump explique qu'il ne peut pas faire confiance à ces personnes pour « exécuter fidèlement » la politique judiciaire qu’il va mettre en place. Merci, au revoir ! Leur patron, chargé des enquêtes, Jack Smith, a eu la bonne idée de démissionner fin 2024.
Milei : 100.000 à 200.000 postes de fonctionnaires en moins en 2025
Le 21 janvier, Trump annonçait qu’il avait démis de leurs fonctions quatre présidents de « conseils », celui du Conseil présidentiel sur le sport, du Conseil consultatif national sur les infrastructures, du Centre Wilson pour les chercheurs et du Conseil présidentiel pour les exportations. Le 24 janvier, il a donné leur congé définitif à une quinzaine de dirigeants d’agences fédérales chargées de contrôler l’action de son administration. Parmi eux, les responsables des départements de la Défense, de l’Intérieur ou de l’Énergie, ainsi que ceux de l’Agence de la protection de l’environnement et l’Administration de la Sécurité sociale, ont fait leurs cartons. Ils contrôleront désormais leur inscription au chômage.
Le même jour, lesdites agences fédérales ont reçu l’ordre de limoger, sous un délai de soixante jours, les fonctionnaires dédiés à la promotion de la diversité. Terminé. Accessoirement, tous les programmes « diversité » devront être arrêtés dans ce délai, exige Trump. Même traitement pour la Justice environnementale.
D'autres ont la chance de rester, à condition d'accepter une mise en cage. Trump a encore révoqué l’habilitation de sécurité de 51 cadres des services de renseignement, en souvenir de l’affaire de l’influence russe sur le scrutin présidentiel de 2016. « Plus de 150 membres du Conseil de sécurité nationale sont au chômage technique », remarque Le Figaro.
Une méthode « tronçonneuse » qui évoque, bien sûr, la manière de Milei en Argentine. En 2024, le président libéral a supprimé plus de 65.000 postes de fonctionnaires : il prévoit d’en couper encore 100.000 à 200.000 ,en 2025.
Ces deux cogneurs libéraux attaquent l’obésité de l’État à la hache, conscients que l'État-providence est devenu si obèse qu’il ne respire plus.
En France, le traumatisme Fillon
Et en France ? Dans un pays qui compte 5,6 millions de fonctionnaires, aucun gouvernement n’a su profiter de la courbe démographique qui permettait à la France de soulager ses effectifs pléthoriques en se contentant de ne pas remplacer les départs à la retraite. Personne, parmi les partis de gouvernement auxquels il faut ajouter désormais le RN, ne reprend la thématique qui fut celle de François Fillon : l’ancien Premier ministre, candidat à l'Élysée en 2016, proposait courageusement la suppression de 500.000 emplois publics.
On n’entend guère le Rassemblement national sur ce thème, ni sur la nécessité ou non de purger une haute administration et des leviers de pouvoir qui ne lui sont pas favorables, ni sur la réduction du nombre des fonctionnaires. Marine Le Pen considère, non sans raisons, que la France a des dossiers plus urgents à traiter. Il faut aller vers Marion Maréchal ou Éric Zemmour pour trouver des accents qui rappellent la politique engagée par Trump et Milei. Ou vers Éric Ciotti, la jambe libérale de l’alliance RN. Mais la thématique n’est pas au centre des préoccupations dans une France qui se débat contre les coups de couteau… Les fonctionnaires, comme les immigrés, représentent des voix, beaucoup de voix. À cet égard, il reste deux issues, celle de la paralysie ou celle du courage. Les expériences de Trump et de Milei changent la donne mais le sort de Fillon rafraîchit encore les bonnes volontés...
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47 commentaires
85 000 postes de fonctionnaires dans la fonction publique d’État ont été supprimés, me semble t’il, sous le mandat de Nicolas Sarkozy.
Ce que Hollande s’est empressé de corriger en arrivant au pouvoir, et en a créé d’autres…..
Allemagne 83 millions d’habitants 4,5 millions de fonctionnaires
France 68 millions » 5,6 millions de fonctionnaires
Voyez l’erreur
Pour réduire de manière conséquente la voilure de l’Etat français il faudrait un Milei ou un Trump français. Dans les quelques années qui viennent un tel personnage pourra t’il émerger et faire des coupes à la tronçonneuse? Nous verrons! Si cela ne se produit pas, la faillite de l’Etat sera actée et les créanciers obtiendront la mise sous tutelle de l’Etat par la BCE, le FMI et la technocratie de Bruxelles! Ceux qui auront appelé )à faire barrage verront leurs rentes fortement impactées! Les retraités, dont j’en suis, subiront une baisse brutale de leur pension. 50 voire 60% de baisses du niveau des pensions me paraissent possibles… Peut-être que ce sera encore pire!
un syndicat intercommunal de l’eau remplacé par une grosse machine à fric. En clair des assimilés fonctionnaires contre des gens du privé. Résultat simple, impossible de les contacter et prix du M3 multiplié par 5 sans aucun travaux que ce soit.
Venez visiter le milieu rural c’est différent de votre entre-soi urbain !! Ici nous voudrions plus de services publics.
Les USA sont libres, pas nous…Mais , au moins nous pourrions envisager que pour deux départs en retraite, on n’en recrute qu’un. Ce sera plus long, certes , mais nous aurons un résultat. et pas la peine, de l’afficher lors d’une campagne électorale !!!!
N’attendons rien du RN sur ce thème , son programme est de gauche et sur le reste pas sur qu’on soit satisfaits non plus , mais , on a pas le choix c’est le seul qui n’a jamais gouverné , rien à perdre après tout .
On peut avoir de sérieux doutes sur le programme du RN! Mais, le RN n’est pour rien dans la situation catastrophique que nous devons à tous les gouvernements depuis plus de 40 ans! Avec une dette qui dépasse les 3300 milliards et qui continue de croître, qu’avons-nous encore à perdre? Il est possible qu’après l’arrivée du RN pourrait peut-être émerger un Milei ou un Trump français? A moins que sous peu la France ne soit mise sous tutelle de la BCE, du FMI et de la commission bruxelloise.
Si si , le rassemblement national a mis dans son contre budget la suppression de certaines agences de l’Etat qui ne servent à rien et qui coutent énormément d’argent aux contribuables. Bien souvent , la direction de ces agences est confiée aux copains..
ARS , France Travail et j’en passe ne servent à rien. Qui osera s’y attaquer ? On en parle à chaque mandat présidentiel mais sans aucune volonté.
Je ne vais pas me faire que des amis…Peut-être y a-t-il trop de fonctionnaires en France, mais certains secteurs en manquent : nous savons tous que la question centrale – budgétaire – réside dans la proportion des actifs (au travail) vis à vis de ceux qui ne le sont pas et dans notre système dit « de répartition », qui est devenu intenable…Quant aux « aides publiques » (au développement, médicale d’Etat, etc…), elles complètent le tableau de la catastrophe annoncée..
Ca me fait songer à tous ces gens qui grenouillent à l’UE, aux Commissions etc..Observez qu’il y a un « Conseil des Ministres de l’UE » avec un « président » qui me semble ne servir à rien puisqu’il est parti en novembre dernier et les réunions ont lieu sans lui, et je ne connais pas de successeur. Donc, à part s’occuper de la machine à café et les commandes de sandwiches, le poste est inutile. Idem aussi pour certains commissaires tel celui qui se fait du blanchiment dans les loteries ou celle qui est en place comme ancienne présentatrice de journal télé à lire les prompteurs et claque subitement 250 millions en Syrie pour un gouvernement qui reste à voir et évaluer, elle est « commissaire » en quelque chose, ancienne « ministre », mais quel est le bilan, nsp.
Hélas le statut de la fonction publique française a soigneusement prévu qu’on ne puisse pas les licencier. Et entre le Conseil d’État et le constitutionnel… bonne chance !
Hé ho ! Si on vire les fonctionnaires inutiles et que l’on dissous les comités « Théodule » (où l’on est grassement payé, que deviendront les copains et les copains des copains ? Devront-ils se mettre à travailler ?
Ici ce serait plutôt le contraire, le mou Bayrou, pour faire plaisir à la gauche, vient veut annuler la supression de centaines d’enseignants. Il doit penser que l’échec du système éducatif doit être renforcé.
En France, supprimer des emplois dans l’administration??
Ils viennent de remettre tous les privilèges des branquignoles cumulards de retraites en tous genre.
Même le truc appelé LE PLAN, en fait une administration pour créer un ou des emplois fictifs à de vieux fonctionnaires tout autant cumulards!
Avant de s’extasier sur la politique de la tronçonneuse de Trump, examinons son projet concernant l’Intelligence artificielle , qu’il veut omniprésente et détentrice en particulier des données médicales de chaque citoyen qui feront le bonheur de Big Pharma et de ses « recherches » ! Et reconnaissons que la suppression de nombreux fonctionnaires dans des secteurs où le citoyen ne trouve plus qu’un répondeur au téléphone n’est pas la bonne solution ! Le « spoil system » à l’américaine pour les hauts fonctionnaires, oui, la suppression de milliers de postes dans des services qui ne tournent plus rond, non !
C’est vrai. Persister à maintenir l’armada d’inutiles de nos administrations et autres services de l’Etat, est certainement la meilleures solution pour le « crash final » qui nous mènera à la « solution finale » de triste renommée. Et voilà comment on tue un pays.
Fillon ? À 20h02, il a appelé à voter Macron pour le second tour de 2017, qu’il reste donc dans son placard nauséabond et arrêtez sur BV de nous bassiner avec lui.