Interdiction de louer les logements énergivores : cette autre catastrophe économique et sociale planifiée par Macron

maison démolie

Les erreurs de nos gouvernants en matière énergétique (très clairement rappelées par Philippe Charlez) reposent en fait sur trois piliers idéologiques : le premier, la réduction des émissions de CO2 ; le second - d'ailleurs contradictoire avec le premier - , un sentiment anti-nucléaire primaire et irrationnel ; et enfin, l'idée d'une planification déconnectée du réel. C'est ainsi qu'un François Hollande et la cohorte de ses imitateurs en la matière -Emmanuel Macron et Élisabeth Borne - ont décidé un beau jour de campagne électorale de 2012 d'un mix à 50% seulement de nucléaire et imposé à la France et aux Français cet objectif à marches forcées, sans mesurer les conséquences d'une telle décision quand il était évident que les énergies renouvelables ne pourraient compenser la réduction de l'énergie nucléaire. Sans parler du marché européen de l'électricité. La révolte des boulangers leur facture à la main n'est autre que le mur du réel sur lequel échoue une politique qui ne jure que par l'idéologie et méconnaît le réel.

Or cette crise ne sera malheureusement pas la seule du genre. Emmanuel Macron est tellement doué qu'il nous en a préparé quelques autres. Celle qui commence à pointer le bout de son nez en ce début 2023, c'est l'interdiction de louer des logements énergivores. Au commencement, il y a toujours une bonne intention (de la bonne idéologie) : économiser l'énergie, apporter du confort au locataire. Mais tout se gâte quand nos énarques oublient de regarder l'ensemble des conséquences d'une décision et négligent ses conditions d'application selon le contexte. Donc le décret n° 2021-19 du 11 janvier 2021 issu de la loi relative à l’énergie et au climat de 2019 interdit la location des logements énergivores : les G+ (plus de 450 KWH/m2/an) du diagnostic de performance énergétique dès ce 1er janvier 2023 ; les G (plus de 420 KWH) au 1er janvier 2025 ; les F en 2028 et les E en 2034.

Ce décret anodin est potentiellement explosif. En effet, ce sont des centaines de milliers de logements qui sont concernés. Le journal 20 minutes révèle une enquête de l'IPR (Institut Paris Région) chiffrant à 50 % des logements de toute la région Île-de-France la part des passoires thermiques : « En arrondissant, on a 27 % d’habitats classés E, 13 % de F et 11 % de G, selon la démographe Sandrine Beaufils citée par le journal. Et dans une région en tension comme l’Île-de-France, retirer dans deux ans 10 % du parc immobilier, ce n’est pas négligeable. »

C'est là le premier problème : l'accroissement de la pénurie de biens à louer et donc une nouvelle envolée des prix à prévoir. Crise du locatif donc, aggravée par l'envolée des taux des crédits qui ramène vers le locatif des particuliers qui auraient pu devenir propriétaires. Mais pour les propriétaires, ce sera aussi la catastrophe : ils auront le choix entre la vente d'un bien dévalorisé ou des travaux conséquents et onéreux. Le Monde a posé la question : que vont devenir ces logements ? Si l'on ajoute à cela le retournement du marché immobilier amorcé en 2022, déjà bien sensible en région parisienne, ces propriétaires seront les grands perdants. Sans compter l'incapacité des entreprises à assumer cette masse de travaux et l'envolée des prix de la rénovation énergétique. Et rappelons que cette crise organisée de toutes pièces par nos gouvernants va toucher des millions d'entre nous, puisque, toujours selon Sandrine Beaufils, il y a environ 560.000 logements classés G en Île-de-France. Je vous laisse ajouter les E, les F, et ceux de la France entière...

Les acteurs de terrain tirent la sonnette d'alarme depuis des mois, comme Olivier Princivalle, président de la FNAIM de Paris, cité par 20 minutes : « Il n’y a pas de facteurs positifs qui laissent penser que ce sera faisable ». Déjà, des copropriétés ont renoncé à allumer leur chauffage avec l'envolée des prix du gaz, comme à Toulouse, ou à Nice. Alors, si s'ajoute à une situation déjà tendue le coût de la rénovation énergétique des logements, les réunions de copropriétés vont vite devenir des foyers révolutionnaires. Et, face à la colère, les syndics auront de bonnes raisons, eux, de faire comme Macron : c'est pas nous, c'est lui. Sur ce sujet là aussi, il est urgent qu'il revoie sa copie.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Maintenant Macron n’a même plus en vue que la Classe Moyenne, mais aussi les pauvres, car être propriétaire de son logement n’est pas être riche, et ne pas pouvoir faire face à de gros travaux ne doit pas être une punition, car payer plus de thermie est sans doute chère, mais n’oblige pas à sortir des sommes astronomiques d’un coup ou prendre un crédit….Je ne suis pas concerné, mais je plains les personnes dans ce cas. Voteraient ils encore pour Macron ?

  2. Vous n’allez pas assez loin….. Les logements concernés vont être interdit à la location et de nombreux bien vont être squatté, Fini la crise du logement…. Ca sent la spoliation, comme je vous le dis depuis de nombreuses année de censure, « les communistes en ont rêvé, les capitalistes l’ont fait » Merci aux petits Francais qui raisonne encore en gauche droite…. Peut on parler de France?

  3. Fin des propriétés privées bonjour les logements sociaux ! Le mozart de la finance aura aussi réussi à ruiner les petits propriétaires et provoquer une pénurie d’ampleur de logements.

  4. Cet article oublie de traiter le probleme des passoires thermiques du point de vue des locataires. En matiere de location que ce soit via les agences ou directement par le proprietaire le DPE n’est pas tjs fourni même s il est obligatoire. Juste u coup d’oeil aux annonces de location pour le constater. Pour le locataire qui habite l’une de ces passoires c’est la double peine : flambée XXX de la facture d’energie et impossibilité de faire quoique ce soit puique l’isolation depend du proprietaire. Donc s’il y a plus de 500 000 logements passoires energetiques rien qu’en île de France cela veut dire qu’il y a le même nombre de locataires qui galerent pour se chauffer + eau chaude…Certains proprietaires encaissent pendant des années sans faire les moindres travaux l’isolation il y a des decennies qu’on en parle des aides sont prevues. Peut etre faut il s’implifier leur acces, aider les prorpietaires notamment âgés à les demander du travail associatif mais quelle association pour se faire. La plupart se consacrent au juteux bizness de l’aide aux clandestins. Ceci juste pour rétablir un peu la balance face à ce gros probleme qu’est le logement decent et abordable en France hors hlm qui vont en priorité aux nouveaux venus.

  5. Quand on ne sait que détruire comme Macron, Hollande etc… on doit disparaître.
    Seul le diable ne sait que détruire en souriant et en promettant honteusement la lune .

  6. Bon Ok. Et pour le palais de l’Élysée on fait comment ? Ce machin à un bail renouvelable tous les cinq ans (avant c’était 7) attribué à un guignol qui laisse la lumière allumée toute la journée, qui organise des teufs le 21 mars avec des gens bizarres, qui laisse tourner des bagnoles avec chauffeurs pendant toute la durée des conseils ministériels, qui a un hélidrome au cas ou les gueux deviendrais trop chatouilleux et qui sert de théâtre pour Mac fly et Carlito. Vivement l’expropriation !

  7. Toute la politique écologique est une farce.
    Faisons une petite comparaison : Monaco, Genève, Singapour, vaduz, Luxembourg Ville…
    Toutes ces villes concentrent des populations très riches avec de grandes maisons, de grosses voitures v12, des aéroports, héliports et aérodromes privés… Des gens qui consomment beaucoup plus d’énergie que la moyenne, et pourtant… ce sont parmi les moins polluées.
    Donc ça n’est pas la consommation d’énergie le problème, mais le traitement de la pollution.
    L’écologie punitive est une tartufferie destinée à faire du pognon et moins on traite la pollution, plus on peut justifier la punition.

  8. Très bon article. D’autant que vous oubliez un point essentiel : les DPE peuvent varier de 3 classes. Et selon celui qui fait le diagnostic, être En ou G… ça change tout pour les propriétaires. Si certains louent leur bien, il faut qu’il puissent rentrer dans leurs frais. Et que dire de ceux qui ont acheté pour ne pas payer de loyer et avoir un toit sur la tête, mais sont tellement endettés et ont des revenus très faibles ? Ou des propriétaires âgés avec des retraites à 600 ou 700€ ? S’ils doivent partir en EPHAD, leur bien ne vaudra rien.
    En fait, Macron sait très bien ce qu’il fait ! Il va permettre ainsi aux grands groupes immobiliers de racheter à vil prix des maisons ou des immeubles, qu’il revendront après travaux avec des marges monstrueuses. Encore une traîtrise à la nation pour du pognon, comme il dit si mal.
    Il se prétend catholique, assure agir pour le bien commun qui est en fait celui de ses amis et de l’avidité financière.

  9. L ‘ énergie la moins chère est celle qu ‘ on n ‘ utilise pas ! Isoler son habitation a un double avantage : 1- ne pas surcharger notre planète , en se domaine nous vivons déjà à crédit … 2 – ça augmente notre pouvoir d ‘ achat car l ‘ énergie devient de plus en plus chère . Louer des habitations dégueulasses , c ‘ est du sadisme ! Mener un combat d ‘ arrière garde ne fait pas avancer le schmilblick . Un pays où TOUT l ‘ habitat est économe en énergie , est un pays qui tend vers la prospérité , trainer de vieilles casseroles pénalise tout le monde .

  10. Le but de toute cette mafia mondialiste est de nous déposséder mais d’être heureux : ‎Klaus Schwab forum de Davos .

  11. En tant qu’expert immobilier ( mais pas en valeur de maison, travaillant dans le secteur locatif et salubrité publique) je suis dubitatif sur l’aspect pénurie, augmentation, le sujet est vaste et important. Je me demande si ces logements ne vont pas être achetés à vil prix par des promoteurs voraces, et location dit aussi propriété, donc les prix des maisons pourrait diminuer en fonction des travaux de remise en état. Par ailleurs, les biens vont rester en l’état, par manque d’argent pour rénover, et c’est tout bien pour les squatteurs, bref, affaire à suivre et surtout voir à qui l’opértion profite et le but de l’opération.

  12. On en vient à penser que le seul commentaire sensé à n’importe lequel des articles de BV devrait être : « on les vire quand ? »

    • Quand l’opposition et tous les gens de bonne volonté se manifesteront. Pour le moment, c’est « silence radio ».

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