Affaire Bayou : la justice #Metoo plus forte que la Justice ?

C’est « la fin d’un long calvaire » pour Julien Bayou. Ce jeudi 20 février, son avocate a annoncé que l’ancien député parisien, accusé depuis 2022 de harcèlement moral et d’abus de faiblesse par son ex-compagne, avait été mis hors de cause par le parquet de Paris pour « absence d’infractions ». La justice a tranché, mais la tempête #Metoo, déclenchée par ses propres alliés politiques, a déjà brisé sa réputation. Comme lui, d’autres n’ont jamais pu se relever de l’ouragan d’accusations porté par ce mouvement féministe.
L’affaire avait éclaté en juillet 2022, provoquant un scandale au sein du groupe écologiste sur fond de soupçons de violences sexuelles. En septembre, sous pression, Julien Bayou se mettait en retrait et quittait la direction d’EELV. Six mois plus tard, faute de plainte déposée, il était réintégré. Mais même dans son propre camp, le soutien restait incertain. En octobre 2022, Sandrine Rousseau dénonçait l’absence d’articles sur « ce que peut être une emprise par un ex », regrettant que l’attention se porte sur Bayou plutôt que sur la plaignante. La justice n’avait pas encore rendu son verdict, mais pour elle, on comprenait qu'il était déjà coupable.
Depuis 2 semaines tout le monde s’est mis à la place de Bayou.
Personne ne s’est mis à la place de l’ex conjointe. Pas un papier sur ce que peut être une emprise par ex.
Là est système qui écrase et broie, la parole des femmes. Depuis 5 ans de #metoo on a peu évolué au fond.— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) October 8, 2022
En 2024, Anaïs Leleux, son ex-compagne, finissait par porter plainte pour « violences psychologiques ». Les Jeunes Écologistes réclamaient alors son exclusion du groupe parlementaire, après une enquête interne du parti. Bayou dénonçait un « acharnement déloyal et scandaleux » et se disait victime d’une « pression psychologique insoutenable » orchestrée par son propre camp, avant de le quitter définitivement. Aujourd’hui, il est blanchi par la justice, mais les séquelles demeurent. Loin de la politique, l’avocat, dont certains estiment qu’il a contribué à entretenir « un système qui a fini par le dévorer », affirme avoir « tout perdu » et n’attendre « plus rien » de son ancien parti, dont il fustige la « lâcheté ».
Ce samedi 22 février, le parti Les Écologistes publie un communiqué dans lequel il déclare : « Nous regrettons que cette affaire, amplifiée par sa médiatisation, ait pu occasionner des souffrances et eu des conséquences négatives sur la vie de Julien Bayou. » Ce dernier y sera-t-il sensible ? Ce serait étonnant après sa charge lancée contre son ancien parti, vendredi 21 février, lors d'une conférence de presse, au cours de laquelle il a dénoncé notamment une « procédure dégueulasse, détestable, décidée en conscience par la direction des Ecologistes ».
L'homme politique est cependant loin d'être le seul à avoir été emporté par la vague #Metoo. Derrière un simple hashtag – qui a eu son équivalent français avec « Balance ton porc » –, des noms ont été livrés en pâture au tribunal médiatique, avec des conséquences irréversibles, y compris pour des hommes finalement innocentés.
Dans le monde de la culture, Johnny Depp a été l’une des victimes les plus médiatisées. Accusé de violences par son ex-compagne Amber Heard, il avait été écarté du sixième volet de Pirates des Caraïbes par Disney et du film Les Animaux Fantastiques par Warner Bros. Pourtant, la justice lui a donné raison et a condamné Amber Heard à lui verser 10 millions de dollars.
En France, plusieurs personnalités ont connu un sort similaire. Édouard Baer, éclaboussé par des soupçons relayés dans la presse, a vu toutes ses représentations au théâtre Antoine annulées durant l’été 2024. Frédéric Beigbeder, accusé de viol en 2023, a dû annuler plusieurs dates de son spectacle sous la pression militante, avant que l’enquête ne soit classée sans suite un an plus tard. Plus récemment, en janvier 2025, le rappeur Lomepal a été mis hors de cause après des accusations de viols remontant à 2017-2020. Pourtant, sur les réseaux sociaux, sa culpabilité reste affirmée haut et fort : « N*que la justice française et surtout n*que ce fdp de Lomepal », peut-on lire sur X, parmi d’autres messages similaires.
Comme le dénoncent les avocates Marie Dosé et Julia Minkowski dans leur essai Éloge de la présomption d’innocence, publié début février aux éditions de l'Observatoire, « l’acte d’innocenter ne suffit plus à innocenter personne ». Une fois exposé aux juges implacables de #Metoo, plus aucun verdict ne semble pouvoir réparer les dégâts. Nous sommes entrés, affirment-elles, dans une époque où « l’innocence n’existe plus ». Gare à celui dont le nom sera précédé du hashtag fatal.

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28 commentaires
À ce pauvre Bayou, je lui souhaite de vite se reconstruire, en évitant les pastèques !
Quant à #Metoo, les fanatiques feministes ne font pas que défaire des réputations et ruiner des vies, #metoo peut aussi fabriquer des idoles telle madame Pélicot qui a été manipulée pour devenir une égérie du féminisme…
Reçu 5 sur 5 par le “Times” qui classe cette humble femme parmi celles de l’année !!!
Il y en a même qui désormais veulent la voir héritée du Prix Nobel de la Paix… #metoo est vraiment une magnifique entreprise de destruction et de promotion à la fois…
Présomption d’innocence piétinée par les rézosocios. La justice reconnaît Julien Bayou innocent mais le mal est fait. Par ailleurs, comme c’est la parole de l’un contre celle de l’autre, seuls l’accusé et son accusatrice savent la vérité.
J’ai l’impression que ces féministes enragées font un complexe vis à vis des hommes. Elle ne rendent même pas compte quelles sont ridicules.
Pour ma part j’évite le plus possible le contact des femmes, à l’exception de celles que je connais depuis plusieurs dizaines d’années. Il faut voir les regards qu’elles nous jettent dans la rue si on a l’outrecuidance de lever les yeux. Ah qu’est-ce qu’on est dégoûtants !
Les verts sont nuls, ils s’occupent pas d’écologie, mais sont avec mélenchon,un de moins,au suivant.
Il ne lui reste plus qu’à intenter un procès contre ces anciens collègues, il y a bien une association de victimes qui va l’aider pour les frais de justice a moins que la aussi on lui tourne le dos, ce serait ballot quand même !!!!
Les féministes les plus hystériques me fon penser à des mantes religieuses! C’est en effet une libellule qui dévore littéralement le mâle après s’être fait fécondée! Si les féministes hystériques ne dévorent pas au sens littéral du terme un bonhomme elles sont prêtes à le détruire, médiatiquement, socialement et juridiquement! Nous sommes arrivés à un point qu’en cas de dénonciation par une femme, le bonhomme jeté à la vindicte publique est forcément coupable! Sa parole ne vaut rien par rapport à celle de son accusatrice! Cela a t’il une incidence sur le sérieux des enquêtes? A titre perso, je crains que oui! Surtout dans la France macronisée!
Sandrine Rousseau donne naissance au mouvement BAYOUTOO destiner à défendre les hommes de la misandrie feministe. Sa première action consistera à discréditer les pleurnicheries au profit de cette compagne dont la justice vient de dire qu’elle n’a rien subi de la part de l’adversaire politique de Rousseau. CQFD