Mathieu Bock-Côté : le sociologue qui venait du froid

mathieu bock coté

La francophonie a ses avantages comme ses inconvénients. Il y en a à prendre et à laisser. Marianne conquérante a semé les graines de sa langue un peu partout de par le monde. Nous en sont revenus des cadeaux parfois empoisonnés et quelquefois formidables.

Moi qui, une fois arrivé au sommet, rêvait d’annexer au débotté la rive gauche du Rhin, la principauté de Monaco, la Suisse romande ainsi que la Belgique wallonne (à l’exception de Molenbeek), j’ai maintenant plus de réticences pour cet Anschluss linguistique en réalisant que Charline Vanhoenacker, Lara Fabian et cet immigrationniste intégral qu’est François Gemenne puissent devenir mes compatriotes suite à ces coups de force romantiques. Devant ces prises de guerre, nous serions contraints de tout prendre sans faire les fines bouches en séparant le bon grain de l’ivraie. Annexer le Québec est plus délicat. Outre la distance océanique, il y a fort longtemps que La belle province est tombée sous le joug de l’Anglois. C’est la faute à Louis XV si nous avons perdu notre empire américain. Pourtant, de la même façon que Poutine le fit en Crimée, ce ne serait que justice de récupérer ce qui fut notre possession. Mais, que voulez-vous, il faut accepter que la terre appartient à celui qui l’occupe, si tant est que l’on sache s’astreindre à une géopolitique réaliste respectueuse du temps long de l’Histoire.

Alors, restons raisonnables et contentons-nous d’offrir l’asile politique à Mathieu Bock-Côté si Justin Trudeau - dont notre Président est le clone - continue à dériver dans son progressisme « wokiste » agrémenté d’une cancel culture amerloque, pour ne pas dire interlope. Et s’il faut un référendum pour qu’on lui accorde la nationalité française, j’en serai le premier des hérauts. Ce sociologue qui venait du froid est très rafraîchissant et nous réchauffe le cœur. De plus, il a l’avantage de nous arriver déjà tout formé, instruit et assimilé. Oui, en ce cas, l’immigration est une chance pour la France !

Il faut dire que Mathieu Bock-Côté a une qualité rare. C’est un sociologue de droite... une sorte de poisson volant, ce qui n’est pas la majorité du genre. Ce qu’il aime, par-dessus tout ? Démolir les déconstructeurs en nettoyant avec allégresse leurs écuries d’Augias. Sous la houlette bienveillante de Christine Kelly, en remplacement de Monsieur Z, il œuvre ou il sévit sur CNews, selon qu’on l’admire ou qu’on l’assimile à la fachosphère comme le font ses contempteurs.

Sous son aspect bonhomme d’ours bien léché, à chaque envoi, il touche et il griffe avec une férocité toujours tempérée par un humour jubilatoire – panache qui est le propre de la droite - et un accent fleurant bon le sirop d’érable mâtiné de curare. Son raisonnement est implacable et la chute toujours redoutable. Un défaut, toutefois : ce débit en rafales qu’ont ceux dont les pensées sont si vives qu’elles se bousculent au portillon. On peut lui pardonner ; il a tant de choses urgentes à dire. Ainsi, en étant bien sûr concerné au plus près, il a démontré avec brio que les revendications référendaires du Québec pour son indépendance sont maintenant rendues impossibles par la stratégie d’Ottawa qui encouragea un peuplement allogène tout autant issu d’une migration intérieure que d’une immigration extérieure faisant que nos cousins indigènes et francophones sont devenus minoritaires chez eux. En quelque sorte, un Grand Remplacement civilisationnel et donc électoral.

Alors, tous ensemble, ouvrons grand nos bras et déclamons tous en chœur « Vive le Québec libre ! » pour que revienne en notre giron imaginaire la contrée de « l’été indien ». Mais alors, que ferons-nous de Céline Dion ?

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