Un récent article du Huffington Post attire l'attention sur le curieux phénomène de ces "influenceuses blanches [qui] se font passer pour noires". Par des procédés capillaires, physiques (bronzage UV), cosmétiques voire chirurgicaux, ces histrioniques se donnent une nouvelle apparence afroïde, qu'elles utilisent ensuite sur les réseaux sociaux (Instagram, YouTube) pour se répandre en avis et conseils. On est dans la définition que la psychiatrie moderne donne désormais des hystériques : "personnalités en quête d'attention".

S'il n'y a rien d'anormal à ce que des personnes d'ethnies différentes tombent amoureuses, la présentation eschatologique, par l'idéologie dominante, du métissage dans tous les domaines comme fins dernières de l'espèce humaine conduit visiblement certaines à ne plus supporter d'être "perçues comme non racisées" et à africaniser leur apparence.

Et la chose présente sans doute des avantages. Pour être, par exemple, embauchée par madame Ernotte à France Télévisions, où la présence de mâles blancs est considérée comme excessive. Pour jouer dans des spots publicitaires, même pour des produits typiques de nos terroirs. Pour être admise par l'UNEF ou SUD Éducation 93 à des événements "en non-mixité raciale", à l'instar du festival NYANSAPO réservé – c'est très précis - à "toutes les femmes (et personnes assignées femmes), cisgenres et transgenres, noires/métisses africaines et afrodescendantes".

On a même pu voir, aux USA, une fausse Noire prendre la tête de l'Association nationale pour la promotion des gens de couleur" (NAACP) avant d'être démasquée pour ce qu'elle est et qui la navre : une pure Caucasienne, comme ils disent là-bas.

Si, dans l'autre sens, des afrodescendantes se défrisent ou s'éclaircissent encore la peau avec des crèmes toxiques, c’est sans doute plus par envie ou besoin de s’approcher d'une supposée "norme dominante" que par trouble du comportement.

Mais quoique nettement majoritaires, les femmes n'ont pas l'exclusivité de ce goût pour faire… peau neuve, dont Michael Jackson fut l'exemple le plus abouti.

Le décret n° 2017-1230 du 3 août 2017 a eu beau nous expliquer que la notion de race n’était pas applicable aux êtres humains, pour lui substituer finement celle de "prétendue race", il semble qu'elle préoccupe apparemment encore beaucoup de monde et, sans doute hélas, pour longtemps encore. "Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots" (Jaurès).

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10 novembre 2018 à 20:13

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