Vrai-faux impeachment de Trump : pourquoi ? 

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Le Speaker de la Chambre, Nancy Pelosi, soudainement parle « officiellement » d’impeachment... sans mettre au vote la décision de lancer la procédure, car elle n’a pas les votes. Or, sans ce vote de démarrage, on ne peut légalement lancer la procédure de révocation du président. Il faut donc harceler, espérant enfin trouver le filon. Surréaliste.

La journée avait bien commencé pour le président américain. Ses taux d’approbation étaient les plus élevés depuis son élection, les faucons étaient apparemment contents de lui sur la Chine, l’Inde et la potentielle vitrification de l’Iran, Netanyahou était en difficulté et allait sans doute le lâcher un peu. Bref, Trump espérait déployer une activité diplomatique intense dans les couloirs de l’ONU grâce à son discours à double lecture prononcé devant l’Assemblée générale, un œil sur le prix Nobel de la paix.
La saga du « Russiagate » s’était épuisée, les diverses commissions parlementaires destinées à le harceler s’étouffaient et des ogives à tête multiples avaient étaient lancées par la machine judiciaire qu’il contrôlait enfin, dont les cibles étaient les grandes stars de l’État profond qui avaient tenté un coup d’État semi-légal contre lui à l’occasion de son élection. Bref, le retour du pendule s’amorçait sur un thème contrôlé par Trump : le « Spygate ».

Venue de nulle part, le week-end précédent, surgissait cependant une nouvelle trouvaille : l’Ukraine. Car, pour favoriser sa campagne 2020, Trump aurait tordu le bras du nouveau président ukrainien, lui-même élu sur un programme anticorruption, exigeant que la Justice de son pays lance une enquête sur Biden père et fils en échange du déblocage de l’aide américaine à l’Ukraine.

Le texte intégral de sa conversation avec le président Zelenski, apparemment anodin, vient d’être publié par la Maison-Blanche. La plainte déposée par le bureaucrate dénonciateur (qui n’avait cependant pas assisté à la conversation) devrait l’être prochainement. À suivre…

Pourquoi autant de bruit, alors que l’administration Obama avait utilisé l’Ukraine contre Trump et que, tout récemment, des parlementaires démocrates ou mêmes « bipartisans » (sources : The Hill et Breitbart) auraient eux-mêmes joué de ce levier contre Trump ? Une triple convergence :
- L’argent et le pouvoir, d’abord. Les démocrates, avec un parti écartelé entre socio-démocrates et trotskistes, ont besoin de remplir leurs caisses et les médias d’augmenter leurs taux d’écoute en baisse, donc leur influence. Une nouvelle « thématique » de l’impeachment devient indispensable.
- Un traquenard anti-Spygate de l’État profond, ensuite, qui prendrait Trump, espionné, en tenaille entre harcèlement intérieur et crises internationales, espérant que les républicains nomment pour 2020 une valeur sûre, comme l’actuel secrétaire d’État et ancien chef de la CIA, Mike Pompeo.
- Un coup de billard de la coterie Obama, enfin, qui ferait ainsi indirectement tomber Biden, lui-même gravement contaminé par les tractations de son fils sur l’Ukraine (et la Chine). Car Biden, aujourd’hui, « vole la place » des poulains d’Obama, le tandem « sociétal » Kamala Harris/Pete Buttigieg qui ne parvient pas à décoller. Biden disparu, ses voix se reporteraient sur Buttigieg et Harris, qui passeraient devant Warren, devenant ainsi le « ticket » démocrate gagnant. Ce tandem dans le vent (l’un ou l’autre président et vice-président) aurait alors de vraies chances de battre Donald Trump.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:52.
André Archimbaud
André Archimbaud
Consultant stratégique

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