Vendredi après-midi. Le siège de Vincennes a remplacé sur les écrans des chaînes d'info celui de l'imprimerie dans laquelle sont terrés les frères Kouachi. Sur Twitter, les infos défilent à la vitesse de l'éclair. Pas toutes fiables. Sur les réseaux sociaux comme sur les chaînes d'info, chacun y va de sa surenchère.
Le community manager de Boulevard Voltaire choisit de ne retweeter que les infos les plus fiables : celles de l'agence indépendante @infos140, montée par deux journalistes de radio dont la réputation de sérieux n'est plus à faire.
A 15h25, le téléphone de notre webmestre sonne. Au bout du fil, l'un de nos honorables correspondants appelle du Val-de-Marne. Il nous informe qu'il vient de recevoir un SMS d'un de ses amis, barricadé dans la chambre froide du magasin Hypercacher. Cette information est capitale. Et si Boulevard Voltaire est au courant... d'autres vont l'être aussi dans les minutes qui suivent.
La décision est prise rapidement : alors que nous sommes en direct sur Twitter, nous ne publierons évidemment pas cette information. La publier ne présenterait un intérêt réel que pour une seule personne : le preneur d'otages.
Quelques minutes plus tard, BFMTV prendra la décision exactement inverse. Et, avec force détails, ils affichent un bandeau qui dit en substance : "5 personnes et un bébé cachés dans le magasin."
Nous le savons maintenant: le preneur d'otages était branché sur BFMTV. Fort heureusement, ses yeux n'étaient pas sur l'écran lorsque le bandeau afficha cette information cruciale.
Écoutez cette femme.
http://www.vimeo.com/116565825
Boulevard Voltaire a choisi de ne pas céder à la course malsaine qui pousse à tout publier sans considérer les conséquences potentielles.
Pendant ce temps-là, Alain Weill publiait ses chiffres d'audience sur Twitter.
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :