Valérie Pécresse est inconstante en politique, ses convictions sont d'une grande élasticité. Elle navigue avec aisance entre la droite et le centre. Pour les élections régionales, ça ne lui a pas mal réussi, mais, pour la présidentielle, avec ce diable de Zemmour aux aguets, c'est une autre affaire. Elle persiste cependant et vient de déclarer devant les centristes : « Mon projet est de droite [...] mais il est 100 % compatible avec vos valeurs. »

Après avoir cajolé son aile droite, pour tenir compte du score important d'Éric Ciotti à la primaire, voici qu'elle flirte avec le centre. À moins de trois mois de l'élection présidentielle, elle a ainsi reçu le renfort de formations qui nagent entre deux eaux : l'UDI de Jean-Christophe Lagarde, son président, qui déplorait naguère que la droite ait « en partie perdu sa boussole républicaine », et les centristes d'Hervé Morin, qui ambitionnent d'être des « bâtisseurs de l'alternance ».

« Ceux qui cherchent à nous opposer ne nous connaissent pas », a assuré le patron de l'UDI, après avoir mis en garde la candidate LR contre le « piège » qui consisterait à s'enfermer sur sa seule famille de droite. Il devrait savoir, pourtant, que le centre est réputé pour ses changements de cap en fonction des vents dominants et n'est pas un modèle de constance, comme en témoigne la carrière de François Bayrou. Il est vrai que Valérie Pécresse semble partager cette mentalité opportuniste, quittant son parti ou rentrant au bercail en fonction de ses intérêts.

Jean-Christophe Lagarde a beau jeu de déclarer, sur RMC, pour justifier son soutien, que « ce sont les valeurs, les projets et les idées poussés par l’UDI depuis longtemps qui sont intégrés dans la campagne de Valérie Pécresse ». Sa campagne aux européennes avait pour slogan « une France forte dans une Europe puissante » : « c’est toujours le slogan de Valérie Pécresse », précise-t-il. De son côté, elle lui a assuré défendre un projet de « fierté française retrouvée dans une belle Europe », en louant les valeurs centristes dans lesquelles elle se « reconnaît ».

Sans doute Valérie Pécresse doit-elle ratisser large pour espérer se qualifier au second tour, mais il lui sera difficile de contenter tout le monde, en ménageant la chèvre et le chou. Cette alliance de circonstance pourrait être éphémère. À force d'être volage, elle risque d'être abandonnée de tous. Des personnalités comme Laurent Wauquiez, Nadine Morano, Éric Ciotti, François-Xavier Bellamy et bien d'autres ne supporteront pas sans rechigner qu'elle leur fasse des infidélités avec des centristes peu fiables – à moins de manger leur chapeau, de renier leurs convictions et de perdre tout crédit.

Le premier tour de l'élection présidentielle sera l'heure de vérité. Si Valérie Pécresse se qualifie face à Emmanuel Macron – ce qui est loin d'être acquis –, l'unité pourra être sauvegardée jusqu'au second tour et, en cas de victoire, la France sera gouvernée par un « Macron en jupons », selon le mot, cruel mais véridique, de Sébastien Chenu. Dans le cas contraire, cette unité de façade ne pourra guère tenir. Les centristes appelleront à voter Macron contre Zemmour ou Le Pen, et Valérie Pécresse leur emboîtera le pas. Cette consigne serait-elle suivie par tous les cadres et tous les électeurs de la droite ? On peut en douter.

3209 vues

23 janvier 2022 à 19:16

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

50 commentaires

  1. Mme Pécresse troquera son appel à voter Macron au 2ème tour contre la fonction de premier ministre. Sa coalition de circonstance de la « droite centriste » explosera. Et la vraie droite se recomposera, comme prévisible, autour de Reconquête et du trio Zemmour/Wauquiez/Marion Maréchal et de tous leurs ralliés de poids pour préparer 2027…

  2. Comment ne pas dénoncer cette hypocrisie flagrante?
    Le Pass vaccinal ne sert à rien.
    Et elle vote pour cette mesure stupide et scélérate pour lécher les bottes à une infime partie de la clientèle macroniste?!
    Mais Macron et Pécresse c’est évidemment bonnet blanc et blanc bonnet!
    La médiocrité politicarde : ça suffit.

  3. M Ciotti, comment pouvez vous accepter de collaborer avec M.Lagarde?
    C’est à dire avec ce bobo mondialiste incapable et impuissant, qui est, lui, vraiment soutenu par Mme Pécresse!
    Parce que de vous et de vos convictions elle ne conservera rien d’autre que le succès… si jamais…

  4. Elle n’a jamais été vraiment de droite, mais plutôt centriste. Elle ne tiendra jamais ses engagements en matière d’immigration, de justice, de sécurité. Peut-être fera-t-elle un peu mieux que Macron, mais là c’est facile.On ne peut rien attendre d’elle, en tout cas elle n’aura pas mon vote.

  5. Valérie « Trétresse », c’est le non sens et la trahison à tout bout de champs.
    Elle ne s’est même pas rendu compte de sa bêtise dans sa justification de voter « pour » le pass-vaccinal.
    Ces jus que l’on inocule à tour de bras, ne sont pas des vaccins.
    Quand Eric Ciotti va-t-il quitter cette mascarade ?

  6. Quand on voit qu’elle a fait campagne pour le pass vaccinal et qu’elle dit ensuite qu’il ne se justifie plus vraiment, elle est en plein dans le « en même temps » macronien.

  7. Bayrou devrait la rejoindre….ça serait plus clair, car L.R. n’est plus à Droite, mais au Centre attrape tout. La Droite font deux : la Populaire MLP et pour la Reconquête avec un Zemmour le véritable héritier du Gaullisme….L’Extrême Droite sont les fascistes….Elle est interdite en République…..comme les antifa devrait l’être aussi

  8. Quelqu’un peut il me dire le cap de ses intentions. Elle fait du Macron une fois à droite avec Ciotti une fois au centre avec Lagarde (un député qui insulte Zemmour) et qui est extrême centre ! pour pas dire radical. Pour finir elle veut rassembler et dans la même phrase elle ne veut pas d’alliance avec le RN. tout ça et illisible.

Les commentaires sont fermés.