Un « trouple » de trois pères officiellement parents
Idée cadeau, bientôt la fête des pères. Trop tôt ? Pourquoi pas, les œufs au chocolat se vendent déjà. Pour faire, donc, la fête aux pères et accompagner bricolages, cravates et chaussettes de circonstance, pourquoi ne pas offrir un livre, au rayon famille moderne (en bas, à gauche, de celui de la féministe moderne) qui pourrait s'intituler Trois papas et un bébé ?
Trois papas et un bébé, c'est l'histoire d'une famille moderne détaillant son parcours reproductif et sa bataille juridique. Le contexte, de toute évidence distinct du format désuet « Petite Maison dans la prairie», est celui d'un « trouple » gay et polyamoureux : pour les retardataires du TGV progressiste, comprendre ménage à trois, entre mecs. Pour rappel, ce trouple californien est entré dans l'histoire en 2017 lorsqu'il est devenu la première « famille » de l'État à inscrire les trois pères sur un certificat de naissance, relate le Times. Un tiercé gagnant, somme toute, et, jurisprudence progressiste oblige, le quinté gagnant sera peut-être pour bientôt. Et plus si affinités.
Les docteurs Jenkins et Mayfield se sont rencontrés à Boston. Hodges, qui travaille dans un hôpital zoologique, rejoint le couple, d'abord en tant qu'ami, avant d'être promu partenaire romantique supplémentaire. Cinq ans de vie commune plus tard, le désir d'enfant était là, le trouple envisage de fonder famille ; avoir un enfant, c'est tendance, c'est gai. Pourtant, même en s'y prenant à trois, techniquement, ce n'était pas gagné ; deux amies ont donc offert leurs services en tant que mères porteuses. Le processus était compliqué et surtout coûteux : frais juridiques, contrats, implantations et tests, adoption de l'embryon, droits parentaux égaux. « Les couples homosexuels ne tombent pas dans la parentalité par accident », a déclaré Jenkins.
Au fond, les accidents sont certes assez rares, dans le domaine. « C'est toujours un acte délibéré et compliqué […] en plus de l'obligation de payer quatre avocats - un pour représenter chaque père, plus un pour la mère porteuse - pour rédiger un accord parental, qu'aucun couple hétéro n'a probablement jamais été invité à signer » : droit de visite en cas de séparation, consentement aux soins médicaux, responsabilité légale, héritage. Des entraves, il y en avait pour ce trouple modèle, certaines limite « trouplophobes » : médecins incertains, voire réticents, matériel visuel propédeutique « inadapté » pour la fourniture de l'échantillon de sperme, se désole Jenkins.
Nul doute, sur ce coup, Mère Nature est bel et bien homophobe, mais pour paraphraser Brel, quand on n'a que l'amour, à s'offrir en partage, et forcer le destin, quand il y a tant d'amour, on ne compte pas, chez ces gens-là. La boîte de Pandore progressiste est largement ouverte, et sans aucune fausse pudeur, la propagande fera la promotion de cette tragédie humaine moderne. Les zélateurs de Pierre Bergé sont aux anges, se frottent les mains. Sous couvert d'avancée sociétale, le marché de la location utérine a la cote : pour deux implantations, la troisième à 50 %.
La famille naturelle n'est plus la norme, la propagande progressiste coupable et complice nous rabâche que le nec du nec, ce sont les familles recomposées, monoparentales, homoparentales, métissées. Maintenant, le trouple. L’extraterritorialité du progressisme outre-Atlantique ne connaissant aucune frontière, la République égalitaire ne fera probablement pas l'impasse sur ce dernier délire. Et puis, après la déshumanisation de l'embryon par la légalisation de l'avortement, le chemin vers sa marchandisation sera, à l'instar de l'IVG, toujours pavé de bonnes intentions.
Entre-temps, à l'école maternelle, Piper voit ses papas comme une source de fierté. Elle a d'ailleurs dit à un camarade de classe : « Tu as deux parents. J'ai trois parents. » Nous ne pouvons qu'être heureux qu’à trois ans déjà, elle se sente si épanouie entourée de son Papa, son Dada et son Daddy.
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