Un tract explique comment bloquer un avion pour empêcher l’exécution d’une OQTF

Selon une révélation de Valeurs actuelles, des tracts ont été distribués, ce mardi 21 janvier au matin, aux abords des portes d’embarquement de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. Ils ont été édités par un collectif pro-immigration « Crame ton CRA » (centre de rétention administrative). La teneur du tract : un guide pratique illustré, titré « Réagir en cas de déportation ». Le comportement à adopter pour s’opposer au départ d’étrangers sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) y est disséqué en trois phases, toutes détaillées et illustrées. Premièrement, se manifester, puis s’opposer et, enfin, tenir bon. Un dernier encadré présente les gestes à éviter : ne pas parler avec la police ni avoir de gestes agressifs d'opposition. Le style se rapproche fortement des pictogrammes affichés dans toutes les écoles pour apprendre aux enfants à « réagir en cas d’attaque terroriste ». Le collectif, contacté par BV, n'a pas donné suite.
Cette distribution de tracts semble être une réponse à la politique de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, depuis le 21 septembre. Le locataire de la Place Beauvau s’illustre, depuis son arrivée au gouvernement, par une approche inflexible de l’immigration incontrôlée en France. Au 20 Heures de TF1, le 23 septembre, il avait fait part de son intention ferme de travailler main dans la main avec les préfets dans le but « d’expulser plus et régulariser moins ». Le 31 octobre, 41 migrants étaient expulsés dans un vol groupé vers l’Albanie, et ce, quelques jours après le renvoi de 23 immigrés géorgiens et d’une dizaine de personnes expulsées de Mayotte vers la République démocratique du Congo.
La méthode fonctionne, mais c'est un délit
La méthode pour s’opposer aux expulsions est simple : refuser de s’asseoir pour empêcher l’avion de décoller, rester indifférent aux sollicitations des forces de l’ordre, exprimer son désaccord sans céder une once de terrain. La préfecture déléguée aux aéroports parisiens, contactée par nos soins, n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.
Ces méthodes ont déjà porté leurs fruits à plusieurs reprises. Le 26 juillet 2018, en Suède, Elin Ersson, étudiante et activiste d’un groupe « anti-déportation », était informée de l’expulsion d’un migrant afghan. Elle décida alors de monter dans le même vol afin d’en empêcher le décollage puis refusa de s’asseoir dans l’avion. Plusieurs personnes tentèrent de contrer son action. D'autres passagers, en revanche, applaudirent. Finalement, le migrant fut débarqué de l’avion. Plus récemment, le 28 juin dernier, Moussa Sacko, un Malien résidant en France sans titre de séjour valide et visé par deux OQTF a été embarqué dans un vol Paris-Bamako. Dans l’avion, de nombreux passagers se sont opposés à cette expulsion. Finalement, le départ de Moussa a été repoussé au 2 juillet, date à laquelle l’OQTF a bel et bien été exécutée. Dans l’avion, la PAF (police aux frontières) avait averti les passagers, séduits par l’idée de s’opposer à la décision de justice que constitue une OQTF, des sanctions auxquelles ils s’exposaient avec un tel comportement : « Le délit sera puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 18.000 euros. » À ce délit d’entrave s’ajoutent les délits d’outrage et de rébellion, passibles de six mois d’emprisonnement assortis d’une amende de 7.500 euros.

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51 commentaires
Pas de risque Macron est contre les expulsions alors se sjuges ne sanctionneront pas. Voila pkoi les OQTF ne risque rien…
Je ne me fait pas d’illusion . Rien ne changera . Nos « politicards » ne savent que palabrer et pérorer . Ce sont des pleutres qui cherchent qu’ a ménager « la chèvre et le chou » . Tant que nous aurons Macron à la tête de l’état ,rien n’y fera . Et ,il faut arrêter de subventionner ces « associations » qui ne font que semer le désordre et le chaos . Il est d’une nécessité absolue de sortir ces « associations » de l’équation si l’on veut retrouver un semblant d’ordre et de sérénité .