Il s’était bercé de l’illusion qu’un simple avertissement suffirait. Les deux vauriens, pris en flagrant délit et la tête basse, avaient promis de s’amender et juré sur la tête de leurs pairs et de leurs maires qu’ils allaient réparer tous les dégâts. Tu parles ! Nicolas Sarkozy avait à peine tourné le dos que François Fillon et Jean-François Copé lui faisaient le plus insolent des pieds de nez – certains parlent même de bras d’honneur – et se gourmaient de plus belle sur l’air de « Les statuts au feu, le maître au milieu ! » L’ex-directeur de l’école s’est donc vu contraint de brandir la menace de l’arme suprême : le blâme public avec menace d’exclusion définitive si d’ici mardi les deux petits voyous ne remettent pas l’UMP dans l’état où il leur l’avait laissée…

Qu’adviendra-t-il de cet ultimatum en bonne et due forme ? A supposer que la chose soit encore possible, l’ancien Premier ministre de M. Sarkozy et l’ancien secrétaire général auquel il avait délégué la gestion de son parti sont-ils toujours disposés, après avoir goûté aux joies de l’émancipation, à déférer aux injonctions de l’ancien chef de l’État, dont on avait cru comprendre qu’il était désormais retiré de la vie publique active ? Le Commandeur a-t-il encore la stature de ses prétentions ? La différence entre une autorité constituée, officielle, et une autorité morale est que cette dernière n’a jamais que le poids qu’on veut bien lui reconnaître.

On imagine que M. Sarkozy est furieux, avec quelques raisons de l’être. Il n’était pas dans les intentions du jeune retraité de replonger aussi tôt dans la mêlée, au risque d’y dilapider les dividendes de l’attitude distante et digne qu’il avait observée depuis sa défaite. Il n’était pas non plus dans ses prévisions qu’on lui casserait la belle machine électorale sans laquelle un retour sera beaucoup plus aléatoire. En tout cas, on trouvera difficilement quelqu’un pour prendre le pari que Nicolas Sarkozy a véritablement abjuré la politique, ses coups de pompe et ses basses œuvres.

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2 décembre 2012

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