Tribune des anciens militaires : halte au feu !

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Faudrait peut-être voir à calmer le jeu ! Des militaires – en fait, des militaires à la retraite, sans doute pour l’immense majorité d’entre eux – signent une tribune à l’adresse du président de la République et ça s’affole sur le champ de bataille médiatique et politique. Ce week-end, c’était Jean-Luc Mélenchon, que l’odeur de la poudre d’escampette excite et pousse à monter à la barricade. Et Macron, chef des armées, qui ne réagit pas. Faut faire quelque chose, la République est en danger !

La peur, non pas des militaires, mais de se faire déborder par sa gauche, le gouvernement sort alors de la tranchée, casque sur la tête, baïonnette au canon, en envoyant ses bons petits soldats, genre Marie-Louise de 1814. D’abord, le ministre des Armées, Florence Parly. Normal. C'est son job. Dimanche soir, elle mitraille sec un tweet : « Les armées ne sont pas là pour faire campagne mais pour défendre la France. » Qui a dit le contraire ?

Puis, Agnès Pannier-Runnacher, de la macronite à l’état pur, ministre de l’Industrie (pas de guerre), fait son baptême du feu en s’en prenant à « ce quarteron de généraux en charentaises ». L’art de recycler les vieilles formules comme les vieux pneus ou les papiers usagés. Au fait, elle en sait quoi, la dame, qu’ils sont en charentaises, les généraux en retraite ? Et puis, après tout, c’est bien, les charentaises, non ! C’est fabriqué en France, pas en Chine. Enfin, pas encore. On lui a demandé si elle fait ses courses chez Auchan en claquettes ? Cela dit, ça nous étonnerait. Faut reconnaître qu’avec cette formule, c’est la Légion d’honneur au feu médiatique assurée pour cette ministresse qui déclarait, en mars 2020, lorsque la guerre contre le virus faisait rage et que ça tombait comme à Gravelotte dans les hôpitaux, que c’était « plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». C’est bien connu : « Acheter au son du canon et vendre au son du violon. »

Enfin (pour l’instant...), c’est Marlène Schiappa qui s’y colle, histoire de finir le travail au couteau. Les militaires (ou anciens militaires) ne sont pas sa cible. Non, sa cible à elle, c’est Marine Le Pen qui a tendu la main à ces affreux factieux. Et là, c’est que du bonheur. Car Marlène Schiappa est aussi experte - on l’ignorait jusqu'à ce jour – en chose militaire. Tout plein de cordes à son arc. Marine Le Pen n’a rien compris « à l’engagement militaire ». Sous-entendu : « nous, on a compris ». Et donc, du coup, Marine Le Pen « est désormais disqualifiée, elle ne peut plus devenir cheffe des armées ». Chef, cheffe ou cheftaine ?

À la différence d’Emmanuel Macron qui, lui, avait tout de suite compris les militaires. Si beau dans sa combinaison de vol de l'armée de l'air. La preuve en humiliant publiquement le général de Villiers et en tapant de ses petits poings en disant « Je suis votre chef ». Des fois que les militaires aient un doute sur ce point. Mais là où la ministre déléguée fait fort, c’est lorsqu’elle nous sort son arme secrète : la peur. La peur qui donne des ailes, on sait ça depuis Astérix confronté aux Normands. « J’ai peur de Marine Le Pen […] Le Rassemblement national est un parti de putschistes. » Faut pas avoir peur comme ça, Marlène. Y a pire danger, par les temps qui courent. La ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur doit bien être un peu au courant, non ?

Au fait, où sont les hommes ? Entre nous, vous ne croyez pas qu'il serait temps que quelqu'un ordonne « halte au feu, ramassez les étuis » ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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