[Tribune] Coupures d’électricité en janvier : gouverner, c’est prévoir ! Paraît-il…

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Le président du directoire de RTE a annoncé, le 18 novembre, qu’il existait un grand risque de connaître des coupures d’électricité en janvier. Pronostic confirmé par Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (ministre du Logement de Jean Castex, recyclée après son échec aux législatives). Or, ceci a peu à voir avec les conséquences de la guerre en Ukraine mais beaucoup à voir avec la politique énergétique de François Hollande.

Certes, 25 réacteurs sur 56 sont arrêtés pour maintenance car ces opérations avaient été repoussées en raison de la crise du Covid, mais surtout la fermeture de Fessenheim (dont la production était équivalente à celle de 1.800 éoliennes ou de 15 centrales thermiques) et de centrales thermiques à gaz ou à charbon durant le quinquennat de Hollande a fait perdre une réserve de production qui permettait de surmonter les pics de consommation hivernaux.

Ces décisions ne tiennent pas au hasard mais sont la suite de l’accord électoral passé le 15 novembre 2011 entre le PS et EELV, qui prévoyait de faire passer le pourcentage d’électricité d’origine nucléaire de 75 % à 50 % d’ici à 2025. Ce qui aurait entraîné la fermeture de 24 réacteurs nucléaires. Et dans le même temps, on nous expliquait qu’il fallait passer à la « mobilité électrique » et, donc, qu’il fallait produire et distribuer plus d’électricité !

M. Hollande, mis en cause, a « tweeté » : « Pendant le quinquennat qui a été le mien, la production d’électricité n’a pas varié : 400 térawatts au début, 400 térawatts à la fin. » C’est précisément ce qu’on peut lui reprocher : imprévision et inconséquence.

Autre exemple. Le 14 juin 1985, dans le petit village viticole de Schengen, est signé l’accord du même nom. Dix ans plus tard, la convention d’application des accords de Schengen crée l’espace Schengen qui, par la grâce du traité d’Amsterdam, deviendra une politique commune de l’Union européenne. Au nom du « grand marché unique », les frontières internes de l’Union européenne sont abattues. L’Europe devient le grand boulevard des migrations des populations du Sud. Car la surveillance des frontières externes s’avéra n’être qu’un leurre et ONG et Commission européenne de concert s’évertuent à empêcher Frontex de faire son travail afin de la transformer en agence d’accueil des immigrants illégaux.

Au pied des coteaux de vignes, une plaque de bronze célèbre l’accord qu’avait signé un gouvernement français de droite. Depuis, beaucoup de bons esprits dénoncent les effets pervers de celui-ci. De fait, son application fut suspendue à plusieurs reprises lors d’attaques terroristes ou de crises migratoires, preuve de sa nocivité. Une fois encore, inconséquence et imprévoyance des gouvernants.

Dans son ouvrage C’était de Gaulle (1974), Alain Peyrefitte prête à celui-ci la réflexion suivante : « Si nous faisions de l’intégration, mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises mais Colombey-les-Deux-Mosquées. » Son sens de la géostratégie qui lui faisait pressentir le risque de submersion démographique et civilisationnel. Au sujet du décret du 21 avril 1976 sur le regroupement familial, Valéry Giscard d’Estaing avait reconnu, dans des entretiens avec Éric Roussel (1998) : « L’idée en soi était juste et généreuse… mais elle a été mal appliquée, j’ai eu tort de ne pas plus surveiller l’application. » Depuis, il n’a jamais été mené de politique de contrôle de l’immigration. Nous connaissons l’échec de l’assimilation de certaines populations et ses conséquences : quartiers hors la loi, islamisation, terrorisme islamique… Cécité et imprévoyance à nouveau.

Trois exemples parmi tant d’autres qui démontrent l’inconséquence, la légèreté et l’irresponsabilité d’une classe politique sans principes. Refus du réel, lâcheté, électoralisme, pensée politique vague, connivence oligarchique, sensibilité extrême aux réactions de la presse… Bref, manque de colonne vertébrale. Le malaise français est aussi celui d’une classe politique médiocre. Le cardinal de Richelieu avait dit : « Il faut que certains veillent pour que d’autres puissent dormir à l’abri de leur veille. » Il semble que beaucoup de nos politiciens « veillent » surtout à leurs intérêts électoraux. Au détriment du bien commun. Il est grand temps de retrouver des personnalités à la hauteur des défis de notre époque.

Stéphane Buffetaut
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Avec les coupures d’électricité en janvier, faudra se retourner contre qui ? Arrêt des pompes dans les zones inondables, perte des denrées alimentaires dans les congélateurs, les frigos, coupures des alarmes dans les habitations …..

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