Tous toqués de TikTok, l’appli qui les rend fous !

TikTok

Voir la Chine grignoter des parts de marché le rend fou, ce pauvre Donald Trump. Qu’importe si l’empire du Milieu tient, en partie, les cordons de sa bourse, il ne décolère pas contre son rival et souffle chaque jour un peu plus sur les braises, alimentant une guerre commerciale qui se drape dans la vertu. Ainsi, après Huawei, c’est maintenant TikTok qui est dans le viseur, accusé d’« utiliser les données des jeunes Américains ». Comme si les GAFAM avaient jamais fait autre chose !

On ne le dit pas ou si peu : la Chine est le créancier du monde et les États-Unis ses débiteurs. On estimait, voilà un an, qu’elle détenait une montagne de bons du Trésor américain s’élevant à quelque 1.120 milliards de dollars (1.000 milliards d’euros), ce qui fait d’elle le premier créancier des États-Unis derrière la Réserve fédérale américaine et devant le Japon. Concrètement, la Chine représente, à elle seule, 17 % de la dette souveraine américaine détenue par les investisseurs étrangers. Imaginons alors que, lasse des injures et autres pressions commerciales punitives du président-candidat, elle décide de liquider ses montagnes de bons du Trésor US, que se passerait-il ? Une déconfiture auprès de quoi la crise économique actuelle est du pipi de chat.

Qu’importe, Trump voit sa réélection singulièrement compromise, alors il tire à boulets rouges sur son meilleur ennemi. Dans le viseur d’aujourd’hui, l’appli de partage vidéo TikTok qui compte déjà 100 millions d’utilisateurs chez les jeunes Américains.

TikTok est le nouveau toc des jeunes, avec près d’un milliard d’utilisateurs actifs de par le monde. Si prisé que notre Président a choisi cette plate-forme pour féliciter, début juillet, les 91,5 % de nouveaux bacheliers. La cible de TikTok est la génération Z, c’est-à-dire les 13-21 ans, ce qui en fait une nouvelle fabrique à crétins. On précisera, ici, que ce n’est certes pas ce qui gêne le président des États-Unis, qui veut bien que TikTok continue d’opérer sur son sol à condition que l’entreprise soit… rachetée par Microsoft.

Si j’en crois un reportage du Figaro de ce mardi, voilà donc une nouvelle entreprise de crétinisation des masses adolescentes très florissante. On m’accusera sans doute d’en faire trop dans la critique, mais bon… il y a de la matière. Je découvre ainsi qu’« une communauté de plus en plus large de jeunes Français revendique leur pratique de la sorcellerie sur l’application ».

Un job d’avenir, la sorcellerie. Je signale, d’ailleurs, que la profession figure dans le listing de l’URSSAF. On peut être auto-entrepreneur en sorcellerie, comme gogo-danseuse ou prédicateur « sans église », là encore, des métiers d’avenir. (En revanche, je le signale aussi en passant, la nomenclature administrative ne connaît pas les rédacteurs ni les correcteurs.)

Les sorciers, donc. Comme le dit, au quotidien, une jeune créature de 16 ans : « J'ai découvert la sorcellerie grâce à une amie de ma mère, qui était voyante. Elle a su lire en moi et m'a dit qu'une jeune fille, morte, veillait sur moi. Un jour, alors que j'étais sur TikTok, je suis tombée sur le profil d'une sorcière et je me suis dit : c'est ça. C'est ce qui me manquait. » Depuis, elle partage sa passion sur le réseau et est devenue membre de « Witchtok », une communauté qui semble spécialisée dans la bouillie pour décervelés. Elle a, en effet, « fait parler d'elle ces derniers mois grâce à ses divinités éclectiques, sa passion pour l'encens et les bougies, son engagement en faveur du mouvement #BlackLivesMatter et une étrange malédiction contre la lune ». Tout un programme…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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