Ce samedi 11 juin, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé qu'un « accord de compensation massive » avait été conclu avec l'industriel français Naval Group afin de mettre un terme au contentieux né de la décision de l'Australie, il y a neuf mois, de rompre ce qu'il était convenu d'appeler le « contrat du siècle » : un contrat signé en 2016 dans lequel le groupe français Naval Group devait construire douze sous-marins à propulsion conventionnelle pour un montant estimé à 56 milliards d’euros.

C'est le 16 septembre 2021 que le Premier ministre australien de l'époque, Scott Morrison, avait confirmé la rupture de ce contrat, préférant aux sous-marins à propulsion classique (diesel) des sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d’un accord de sécurité historique avec Washington et Londres.

Une crise entre la France et l'Australie, mais aussi avec les États-Unis, s'en était suivie. Une véritable gifle pour la France.

En avril dernier, on apprenait (sources AFP) que l'Australie serait contrainte, néanmoins, de payer jusqu'à 3,7 milliards d’euros (5,7 milliards de dollars) de dédommagement pour mettre fin à cet accord avec la France, alors que par ailleurs le contrat signé avec les États-Unis coûtera 80 milliards de dollars. Un sénateur australien d'opposition s'était alors interrogé publiquement : « Les contribuables devront donc débourser 5,5 milliards de dollars pour des sous-marins qui n’existent pas ? »

Ce sénateur australien semble avoir été entendu, puisque cette somme a été ramenée à... 555 millions d'euros. Naval Group affirme aujourd'hui avoir signé un « accord équitable ».

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de son côté, en déplacement à Singapour, a déclaré : « Je prends acte que cet accord convient à Naval Group […] Cet accord est important parce qu’il va nous permettre d’ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l’Australie et de regarder vers l’avant​. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/06/2022 à 20:37.

2227 vues

11 juin 2022 à 16:33

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.