Au grand étonnement de certains, le thème de la sécurité est devenu un enjeu principal de la politique moderne, parfois même devant le travail ou le logement. Il faut chercher dans les tréfonds de nos origines animales et comprendre ce sentiment de sécurité comme un besoin primaire. Nous avons tous remarqué nos animaux familiers se mettant naturellement à l'abri, ces animaux sauvages cherchant un gîte pour eux et leur progéniture, avant même de chercher à manger.

Nous en sommes là aussi, presque malgré nous, d'où le grand tort de faire de la sécurité un thème politiquement étiqueté à droite, quand ce n'est pas à l'extrême droite. Cette négligence revient dans la figure de ceux qui, aux commandes, jugent préférable de trouver des excuses et des légitimations permanentes aux voyous afin de les laisser en liberté dans une société devenue aux abois car "in-sécurisée" jusqu'en son sein. Délétères, aussi, ces attentats frappant au hasard et laissant penser que n'importe qui, soi ou les personnes que l'on aime, peuvent être atteintes. "In-sécurisantes", également, ces burqas sous lesquelles personne n'a la certitude de savoir ce qui peut se cacher.

Avant même de chercher du travail, ou de songer à fonder une famille, nous avons ce réflexe quasi reptilien de nous chercher une sécurité. À quoi bon travailler et procréer si, d'aventure, la vie ou la santé devaient s'arrêter inopinément ? Et plus loin, toujours dans les paramètres psychiques enfouis dans nos tréfonds, nous avons ce besoin de voir punis les fauteurs de troubles, à hauteur de leurs méfaits, avec justesse et justice. Voilà encore pourquoi l'impunité de quelques-uns nous "in-sécurise" elle-aussi, parce que nous savons que si nous sommes victimes, il n'arrivera rien à nos bourreaux et peut-être même que nous serons punis, si nous avons eu l'outrecuidance de nous défendre. Cela, des partis politiques ne l'ont pas compris, reléguant la sécurité aux questions subalternes, fascisantes, expliquant sans cesse qu'il faut pardonner et que la vie ensemble doit se faire en abandonnant une partie de ce qui fait notre patrimoine non pas culturel mais génétique.

Au plan international, il en va de même, quand la mondialisation est aussi celle des mafias, se traduit par l'importation chez nous de guerres et de rivalités lointaines. L'humain, comme l'animal, ne se sent capable d'aller sans crainte au devant des autres que s'il éprouve un sentiment de cohésion, d'identité et qu'il sait pouvoir se replier, en cas de mauvaise rencontre, sur un chez-lui protecteur et sécurisant.

Voilà, entre autres, pourquoi la négation des cultures, celle des racines et de l'histoire est une atteinte profonde au besoin primaire de sécurité et que, malgré le matraquage médiatique, les hommes de tous les pays attaqués de la sorte se replient sur des partis politiques qu'ils perçoivent à tort ou à raison comme de meilleures garanties contre le démantèlement de leur intégrité morale et psychique. La mondialisation rime en partie avec la déshumanisation et chacun, là où il se trouve, tient mordicus à ce que veulent casser ceux qui se sentent eux-mêmes en sécurité partout grâce au pouvoir de leur argent.

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26 décembre 2015

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