Rodéos sauvages : que comptent faire nos politiques ?

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Que faire pour lutter contre le fléau des rodéos urbains ? Ce vendredi 5 août, vers 21 h 30, un jeune garçon et une petite fille ont été violemment percutés par un individu en motocross à Pontoise (Val-d’Oise). La fille âgée de 10 ans a subi un traumatisme crânien, son pronostic vital est engagé. Le choc fut tellement violent que la mère pensa que sa fille était morte. Les parents racontent que les rodéos urbains sont réguliers. « Souvent, les jeunes quittent la route, ils viennent toujours là où les enfants jouent pour faire des bêtises avec des motos », affirme la maman à nos confrères de RTL. Elle ajoute : « Ils ne pensent même pas aux enfants. Ce n'est pas un lieu pour courir à moto. » Alors que sa fille risque d'avoir des séquelles neurologiques lourdes à son réveil, la mère réclame justice. « Si c'était moi qui donnais la punition, ce serait 20 ans en prison. Comme ça, il va réfléchir. »

Les déclarations du ministre de l'Intérieur

Devant la multiplication de tels faits, Gérald Darmanin hausse le ton. « Je veux dire que le gouvernement a la main extrêmement ferme contre non pas ces rodéos urbains que l’on présente comme un mot positif, comme si c’était un spectacle, mais contre ces actes souvent criminels qui viennent tuer, qui viennent blesser très gravement des femmes, des enfants, on l’a vu encore très récemment dans le Val-d’Oise », a déclaré le ministre de l’Intérieur en déplacement à Marseille. Si les paroles du ministre sont rudes — comme d’habitude —, dans les faits, y aura-t-il du changement ? En juin 2021, le ministre avait fait parvenir une note confidentielle pour éradiquer les rodéos urbains. Beaucoup d’internautes ont tourné en dérision sa phrase « Je condamne avec la plus grande fermeté », soupçonnant le ministre de l’Intérieur de ne penser qu’en termes de communication sans chercher à régler le problème.

L’exemple britannique

Mais alors, existe-t-il des mesures simples et concrètes pour stopper une fois pour toutes ces rodéos sauvages ? D’après le député de l’Indre François Jolivet, « à Londres, les policiers peuvent mettre hors d’état de nuire un individu en rodéo moto en le percutant tactiquement ».

Le parlementaire dit vrai. En 2018, la police de Londres a adopté une nouvelle technique, appelée « contact tactique », pour interpeller des motos en fuite. Pourquoi ce qui est applicable à Londres ne l’est pas en France ? En mai 2021, le vice-président LR de la région Île-de-France et ancien directeur de la police Frédéric Péchenard déclarait, sur CNews, que « ça paraît complètement impossible [en France] mais après tout, au nom de quoi on s'interdit de réfléchir à toute forme autre de solution ? »

Si de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une plus grande liberté dans la façon d'interpeller ces individus qui pratiquent le rodéo urbain, la réalité est tout autre. En France, il n’est pas possible, pour les forces de l'ordre, de poursuivre les motards en pleine cavalcade, car si le suspect venait à se blesser ou, pire, à décéder, la responsabilité du policier serait systématiquement engagée. Bienvenue dans la France de 2022 !

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Puisque l on est dans le pays où les squatters ont plus de droit que les propriétaires, je ne vois pas comment on pourrait faire respecter les autres lois d autant plus que bobos du cinéma considèrent que rouler sur la roue arrière est un art qu il faut respecter et défendre

    • Les bobos du cinéma n’habitent pas dans ces endroits ou l’on pratique les rodéos , donc ils peuvent en faire des films sans le moindre risque , cachés derrière leur prétendu art .

  2. C’est bien ça le contact tactique, ça me plaît bien. Mais avec les Peugeot 3008 et 5008 qui équipent les Forces de l’Ordre, ça va être compliqué. Ce sont des SUV destinés à entasser le foutoir familial lors des migrations estivales ou à aller chercher des meubles chez Ikea le week-end. Ces véhicules ne sont pas adaptés pour faire du stock car dans les banlieues.

  3. Le plus simple (et le moins onéreux) serait de tendre un câble d’acier en travers de la route sur laquelle ces énergumènes se déchaînent, tout en stoppant momentanément la circulation automobile, bien entendu. (Piège couramment utilisé par le FLN contre les jeeps de l’armée française pendant la guerre d’Algérie.)

    • Il y a aussi le filet, voir le fil de fer barbelé ou encore tout bêtement la herse
      Ce qui manque c’est une quelconque volonté d’agir au delà de sempiternelles déclarations qui ne glorifient que le gosier qui les prononce !

  4. Les pompiers ont maintenant des drones. Pourquoi les policiers n’en ont-ils pas ? Ce serait pourtant la réponse idéale pour surveiller les bandes de banlieue, les trafics de drogue, les attaques au mortier d’artifice et les rodéos urbains. Poursuivis par un drone, les contrevenants n’auraient d’autre solution que d’abandonner leurs engins dans la nature o il serait facile de les récupérer et de les détruire. Naturellement on va évoquer la sacro-sainte loi d’immunité pour les voyous !

    • Cela créerait un noibeau métier : pilote de drone un métier d’avenir avec à ma clé une industrie souveraine…

  5. Que comptent faire nos politiques, mais rien bien sûr. Que voulez-vous qu’ils fassent a part s’occuper de leurs carrières.
    C’est d’ailleurs ce qu’ils font de mieux, car quand l’un d’entre eux dénonce l’immigration et la délinquance qui va avec, il est immédiatement classé fasciste, raciste et d’extrême droite.

  6. Comme d’habitude, on va en rester à de la com à la sauce Darmanin, : »plus grande fermeté », « intolérable », « j’ai donné des instructions », etc.

  7. Complètement impensable en France, où le policier serait immédiatement traduit en justice, et lourdement condamné, et les cités seraient embrasées comme cela s’est maintes fois vérifié.

    • 30 ans en arrière il y aurait eu un tollé dans la presse et des représailles contre les racailles, aujourd hui tout le monde s en fou tant qu ils ne sont pas touchés à leur tour, aujourd’hui le responsable prend du galon, est excusé et devient un héros dans la cité

  8. … « Souvent, les jeunes quittent la route, ils viennent toujours là où les enfants jouent pour faire des bêtises avec des motos », affirme la maman.
    Ce ne sont pas des « bêtises » ni des « jeunes » Madame, ce sont des « jeux débiles et dangereux » commis par des « racailles » des « territoires perdus de la République » !
    « Rodéos urbains » idiots et dangereux, ou « cortèges de mariage » débiles et dangereux, ce sont toujours les mêmes… Suivez mon regard.
    Mais, chut, il ne faut pas avoir la main trop lourde acec ces « gens-là », car ces « racailles » sont l’avenir, elles sont l’évolution des mœurs français, que l’on nous demande d’accepter.
    Ben non, nous n’acceptons pas, ni ces « jeux », ni ces « massacres » ni cette « évolution des mœurs » la !

  9. Réponse à la question : rien de plus que du bavardage, de grandes phrases creuses mais aucune volonté politique courageuse

  10. Il semble qu’il soit plus facile de dresser des contraventions à des familles assises sur une page lorsqu’il y a obligation de marcher pour éviter un virus que d’ arrêter des assassins en puissance sur des motos, enfin cela n’engage que moi c’est mon point de vue et je le maintiens.

  11. En France, c’est bien connu, on protège d’abord et avant tout l’agresseur. La victime n’avait qu’à pas se trouver là. Elle bénéficie du « soutien » du ministre, c’est déjà bien, non ?

  12. « Je condamne avec la plus grande fermeté » Voila la fonction principale de ministre de l’intérieur. : Se précipiter sur les lieux de l’incident et « condamner avec la plus grande fermeté ». Un bon à mouliner du vent que l’on va certainement nous présenter en candidat à la présidentielle en 2027. Après Sarkozy le nerveux, Hollande l’endormi et Macron le laxiste viendra le temps de Darmanin spécialiste du tour de France des infractions. La France est sauvée !!

  13. Les policiers (sur consigne du ministère de l’intérieur ) ne peuvent intervenir pour arrêter , interpeller ces « pauvres petits motards » de peur de les blesser et de provoquer un embrasement , par contre ces mêmes motards peuvent renverser des innocents , sans qu’il y ait, hélas, un embrasement, une révolte de la part des habitants de la cité, c’est le monde renversé !

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