Robert Ménard : « Les anti-vaccins, y en a ras le bol ! »

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Le maire de Béziers soutient la décision d'Emmanuel Macron sur les vaccins, seule apte à sortir la population de la crise sanitaire. Il réagit au micro de Boulevard Voltaire.

 

Qu’avez-vous pensé du discours du chef de l’État ?

Le Président a raison concernant la lutte contre la pandémie. Je combats politiquement Emmanuel Macron, mais quand il a raison, il a raison. Aujourd’hui, il n’y a pas d’autres solutions que celle de se faire vacciner pour lutter contre le Covid-19. Je n’ai pas envie de passer ma vie avec un masque sur le visage et me demander, toutes les semaines, comment cette histoire va évoluer. J’applaudis à ce qu’il a dit, mais pour le reste, je ne suis pas d’accord. Pour l’instant, la voie qu’il nous montre n’est pas agréable et elle est compliquée, mais c’est la seule.

 

 

Certains ministres et la présidente de la commission des lois nous affirmaient, il y a deux semaines, qu’il n’y aurait jamais de pass sanitaire. Il y a eu une succession de paroles reniées. Est-ce cela, que les Français n’acceptent pas ?

Vous avez raison. Si c’est pour me dire que M. Macron a fait un certain nombre de déclarations intempestives, il n’y a pas l’ombre d’un doute. Si c’est pour dire qu’un certain nombre de responsables gouvernementaux disent une chose et le contraire quinze jours après, je le constate comme vous. Aujourd’hui, quand j’entends certains fous furieux comparer le pass sanitaire à l’étoile jaune et parler de dictature ou de Shoah, je trouve cela monstrueux, insupportable, inacceptable et odieux.

Évidemment, je ne suis pas d’accord sur tout et je ne suis pas d’accord avec les gens qui disent qu’il faut revenir au port du masque à l’extérieur, mais avons-nous aujourd’hui une autre voie que celle du vaccin ?

 

Certaines questions fondamentales se posent concernant les libertés individuelles. Vacciner les personnes âgées et les personnes à risque, très bien, mais pourquoi vacciner les jeunes et les enfants qui, a priori, ont plus de chances de développer des complications liées au vaccin que d’attraper des formes graves de Covid-19 ?

Contrairement à ce que vous laissez entendre, je ne suis pas prix Nobel de médecine, je n’ai donc pas d’avis pertinent sur les remarques que vous faites. En revanche, je constate que si nous voulons sortir de cette situation, il existe une seule voie dans le monde entier et c’est le vaccin. Je suis donc prêt à me faire vacciner. Ce sont les mêmes qui vous expliquaient que le Covid n’était pas si dangereux que cela et qui, maintenant, vous disent sans aucune preuve que le vaccin serait, lui, potentiellement dangereux. Il faut arrêter de dire des conneries et arrêter avec cette espèce de complotisme à quatre balles qui discrédite ceux qui le tiennent.

Ce qui me choque encore plus que les gens qui tiennent ce discours-là, c’est la classe politique qui, depuis ce matin, ne dit rien. Elle ne dit rien parce qu’un certain nombre, en particulier à droite, ont tellement peu de courage qu’ils se taisent. Ils ont peur de choquer leur électorat.

Lorsque je pense que quelque chose est bien pour la France, même si mon électorat pense le contraire, je pense d’abord que c’est bien pour la France.

Lorsque M. Macron, sur un domaine comme celui-là, dit une chose qui me semble censée, je dis que le chef de l’État a dit une chose censée. Ce n’est pas pour autant que je voterai pour lui dans un an et c’est même contre lui que je ferai campagne.

Vous avez certainement rencontré les acteurs du monde de la restauration, du monde culturel et associatif. Sont-ils prêts à mettre en place un pass sanitaire si la loi l’exige ?

 

Ce n’est pas qu’ils sont prêts, mais ils vont le faire. Le patron du restaurant que je connais me dit qu’il attend de savoir comment il va le faire. Il n’y a pas d’autres solutions.

C’est comme si vous jetiez une pierre en l’air, qu’elle vous retombe dessus et que vous dites qu’il y a la gravitation universelle. Aujourd’hui, il n’y a pas d’autres choix que le vaccin.

Je comprends que l’on n’ait pas envie de se faire contrôler toutes les cinq minutes, mais si c’est le prix à payer pour s’en sortir, je dis faisons-le vite pour que l’on retrouve le plus vite possible une vie normale.

 

 

Robert Ménard
Robert Ménard
Maire de Béziers, ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

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