Réseaux sociaux : la grande purge numérique a commencé

Twitter balai

Grand nettoyage de printemps sur les réseaux sociaux américains. En avance sur la belle saison, Twitter balaye 70.000 comptes accusés d'appartenir à la mouvance complotiste. Pas celle qui soupçonnait Poutine d'avoir manigancé dans l'ombre pour l'élection de Donald Trump. Non, l'autre. Celle avec des cornes de taureau sur la tête et des idées bizarres à l'intérieur comme quoi l'affaire Epstein serait la partie émergée de l'iceberg avec des sectes satanistes par en-dessous.

Des histoire intolérables pour le patron de Twitter, Jack Dorsey, dont la barbiche s'allonge de jour en jour. Le syndrome Pinocchio appliqué à la pilosité. Ragots inadmissibles, également, pour Mark Zuckerberg qui s'érige, lui aussi, en contrôleur de la bonne parole. Droit de vie ou de mort sur l'expression de tout un chacun. Les lois en vigueur qui bannissent du débat public les appels à la violence ne leur suffisent pas. Une nouvelle ligne jaune est peinturlurée, plus ou moins claire, plus ou moins laissée à la libre appréciation du peintre. Modérateur des avis contraires. Sous peine d'exclusion définitive. Dieux suprêmes qui suppriment. Le tout au nez des divers pouvoirs qui ne pipent mot.

Par chance, ces tristes personnages ne sont pas encore à la tête d'un opérateur de téléphonie ou d'une compagnie d'électricité. L'abonné contraint de s'éclairer à la bougie suite à des propos douteux tenus devant son compteur Linky. L'anti-Biden reconnaissable à ses messages transmis par pigeon voyageur. Plus de boîte mail non plus. Plus d'eau, plus rien. La tenue de l'assaillant du Capitole, son dénuement vestimentaire ne préfiguraient-ils pas de la condition sociale du contestataire de demain ? En accord avec le consensus ambiant ou retour à une vie rudimentaire. Entre sauvages. Dans les montagnes du Colorado. Les cow-boys et les Indiens. Les gentils, les méchants. Un éternel recommencement.

La très bien habillée Angela Merkel et l'Insoumis François Ruffin ont émis quelques doutes quant à la méthode. Le journal Le Monde est également indigné : la censure est arrivée trop tard. Trop molle. « Le réseau social a justifié sa décision« dans un long texte », arguant que les futurs messages du président sortant risquaient d’inciter à la violence. Une analyse juste, mais qui l’était tout autant hier, avant-hier, il y a trois mois ou un an. »

Pourquoi s'embarrasser d'une élection avec deux candidats quand un seul suffit ? Du Twitter entre abonnés du même avis, un Facebook accessible exclusivement aux macronistes. Le goulag numérique pour les autres. Brrrr... Vivement le printemps !

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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