Deux poids deux mesures. Voilà ce qu’ont dénoncé les manifestants réunis, ce jeudi soir, près du ministère des Affaires étrangères. Plusieurs centaines de personnes sont venues manifester leur soutien au peuple arménien, à nouveau victime de la guerre. Depuis ce mardi 14 septembre, les combats ont repris dans la région du Haut-Karabakh. L’ accuse l'Azerbaïdjan d’avoir utilisé des missiles, des drones ainsi que des armes de gros calibre. Ces nouveaux affrontements ont déjà causé la perte de plus de 170 personnes. La France demande la fin des combats ainsi que le respect de l’intégrité territoriale de l’.

Deux poids deux mesures

Drapeaux arméniens et drapeaux tricolores flottent côte à côte dans la foule, symbole de l’amitié franco-arménienne. « C’est hypocrite de parler d’amitié entre ces deux pays, car il n’y a pas d’action réelle », lance Tifainn, une jeune fille de 18 ans arborant fièrement le drapeau de l’ sur ses épaules. « On ne fait rien, alors que c’est la même situation qu’en Ukraine », ajoute-t-elle. « J’en parle autour de moi, mais personne ne semble s’y intéresser. » Le discours de Tifainn est revenu à maintes reprises au cours du rassemblement. Politiques, Arméniens et simples Français solidaires d’un peuple subissant les horreurs de la guerre ont montré leur ras-le-bol. De plus, une incompréhension règne dans la foule : pourquoi n’aide-t-on pas l’ comme nous avons aidé l’Ukraine ?

Il est vrai qu'il est bien plus difficile d’agir quand des pays sont liés par des contrats économiques. En effet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a signé en juillet dernier un nouvel accord visant à doubler les importations de gaz azerbaïdjanais pour diversifier les sources d’approvisionnement des pays européens.


« Les paroles c’est bien, mais des actes, c’est mieux »

Près de l’estrade, une myriade d’écharpes bleu-blanc-rouge se distingue du reste des manifestants. Parti socialiste, La République en marche, Les Républicains et même Reconquête ont fait l’effort de se rendre à l’événement. « Ce qui se passe en Arménie, c’est une menace existentielle », lance la députée LREM Astrid Panosyan-Bouvet sous les applaudissements du public. Les manifestants sont ravis d’entendre un discours virulent, mais beaucoup n’y croient plus. « Les paroles, c’est bien, mais des actes, c’est mieux », demandent Pierre et Dominique sans véritablement y croire. Entre deux discours, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gabriel Attal, s’invite à l’improviste. Il n’a même pas le temps de prononcer le moindre mot : il se fait huer par la foule. De son côté, Franck Papazian, coprésident du Conseil de coordination des associations arméniennes de France, estime qu’il « est temps d’intervenir militairement pour rétablir la paix ». Les deux quinquagénaires Pierre et Dominique tempèrent : « Il n’y a pas d’espoir, on n’interviendra pas militairement et c’est dommage. » Mais alors, que faire ? « Il faut que les citoyens se mobilisent. Si on s’est mobilisé pour les Ukrainiens, il faut faire pareil », estime le sénateur Stéphane Ravier.

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15 septembre 2022

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30 commentaires

  1. Les États-Unis n’ont pas les mêmes intérêts en Arménie qu’en Ukraine. C’est aussi simple que ça. Et comme l’UE achète du gaz à l’Azerbaïdjan, l’Arménie devient un détail de l’histoire, comme le Yémen et son effroyable bilan. La Turquie se frotte les mains dans ce dossier. Ce qu’elle a commencé il y a 100 ans va peut-être voir son achèvement : l’éradication de l’Arménie et de son peuple.

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