En avril dernier, durant la campagne présidentielle, à Grenoble, des militants de l'UNI, syndicat d'étudiants de droite, avaient été violemment agressés par des antifas. Parmi les victimes,  une jeune femme, Hanane Mansouri, responsable des Jeunes Républicains de l'Isère, avait été sévèrement passée à tabac. Sa photo avait fait le tour des réseaux sociaux. Mercredi, la justice s'est prononcée sur cette affaire. Le tribunal de Grenoble a condamné les trois antifas à... 70 heures de travail d'intérêt généra (TIG). Réaction, au micro de Boulevard Voltaire, de Rémy Perrad, délégué national de l'UNI.

Marc Eynaud. Plusieurs de vos militants avait été agressés par des antifas à Grenoble. Ces derniers ont été condamné à 70 heures de travaux d’intérêt général. Qu’en pensez-vous ?

Rémy Perrad. La peine maximale qui aurait pu être choisie va jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende avec de l’emprisonnement. Les réquisitions du procureur étaient très faibles, et les juges ont été dans ce sens-là. On regrette ce laxisme. Il y a une sorte de deux poids deux mesures. En effet, dans un cas inversé, avec des militants de droite qui seraient coupables d’agression, ils auraient pris beaucoup plus de temps.

M.E. Cette agression a eu lieu dans le contexte des élections législatives. Il y a eu de nombreuses agressions de militants de droite. Quelle en est la signification ?

R.P. Durant le contexte présidentiel, ce n’est pas la seule agression dont ont été victimes les militants de l’UNI, des Républicains, de génération Zemmour et du Rassemblement National également. On voit cela se banaliser. À gauche, certains considèrent que quelqu’un qui a des idées de droite, « fascistes » pour reprendre leur terme, on peut le frapper. Car un militant de droite est potentiellement quelqu’un qui pourrait réduire les droits des minorités, des femmes etc. donc pour eux, c’est légitime de le frapper. C’est l’état d’esprit de l’extrême gauche étudiants et autres milieux antifas. C’est grave que la justice banalise ce genre de comportement.

M.E. Pensez-vous que l’ambiance électrique l’Assemblée nationale va se répercuter dans les milieux politiques étudiants ?

R.P. À l’université, c’est toujours très bouillant ! Il y a de plus un contexte social très compliqué. Les jeunes vivent dans une précarité grandissante, et cela ne va pas aider. Avant le Covid, on avait l’habitude d’avoir tous les ans des blocages, des agressions de la part de l’extrême gauche etc. Il fallait convaincre les étudiants d’aller débloquer les facs avec nous. Avec le Covid, ça s’est un peu calmé. Les militants, de tous bords confondus, étaient lassés par les divers confinements. À présent, on craint que les militants d’extrême gauche reprennent leurs bonnes vieilles habitudes. De plus, la NUPES donne des ailes à cette gauche-là, la gauche woke. Autrefois on avait une gauche traditionnelle avec le PS, aujourd’hui, la gauche majoritaire à l’Assemblée nationale est une extrême gauche radicale qui veut déconstruire. Il y a donc encore plus d’arguments pour la gauche étudiante de se comporter de manière encore plus violente, avec des propos et des modes d’action plus radicaux. C’est un contexte plus radical, plus difficile dans lequel on va devoir vivre en tant qu’organisation présente partout en France. On va devoir gérer ce genre de cas dans toutes les universités françaises, et notamment les plus dures comme Rennes II, Montpellier III ou Nanterre. Ça va être compliqué pour nos militants, mais on va se battre sans violence et avec détermination.

M.E. La droitisation de la société concerne-t-elle aussi le monde étudiant ?

R.P. Nous sommes en pré rentrée, et nous constatons un meilleur accueil des étudiants, c’était déjà le cas l’an dernier. Depuis que je suis à l’UNI, c’est la première fois que je vois un aussi bon accueil de la part des étudiants. Nous avons un discours de plus en plus assumé et les étudiants en sont heureux. Malheureusement, l’université est tenue par une minorité bruyante et très visible qui est la petite bulle d’extrême gauche composée de petits bourgeois en mal de sensations fortes, des révolutionnaires de salon qui sont une minorité très active et bénéficient de la complicité passive de la part de l’administration et de la présidence des universités, et du gouvernement. Malgré ce soutien de plus en plus croissant, de la part des étudiants, la situation dans les universités ne va pas pour autant s’améliorer tout de suite.

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02 septembre 2022 à 16:46

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