Rambouillet : êtes-vous rassurés par les réactions d’Emmanuel Macron, de Jean Castex et de Jean-Luc Mélenchon ?

Castex

Commençons par le dernier, stupéfiant ! Un tweet idéal pour jouer - si l'heure n'était pas tragique - au jeu des huit erreurs, des huit oublis, des huit non-dits. À tout seigneur tout honneur : Jean-Luc Mélenchon.

« Révoltant meurtre à #Rambouillet. Condoléances à la famille et aux proches de la victime. Devoir de sang-froid, exigence de justice. »

Et vous pourrez faire le test sur le reste de la team, avec les tweets de Coquerel ou Quatennens, vous n'y trouverez ni les mots « islamisme », « immigration », « clandestin », « Tunisien ». Des mots tabous. Chez Jean-Luc Mélenchon, même le mot « police » ou « commissariat » est tabou. La réalité est devenue taboue pour eux. Mais bon, ces professionnels de l'aveuglement volontaire - et électoralement intéressés - ne sont pas au gouvernement et ne devraient pas s'y retrouver. Au passage, pour ceux qui se demandent encore ce qu'est l'islamo-gauchisme, la confrontation des faits et des tweets de M. Mélenchon devrait vous mettre sur la voie.

Mais tournons-nous vers ceux qui nous gouvernent. Là, la réalité est nommée. Emmanuel Macron et Jean Castex sont bien les héritiers de François Hollande et de Manuel Valls. Le Président ose le mot « islamisme ». Mais après ? Emmanuel Macron : « Nous ne céderons rien. » Jean Castex : « Notre détermination est intacte. » Mais où sont les actes ? Où est la vision claire sur la question qui permettrait de les expliquer et de les mettre en œuvre ?

Emmanuel Macron ne voit-il pas que, rien que cette semaine, sa phrase américaine nous demandant de « déconstruire notre Histoire » et son silence devant la femme voilée demandant des petits Pierre et de la mixité sociale étaient, précisément, deux manières de « céder » ? Que la décision révoltante dans l'affaire Halimi était une autre façon de céder ? Que les consignes de « tolérance » données aux policiers pour que les musulmans puissent déroger aux contraintes du couvre-feu étaient aussi une façon de céder ? Que le terrorisme islamiste n'est pas un dossier isolé de ceux-là, comme le montre, une fois de plus, le profil et le parcours de cet immigré clandestin arrivé en 2009 et que la France a généreusement naturalisé en 2019 ? À ce stade, la parole d'Emmanuel Macron est aussi démonétisée que celle de François Hollande en son temps.

Par ailleurs, si Emmanuel Macron et Jean Castex avaient dépensé le quart de l'énergie, de la communication et des interdictions qu'ils nous imposent sur le Covid, nous pourrions croire à leur détermination à lutter contre l'islamisme. Nous avons accepté, pour des motifs sanitaires et une épidémie à la létalité pour le moment faible, une mise au pas et des restrictions de liberté considérables, un arrêt économique sans précédent. Car il était question de vie et de mort.

Et là ? Sommes-nous prêts à envisager, « quoi qu'il en coûte », des mesures identiques quand il va falloir aider nos forces de l'ordre à maîtriser les quartiers qui s'enflamment tous les soirs ? À soutenir, un jour prochain, un gouvernement qui décidera enfin de prendre à bras-le-corps les questions d'immigration, d'islamisation, de délinquance avec toutes les mesures difficiles qu'il faudra prendre ?

Jusqu'à quand allons-nous subir ? Jusqu'à quand allons-nous subir l'aveuglement des uns, l'inaction et la mollesse des autres et les attaques au couteau des troisièmes ? Ce qui est sûr, c'est que la tragédie a commencé, n'en déplaise aux aveugles volontaires, aux inconscients, aux calculateurs ou aux idéalistes. Elle a commencé depuis longtemps, mais elle n'en est qu'à son début. Elle devrait bientôt cependant toucher à la fin de l'Acte I. L'acte d'exposition : les lieux, les personnages principaux, les tensions et les enjeux commencent à être bien perçus par les spectateurs...

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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