Et si le racisme ne se trouvait pas où on le cherche habituellement ?

Les médias font souvent complaisamment écho aux plaintes de jeunes des quartiers sensibles qui disent qu’ils sont trop souvent contrôlés et sanctionnés par la police pour des fautes mineures. Or, si l’on considère l’état de certains quartiers, les tags, les objets encombrants jetés des immeubles, la dégradation régulière du mobilier urbain, on est très loin du « zéro tolérance » prôné par l’ancien maire de New York qui réclamait une sanction adéquate dès le premier carreau cassé.

Un voisin policier dans ma résidence de banlieue me disait qu’il recevait la directive verbale de ne pas poursuivre ou verbaliser un jeune faisant de la moto sans casque dans les quartiers sensibles, de peur des réactions.

Ce genre de conseil a des implications très graves : la loi sur l’obligation du port du casque a été prise en considérant la très forte mortalité des conducteurs de motos par rapport aux automobilistes, et fait partie d’un vaste effort pour protéger particulièrement les jeunes contre un décès prématuré ou un handicap à vie. Il y a eu de nombreuses émissions télévisées sur ce thème avec la rééducation des paraplégiques à Garches ou ailleurs. En n’appliquant que rarement aux jeunes dans certains quartiers cette loi mais en l’appliquant strictement pour les jeunes de Versailles ou des beaux quartiers de l’Ouest parisien, on montre plus de considération pour la vie et la santé des derniers que pour celles des premiers.

De même, quand on ne punit pas très sévèrement des jeunes qui s’attaquent aux forces de l’ordre, aux médecins urgentistes ou aux pompiers et, bien sûr, aux forces de police intervenant dans les mêmes quartiers, cela amène les pharmacies, cabinets médicaux et supérettes à les quitter. Qui en subit les conséquences, sinon les victimes de malaise cardiaque ou autres, les blessés ou victimes collatérales en cas d’échauffourées habitant dans ces quartiers ou cités ? On pourrait multiplier ce genre d’exemples qui ont tous en commun que, sous prétexte d’éviter des tensions ou violences ou « d’acheter la paix sociale », on laisse pourrir une situation et on se retrouve avec des « portiers » protégeant les trafics de drogue à l’intérieur des immeubles, etc.

Cette différence dans l’action des représentants de l’État selon les zones géographiques ou populations s’apparente à ce que l’on appelait, il y a quelques temps en Afrique du Sud, une politique d’apartheid, c'est-à-dire une application différenciée de la loi pour les jeunes des cités et « quartiers » et ceux des beaux quartiers.

Alors, de quel côté sont les racistes ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 01/07/2023 à 3:59.

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17 août 2015

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