Le conseil général du Tarn a rendu sa décision vendredi 6 mars au matin : il y aura théoriquement un barrage plus petit. Les conseillers généraux ont voté. Ils ont, de plus, demandé à l’État de faire évacuer la zone, ce qui a été fait en quelques heures seulement. On pourrait croire que tout est bien qui finit bien.

Ne nous y trompons pas : même si Bernard Cazeneuve dit haut et fort que la démocratie a prévalu sur la violence, même si l’on veut nous faire croire que l’État a merveilleusement géré ce problème, il n’en est rien. Sur le passé, tout d’abord, plus de 16 mois de laxisme de l’État, une zone occupée par une bande de hors-la-loi avec la bénédiction de la République. Mobilisation, avec nos impôts, de très nombreux gendarmes et CRS pour garder cette zone, et les dérives qui s’en sont suivies. Une zone de non-droit organisée par les autorités de l’État dans cette campagne, les riverains volés, rackettés, les agriculteurs interdits d’entrer sur leurs terres. Si c’est cela avoir "très bien géré le problème", alors...

Sur le barrage lui-même, le conseil général avait voté à l’unanimité moins une voix cette retenue d’eau importante pour la région ; la population dans sa majorité était pour. Malgré les nombreux recours effectués par les écologistes et autres mouvements d’extrême gauche, la justice avait autorisé ce barrage. Les travaux avaient commencé et la zone avait été tout de suite occupée. Il eût été simple, à ce moment-là, de faire ce qui a été réalisé vendredi : en quelques heures et avec quelques camions de gendarmes, évacuer les occupants. Il aura fallu attendre plus de 16 mois pour que ce soit fait. À vous de juger.

Sur le plan politique, ensuite, tout se déroulait normalement. Il aurait paru juste incompréhensible qu’une décision démocratique, prise à l’unanimité, puisse être remise en cause par la justice. Heureusement, les nombreux recours (payés par qui ?) n’ont pas donné raison aux opposants. C’était sans compter avec Ségolène Royal et son ministère. Au mépris des décisions démocratiques, au mépris des décisions de justice, uniquement pour « servir » les écologistes dont Hollande a besoin pour avoir un semblant de majorité, elle a tout remis en cause. C’est en particulier son intervention qui a jeté encore plus, s’il en était besoin, de l’huile sur le feu. En quelques jours, sans que personne ne puisse rien dire, avec "ses experts", elle a décrété que le barrage ne se ferait pas.

Depuis, plus personne n’y comprend rien, les occupants à barbe et crasse se sont sentis tout à coup les rois du monde, ils ont renforcé leurs revendications et affirmé (ils l’affirment encore) qu’aucune retenue d’eau ne se ferait ici. Ségolène Royal a même tenté de faire pression sur le conseil général du Tarn, leur proposant même de les payer pour qu’ils prennent la seule décision qu’elle trouvait acceptable de "ne rien faire".

Le conseil général a tranché avec courage. Il n’a pas voulu tuer l’agriculture de la vallée du Tescou. Les élections qui approchent n’y sont sans doute pas pour rien. Nous pourrions croire que, maintenant, même si cette décision mitigée ne fait plaisir à personne, c’est la règle du compromis qui s’est imposée. Pas du tout : Ségolène Royal a accepté du bout des lèvres, mais elle soutient toujours les écologistes et autres "progressistes du recul". Ils vont attaquer en justice.

Nous sommes donc en face de la même situation qu’au début, il y a presque cinq ans : une décision démocratique qui devrait s’imposer à tous et des recours en justice qui vont recommencer. On parlera de Sivens encore en 2017 et même après. Pendant ce temps-là, les agriculteurs attendront. Pendant ce temps-là, les Français continueront à payer des gendarmes pour protéger le site.

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9 mars 2015

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