Quand le Planning familial de Paris choisit de communiquer avec une tête coupée…

planning familial

Le Planning « familial » de Paris, pour illustrer l’affranchissement de l’oppression masculine, a publié, il y a cinq jours, sur son compte Facebook suivi par plus de 13.600 personnes, un épisode biblique : Salomé présentant la tête décapitée de Jean-Baptiste, avec le dialogue suivant en anglais : « Women must serve men » et Salomé, le plateau dans les mains, répondant : « Like this ? »

Cette publication a été postée avec la mention « Bonne journée ! » par l’administrateur du groupe, comme si cette apologie du meurtre était décidément la meilleure trouvaille de la journée. À quelques mois de la décapitation de Samuel Paty par un terroriste islamiste, le Planning familial croit pertinent d’utiliser une image de décapitation pour dénoncer l’oppression masculine. On s’interroge : est-ce de la bêtise, de la provocation, de l’inconscience ? Quelqu’un de normalement constitué n’aurait pas eu l’idée de publier ce genre de représentation, ne serait-ce que par respect pour toutes les victimes du terrorisme islamiste.

Mais dans le cas précis, il n’est pas sûr que cette publication n’ait pas été au contraire mûrement pensée, réfléchie. Ce n’est même pas une publication teintée d’un humour trash de troisième degré. Parce que le fond de l’idéologie qui s’exprime sur cette page Facebook est une idéologie ouvertement haineuse, quel que soit le sujet abordé. Le thème principal est une haine viscérale de l’homme, déclinée de différentes manières : l’homme violeur, l’homme violent, l’homme qui entrave la liberté des femmes... Et, face à lui, ses victimes, les femmes.

On est confronté à cette rhétorique du féminisme radical qui, aujourd’hui, ne vise pas seulement la lutte contre les inégalités, mais exprime clairement sa volonté d’anéantir le masculin et encourage l’appel à la violence, sur le modèle de l’ouvrage paru le 12 février dernier, La Terreur féministe. Petit éloge du féminisme extrémiste, par Irene. L'auteur compile dans son livre différents récits de violences commises par des femmes, comme l’épisode de la décapitation d’Holopherne par Judith ou les scènes « jubilatoires » de torture dans Millénium, pour « briser le tabou » sur la violence comme force de «  progrès social » : on se demande comment l’appel au meurtre, à l’anéantissement des hommes, peut être un levier de progrès social ?

En tout cas, c’est un levier de haine, sans aucun doute, mais une haine politiquement correcte, une haine largement subventionnée par l’État. Sur Facebook, les internautes ont réagi sainement et la publication a été signalée immédiatement pour appel à la violence. Ce lundi matin, celle-ci avait été supprimée par l’administrateur. Cependant, il faut s’inquiéter de ce virage du féminisme vers la violence qui constitue le terreau fertile pour un futur terrorisme.

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

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