Quand Édouard Philippe imaginait l’hypothèse d’un virus… en 2018

édouard philippe

France 5 diffusait, ce dimanche, la troisième partie du documentaire « Édouard, mon pote de droite ». Intitulé « Aux manettes », ce troisième volet présentait Édouard Philippe devenu Premier ministre d'Emmanuel Macron, après nous l'avoir montré en maire du Havre.

Il est décidément sympathique, Édouard Philippe, à la fois rassurant et en même temps un peu rock'n'roll. Son pote de gauche, qui réalise le film, le montre sous un jour flatteur, lui prêtant les traits d'un homme responsable et travailleur, habité par la gravité de sa fonction.

Au détour d'une phrase, pourtant, le sourire du spectateur (jusque-là acquis à tant de bonhomie et d'esprit de décision) se fige. Interrogé sur le réchauffement climatique et ses conséquences, le Premier ministre, élargissant la perspective comme à l'ENA, évoque tout ce que la postérité pourrait lui reprocher. On entend notamment :

« Je me dis peut-être que dans cinq ans, on me reprochera de ne pas avoir augmenté les efforts dans la recherche médicale, parce qu’il y aura un virus qu’on n’a pas vu venir. »

Le sang du brave téléspectateur se fige. Un virus qu'on n'aurait pas vu venir est bien sûr du domaine du possible quand on est ministre. Le Livre blanc de 2013, sous Hollande le Magnifique, évoquait déjà la possibilité d'une pandémie. Mais tout de même, la coïncidence est surprenante avec les événements qui se produiront deux ans plus tard.

Deux questions me viennent en tête : ne savaient-ils tous vraiment rien, non pas de ce « virus qu'on n'avait pas vu venir », comme on nous l'expliquait l'an passé, mais du « risque d’une nouvelle pandémie hautement pathogène et à forte létalité résultant, par exemple de l’émergence d’un nouveau virus franchissant la barrière des espèces ou d’un virus échappé d’un laboratoire de confinement », comme on pouvait le lire dans ce fameux Livre blanc de 2013, document que tout haut responsable de l'Etat n'avait sans doute pas manquer d'avoir consulté ? Ce serait gros, mais c'est possible. Et, surtout, Édouard « mon pote de droite » Philippe est-il vraiment le serviteur de l'État, humble, drôle et travailleur, présidentiable car solide, que présentent les médias ?

Rien n'est moins sûr, mais continuons d'observer !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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