PSG-Inter, gilets jaunes, identitaires : une Justice très élastique

Les peines après le match PSG-Inter contrastent avec le traitement judiciaire des gilets jaunes ou des identitaires.
Capture écran TF1
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Après la démonstration de sauvagerie à laquelle le match PSG-Inter a donné lieu, samedi soir et les jours suivants dans Paris et ailleurs, les sanctions stupéfient. Leur faiblesse fait rire ou pleurer, c’est selon. On a revu le cirque des excuses débiles, des juges maternants et du laxisme naïf, jusqu’à la prochaine fois. Pour BV, Aliénor de Pompignan, présente à l’audience, raconte Hugo M., 24 ans, accusé d’avoir attaqué des agents et tenté de s’emparer de l’arme de l’un d’eux. Rien que cela ! Le prévenu est pourtant en situation… irrégulière et sous OQTF depuis 2023. Ça ne l’empêche pas de se livrer à un cambriolage en bande, car il voulait « une enceinte pour écouter de la musique ». Hugo repart libre, avec six mois de sursis et quelques centaines d’euros de dommages et intérêts à verser au propriétaire de la boutique pillée. Déjà, en 2023, après les émeutes qui avaient suivi la mort du jeune Nahel, la clémence de la Justice avait de quoi étonner. À l'audience, nous avions vu à l'œuvre des juges très très compréhensifs.

Pour les émeutes suivant le match du PSG, toutes les condamnations n’ont pas été prononcées mais la légèreté des peines indigne déjà de nombreux Français. Pourtant, la Justice n’est pas toujours faible et laxiste. Les gilets jaunes et les groupes identitaires pourraient en témoigner.

Gilets jaunes : 3.100 condamnations

En 2019, le pouvoir a la main lourde sur ces Français révoltés par les mesures d’un certain Édouard Philippe Premier ministre : hausse du carburant, limitation à 80 kilomètre/heure, désindustrialisation, la France des campagnes et des petites villes manifeste en masse son ras-le-bol entre novembre 2018 et juin 2019. Elle ne veut pas mourir en silence. Résultat, selon un bilan provisoire de la Chancellerie cité par Le Monde : 10.000 gardes à vue, 3.100 condamnations; parmi lesquelles 1.000 peines de prison ferme, 920 peines alternatives à la prison (travaux d’intérêt général…) et 1.240 peines avec sursis. Un peu moins d’une condamnation pour trois gardes à vue, une peine de prison pour dix gardes à vue. Ce mardi 3 juin, le palais de justice de Paris indiquait qu’il avait « traité 253 gardes à vue, dont 15 concernant des mineurs ». Au total, les réjouissances ont occasionné 600 gardes à vue. On verra vite si la Justice est aussi sévère pour les fans du PSG que pour ceux qui défendaient des conditions de vie ruinées par les politiciens mondialistes et sans-frontiéristes si bien représentés par Emmanuel Macron.

Quelques épisodes ont montré que la Justice savait pourtant avoir la main dure.

Une Justice à deux vitesses ?

Après le meurtre de Crépol, plusieurs hommes s’étaient rendus, le 18 novembre 2023, à Romans-sur-Isère d’où venait la bande criminelle. Aux cris de « Justice pour Thomas », « L'islam hors d'Europe », « La rue, la France nous appartient », cinq d'entre eux avaient tiré des mortiers d'artifice en direction des forces de l'ordre, un autre avait simplement participé à la marche. Cette fois, le juge avait eu des mots très durs et la main lourde. Dès le 27 novembre, le tribunal de Valence condamnait en première instance ces hommes âgés de 18 à 25 ans pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » ou de « dégradations ». Six d'entre eux écopaient de peines allant de six à dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Incarcérés dès le jugement de première instance, les six condamnés n’ont été remis en liberté conditionnelle que début janvier 2024. Cinq étaient condamnés pour « violence sur policier ». Ils étaient en outre interdits de séjourner dans la Drôme et de détenir une arme pendant cinq ans. En mai 2024, en appel, les peines seront réduites : les six militants écoperont de six mois, sans mandat de dépôt. Mais ils ne peuvent toujours pas se rendre dans la Drôme, restent inéligibles et n'ont pas le droit de détenir une arme. En février, sept autres interpellés avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis.

Il faut citer encore les 73 militants identitaires qui avaient eu l’audace de brandir une banderole sur une mosquée en construction à Poitiers, en octobre 2012. Eux ont eu plus de chance. Cinq d'entre eux avaient été condamnés en première instance pour « provocation à la discrimination raciale ou religieuse » et « dégradation du bien d'autrui en réunion », le 7 décembre 2017, à un an de prison avec sursis : ils ont été blanchis en appel en 2020 sur une question de procédure.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

69 commentaires

  1. Une juge doit être neutre et impartiale si elle veut bien faire son métier. A partir du moment où elle est politisée, elle juge mal. Cet « état de droit » a été imposé au peuple sans référendum. Devenu un « gouvernement des juges », il est urgent d’en finir.

  2. Les juges savent très bien que leur laxisme est la cause de la violence croissante mais ils s’en fichent car ce sont des idéalistes qui ne veulent pas punir ou utiliser des punitions qui ne punissent pas et protègent les délinquants
    A quand des juges jugés pour avoir favorisé la délinquance ?

  3. Justice rouge: les Identitaires et autres Gilets Jaunes n’ont ni le bon faciès, ni la bonne culture pour être excusables. Sans commentaire…

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