Pour lutter contre la haine, rien de mieux que les menaces de mort !

Zemmour cible
Ils sont impayables, ces gauchistes. Parmi leurs nombreux numéros de cirque, dont on ne se lasse pas (quoique…), il y a la contradiction. Lutter contre les « violences faites aux femmes » mais défendre certains qui violent les jeunes filles parce qu'ils « n'ont pas les codes ». Vouloir une société inclusive de toutes-et-tous mais promouvoir les réunions en non-mixité. Être partisan du vivre ensemble pour les ploucs mais inscrire ses propres enfants dans le privé.

Dernière incarnation en date de ce talent de contorsion : la lutte contre Éric Zemmour. Censé prononcer un discours au Zénith de Nantes, le « polémiste controversé », comme on l'appelle dans les milieux autorisés, fait l'objet d'une campagne d'affichage pleine d'intelligence. On le voit dessiné sur une affiche, avec la mention « Wanted », comme au Far West. Sauf qu'à la place d'une prime pour sa capture, Zemmour est représenté avec une cible sur le front. Comme un viseur d'arme à feu. L'appel au meurtre, il n'y avait pas mieux pour lutter contre les « discours de haine ». Ils sont forts.

Pour comble de souplesse intellectuelle, rappelons que ceux-là mêmes qui appellent à viser la tête d'Éric Zemmour avec une arme s'étaient offusqués de le voir, lors du salon Milipol, viser des journalistes avec une arme de démonstration. Mauvaise application des règles de sécurité ou trait d'humour pas forcément partagé par la profession ? Certaines femmes et hommes politiques, certaines journalistes et journalistes engagé.e.s y avaient vu une menace sur la liberté de la presse. Le retour des hordes brunes, les bruits de bottes - vous connaissez le truc.

Dans l'inoxydable 1984 d'Orwell, les membres de la caste intermédiaire du Parti, pour décharger leurs frustrations et en particulier le fait de devoir s'adapter au monde absurde et changeant que l'élite a créé pour eux, s'adonnent aux Deux Minutes de la Haine. L'objet de leur détestation s'appelle Emmanuel Goldstein, un révolutionnaire juif. Lui, on peut lui taper dessus sans danger. C'est autorisé, c'est validé. Ainsi de ces idiots utiles. Et ainsi de Jean-Luc Mélenchon, d'ailleurs, qui vient de déclarer que Zemmour n'était pas antisémite, parce que son refus de la créolisation était typiquement juif. En d'autres termes, il n'est pas antisémite parce que c'est un réac, comme tous les Juifs ? Habile tour de passe-passe du vieux magicien en bout de course.

Des artistes, je vous dis.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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