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D'après quelques sources bien informées, dont Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires de L'Opinion, François Hollande aurait choisi, dimanche prochain, lors de la commémoration du centenaire de la féroce bataille de Verdun, de ne pas mentionner un nom maudit : celui de son vainqueur, le maréchal Pétain. J'ignore quelle entourloupe il va trouver dans son discours pour éviter de prononcer son nom, d'évoquer sa volonté d'épargner le plus possible de vies. Sans doute va-t-il accuser "un certain général" d'avoir conduit devant le peloton d'exécution des déserteurs, des mutins qui ne comprenaient pas que le général Nivelle ait envoyé, en une semaine, cent mille hommes à la mort dans le triste épisode du Chemin des Dames.

Cinquante ans, jour pour jour, après la visite du général de Gaulle à Douaumont, son (hélas) successeur n'aura pas la même reconnaissance envers celui qui fit de Verdun une victoire alors que cette bataille aurait pu être une défaite qui aurait coûté à la France beaucoup plus que les 362.000 soldats qui y sont ensevelis. 

François Hollande se serait grandi si, au lieu d'ignorer jusqu'au nom du général Philippe Pétain, il avait fait transférer ses cendres de l'Île-d'Yeu à l'ossuaire de Douaumont pour que le « vainqueur de Verdun » puisse reposer parmi ses poilus, ses hommes qui le vénéraient car il était soucieux de leur vie dans les tranchées. Pétain avait compris qu'un soldat devait être ravitaillé, évacué s'il était blessé, relevé après un combat sévère. C'est lui qui avait mis en place un ballet continu d'ambulances, de camions de munitions et de ravitaillement qu'on allait appeler, plus tard, la Voie sacrée.

Cent ans après, ce transfert de cendres, symbolique bien sûr, aurait été un geste grandiose. Un geste de reconnaissance et de pardon, prodigué devant Angela Merkel. Quelle belle leçon d'unité, de rassemblement cela aurait été. 

Eh bien, non, François Hollande est égal à lui même. Il aurait pu, le 29 mai, faire a minima ce que Charles de Gaulle a osé déclarer sur ce champ de bataille en 1966 : "Si, par malheur, en d'autres temps, en l'extrême hiver de sa vie, au milieu d’événements excessifs, l'usure de l'âge mena le maréchal Pétain à des défaillances condamnables, la gloire qu'il acquit à Verdun, qu'il avait acquise à Verdun vingt-cinq ans auparavant et qu'il garda en conduisant ensuite l'armée française à la victoire, ne saurait être contestée ni méconnue par la patrie."

Mais comment comparer la grandeur du fondateur de la Ve République à la petitesse de notre Président normal qui préfère un rappeur anti-français pour amuser le public du centenaire de cette terrible bataille plutôt que d'évoquer le seul nom de ce général qui mena ses troupes à la victoire.

Selon Merchet, "si l'historien Antoine Prost estime qu'il n'y a pas une virgule à changer au discours de Charles de Gaulle, les milieux officiels estiment que parler de Pétain est un message qui n'est pas d'une grande actualité"… 

Ainsi va la petite histoire face à l'Histoire. Hollande ne laissera pas dans les futures pages de nos livres scolaires une trace indélébile.

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26 mai 2016

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