On dit qu’Emmanuel Macron séduirait nombre d’électeurs de droite. D’ailleurs, les dirigeants de cette même droite n’ont-ils pas appelé à voter pour lui, lors du second tour des deux dernières élections présidentielles ? On imagine leur mine – et surtout celle de leurs électeurs – à la lecture du Parisien de ce dimanche à qui le Président jupitérien a accordé un long entretien.

Extrait emblématique : « La France a toujours été une terre d’immigration. Cela fait partie de notre ADN, c’est la force de notre pays, et on en a toujours eu besoin pour notre économie. Sans les Polonais, il y a un peu plus d’un siècle, comment nos mines auraient tourné ? Sans les Italiens, les Espagnols, les Maghrébins, comment le secteur agricole aurait tourné ? Sans les immigrés africains, comment le BTP, la construction auraient tourné ? Et vous savez, il y avait déjà des mouvements de rejet à l’époque. »

À cet argument d’autorité, Malika Sorel répond sans ambages : « Non, la France n’a jamais été une terre d’immigration. Emmanuel Macron se trompe. Les premiers phénomènes migratoires démarrent en 1870. »


Notons que Malika Sorel-Sutter, née en France de parents algériens, a été nommée, le 4 septembre 2009, par Nicolas Sarkozy membre du Haut Conseil à l’intégration. Comme quoi il n’est pas besoin d’être Française de souche pour raisonner en Française tout court.

Et avant 1870 ? Certes, nombre d’étrangers se sont massés à nos frontières, les franchissant souvent : Huns, Romains, Germains, Arabes et autres peuplades pas toujours pacifiques. Quand on daigne délaisser les manuels d’économie pour se pencher sur ceux d’histoire, ça s’appelait des invasions ; heureusement souvent repoussées par des populations autochtones manifestant une sorte de repli frileux et de défiance vis-à-vis de « l’Autre ». L’esprit de résistance avant l’heure, si l’on résume.

Quant aux « mouvements de rejet de l’époque » évoqués par Emmanuel Macron, il ne s’agissait ni plus ni moins que de la réaction de ces partis de gauche qui défendaient alors ce peuple largement trahi depuis face à un patronat accueillant des immigrés en masse afin de faire baisser les salaires des ouvriers français. D’où cette loi votée, le 10 août 1932, « relative à l’emploi de la main-d’œuvre étrangère », dont l’article 3 stipule : « Tout étranger désirant entrer en France pour y être employé comme travailleur devra être muni d’une autorisation ministérielle spéciale accordée après consultation des services publics de placement. Tout étranger déjà entré en France ne pourra y être employé que s’il est pourvu de cette même autorisation. »

Comme quoi le sens que certains donnent aujourd’hui à ces fameuses « valeurs républicaines » n’était pas exactement celui d’hier. On notera qu’il n’est pas alors question de problèmes culturels ou religieux, les immigrés concernés faisant globalement partie du même ensemble civilisationnel, européen en l’occurrence.

Une fois de plus, on remarquera que lorsque Emmanuel Macron résume « l’ADN » de la France à celui d’une « terre d’immigration », le même tropisme américain demeure sous-jacent. En effet, les USA, à l’instar de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, entre autres territoires désormais d’obédience anglo-saxonne, furent indubitablement des « terres d’immigration ». Quitte à rappeler que, pour les derniers autochtones survivants, le fameux « Grand Remplacement » n’a rien d’une « théorie complotiste » ou d’une quelconque vue de l’esprit. Comme quoi l’enrichissement par l’immigration n’est pas seulement synonyme d’ultime félicité : la preuve par les Sioux et les Papous.

Il est à craindre que de telles nuances ne fassent pas partie de l’ADN macronien, pour qui tout se résume à l’économie. Comme si le monde n’était qu’un vaste supermarché ouvert aux quatre vents, dont les hommes, interchangeables par nature, seraient justement privés de leurs natures respectives. Ces hommes, les systèmes totalitaires de jadis avaient tendance à les enfermer. Leurs descendants immédiats les somment maintenant de partir là où « la main invisible du marché », pour reprendre la vulgate libérale, les attend afin de mieux les y exploiter. À en croire Emmanuel Macron et ses amis, comme Jacques Attali, ce serait l’inéluctable marche du progrès. Vraiment ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/12/2022 à 7:47.

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05 décembre 2022 à 20:40

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96 commentaires

  1. Je n’aime pas qu’on emploie le mot ADN à tout propos. Laissons cet acide à nos cellules et à la biologie et à la génétique. L’usage de cette expression  » c’est dans mon ADN » dans le langage publicitaire, politique, médiatique ne laisse présager rien de bon. Alors qu’il évoquait l’identité personnelle, la transmission et la pérennité, il se pourrait bien qu’à force d’habituation, nous ne puissions plus parler de lui que comme une identité perdue suite à une modification rapide, forcée et artificielle et non pas le fruit d’un évolution très lente darwinienne.
    Juxtaposer ADN et immigration dans une même phrase est déjà très prometteur d’un grand remplacement et d’une perte d’identité. il n’y a pas d’ADN de peuple, mais juste une culture commune et un imaginaire commun. La venue des italiens et polonais, du fait du tronc commun de la chrétienneté, a été plus acceptable, même si des rejets violents se sont manifestés. La venue en masse du monde musulman, c’est une autre affaire.
    Macron serait très heureux d’un envahissement qui ferait disparaître l’essence même de la France. Quand à moi, je décide de ne plus aller dans des grands restaurants dont les cuisines sont occupées par des pseudo-esclaves parlant toutes les langues sans jamais se comprendre, bref des cuisines Tour de Babel !

  2. Quelle outrecuidance ,quelle audace ce cuistre de Macron ; dire que « l’immigration fait partie de « notre » ADN ; Lui le paltoquet , qui a osé dire que la FRANCE n’avait pas d’histoire et pas de culture . La FRANCE s’est fait une spécialité d’exporter des BAC +7 et d’importer des BAC -7 et tout ce qui va avec . Quelle chance ! ..C’est une véritable forfaiture envers le peuple Français que de sortir une telle ineptie .

  3. Judas nous a déjà donné à connaître son sens de l’Histoire.
    Comme le dit très justement Mme Sorel, les immigrés des XIX et XX èmes siècles étaient des Européens.
    Il n’a visiblement pas compris que le problème est l’islam , non compatible avec la République ni la démocratie. Pourtant évident pour tout homme sensé !

  4. Depuis 40 ans les presidents nous racontent des carabistouilles mais alors lui c’est le pompon, il se fout ouvertement de nous. Ce clown a ete mis la pour detruire la France.

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