[Point de vue] Projet de loi constitutionnelle : et pourquoi pas la lutte contre l’islamisme et pour la laïcité ?

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Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé sa volonté d’inscrire la liberté de l’avortement dans un projet de loi constitutionnelle, parmi d’autres thèmes comme le redécoupage des régions, nous gagnerions à y consolider également une définition de la laïcité, rigoureuse dans son application. C’est, de mon point de vue, le meilleur outil pour lutter contre ces idéologies. Cette proposition consoliderait, par avance, la proposition de loi de 2021 de Marine Le Pen visant à combattre les idéologies islamistes.

Les faiblesses originelles de la laïcité et la colonisation des esprits par l’idéologie wokiste

Quand, en 2020, le recteur de la mosquée de Paris indique, dans Le Parisien, que la laïcité est une chance extraordinaire pour les musulmans, il faut entendre que c’est son élasticité qui est une chance pour l’islam, pas sa rigueur. Cette faiblesse de la laïcité a été démultipliée par l’émergence de l’idéologie wokiste, véritable colonisation des esprits basée sur la victimisation des minorités et qui facilite la progression de l'islam radical et politique. Quand un professeur de Sciences Po Grenoble a été suspendu en 2021 pour avoir remis en question et critiqué le terme d’islamophobie, c’est bien cette idéologie qui a cherché à empêcher de critiquer une religion comme l'islam, sous peine d'être traité de raciste. La façon dont est perçue la simple évocation de l’interdiction du port du voile islamique et autre hijab dans l’espace public, exemple emblématique du séparatisme islamiste, est à cet égard révélateur.

Les nouveaux coups de boutoir des idéologies islamistes

Cela concerne en premier lieu l'école et les lieux d’enseignement de manière générale. Je n’en veux pour exemple que la volonté des islamistes d’imposer le port de l’abaya à l’école malgré la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles aux élèves dans les écoles, collèges et lycées publics. Alain Finkielkraut a bien relevé, le 12 décembre 2022, sur CNews, le paradoxe de la France : « Beaucoup de Français considèrent qu’appliquer la laïcité c'est une discrimination des musulmans. » Ainsi, « alors même que es femmes iraniennes enlèvent leur voile au péril de leur vie, on voit des jeunes filles revendiquer le droit à une tenue islamique à l'école, et il y a encore des gens pour les défendre ». On voit bien le résultat de la colonisation des esprits évoquée plus haut, qui se confirme de sondages en études successives. Le dernier sondage IFOP pour le mensuel Écran de veille du 6 mars 2023 confirme l’autocensure des faits qui, pour beaucoup, ne sont pas signalés par les enseignants.

Le développement de l’intelligence artificielle (IA) participe aussi à la colonisation des esprits. Si son développement a un intérêt indéniable en matière scientifique, électronique ou robotique, par exemple, on ne peut ignorer son influence délétère sur la réflexion humaine. Quand on pose la question a ChatGPT, de la société OpenAI d’Elon Musk, « Comment gérer le fait religieux en entreprise ? », les algorithmes de l’intelligence rédactionnelle répondent par écrit que pour gérer le fait religieux en entreprise de manière appropriée en France, « il est important de reconnaître et de respecter les droits de chaque employé en matière de liberté religieuse et de croyance ». Le chef d'entreprise n’a même plus à réfléchir, il doit s’exécuter. On veut imposer à la société une « conscience artificielle », fabrique du prêt-à-penser qui annihile l'esprit critique. Nous voyons donc bien que les domaines dans lesquels l’idéologie islamiste peut s’insinuer sont sans limite et qu’il paraît illusoire de penser que les énumérer dans une loi est suffisant. Dans ces conditions, quelle peuvent être les réponses à apporter ?

La proposition de loi de 2021 de Marine Le Pen visant à combattre les idéologies islamistes

Cette proposition de loi de 2021 va indéniablement dans le bon sens. Elle « vise à balayer l’ensemble des champs d’activité économique, social, culturel dans lesquels les idéologies islamistes sont d’ores et déjà présents ou pourraient s’infiltrer ». Mais ce projet de loi ne peut répondre à toutes les situations qui continueront à apparaître et, surtout, les recours devant le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel et la CEDH, dans la situation de notre droit actuel. Cela pourrait ne pas suffire devant la perception actuelle de la laïcité.

Le nécessaire appui et soutien de la Constitution : déconstruire les déconstructeurs

Une des façons de lutter contre ces coups de boutoir de l’islamisme, mais aussi du wokisme ambiant et de cette volonté de dictature des minorités, serait de constitutionnaliser ce droit à la volonté de la majorité de voir affermir la laïcité. Dès lors, il apparaît opportun de profiter du projet de loi constitutionnelle envisagé par le chef de l'État pour enfin définir la laïcité dans la Constitution, en séparant bien la sphère privée de la sphère publique et, ainsi, affermir la puissance de la proposition de loi du Rassemblement national lors de sa présentation devant la représentation nationale, lorsqu’elle se produira. Aujourd’hui, il ne suffit plus de sauter comme un cabri en criant « laïcité, laïcité, laïcité ». Le temps de l'action est venu. Il faut déconstruire les déconstructeurs.

Philippe Franceschi
Philippe Franceschi
Consultant en sécurité

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