[POINT DE VUE] Nouvelle-Calédonie : les Kanaks veulent le beurre et l’argent du beurre

Les Kanaks représentent environ 40 % de la population de Nouvelle-Calédonie. Répartis en 340 tribus à travers l’archipel, ils parlent 29 langues différentes. Historiquement, les relations entre tribus ont souvent été marquées par des conflits.
La France traite ses citoyens kanaks avec une attention particulière. Elle respecte leurs coutumes tout en leur offrant des services publics parfois supérieurs à ceux de la métropole. L’hôpital de Nouméa est l’un des mieux équipés du pays. Dans les îles Loyauté, où 95 % de la population est kanake, une consultation médicale peut être obtenue le jour même ou le lendemain – un délai inimaginable dans bien des régions françaises. En cas d’urgence, des évacuations sanitaires par avion ou hélicoptère, coûteuses, acheminent les patients vers Nouméa.
Depuis les récentes émeutes, toutefois, la situation s’est gravement détériorée. Dans la province Nord (qui compte 75 % de Kanaks), seuls trois ou quatre médecins assurent encore le fonctionnement d’une quinzaine de postes de santé. Effrayés et isolés, les soignants métropolitains qui tenaient le système de santé ont fui le territoire pendant les violences.
Des coutumes peu compatibles avec la République
Sur le plan humain, les Kanaks que j’ai rencontrés sont chaleureux et attachants. Cependant, certaines pratiques coutumières restent fondamentalement incompatibles avec les principes d’égalité et de liberté individuelle. Dans les assemblées tribales, les femmes n’ont pas droit à la parole. Le droit coutumier, toujours en vigueur pour les affaires civiles, complique le divorce pour les femmes, qui doivent obtenir l’aval de plusieurs chefs tribaux — une démarche pouvant s’étirer sur des années.
Une autre règle coutumière stipule qu’une femme mariée perd ses droits d’héritage dans sa famille d’origine et devient dépendante de sa nouvelle tribu. Il est également courant que le premier enfant d’une femme soit confié à son frère pour être élevé par son épouse ou une autre membre de la tribu, une pratique qui peut nuire à l’allaitement maternel et à la santé de l’enfant.
Obésité, diabète, hypertension
Obésité, diabète et hypertension, problèmes de santé publique récents, sévissent dans la communauté. On ne compte qu’une poignée de médecins kanaks, un peu plus d’infirmiers, mais les émeutiers ont eu la brillante idée de brûler l’école qui les formaient. La majorité des Kanaks restent peu instruits et cantonnés à des emplois subalternes. Entre tribus, la violence est endémique : les fêtes, arrosées d’alcool, dégénèrent régulièrement en rixes sanglantes à l’arme blanche.
Pourtant, les autorités coutumières semblent obnubilées par une seule priorité : l’indépendance et les avantages qu’elle procure. Elles exploitent un système politique et administratif hypertrophié, hérité des accords de Nouméa, qui génère rentes, postes et clientélisme, le tout financé par le contribuable français.
L'indépendance, un marqueur identitaire
L’indépendance est devenue un marqueur identitaire central, pour les Kanaks, peut-être le seul point commun entre les tribus. Pourtant, dans les îles Loyauté et la province Nord, qui couvrent 80 % du territoire, les indépendantistes jouissent déjà d’une autonomie quasi totale : mairies, structures sanitaires, écoles et administrations provinciales sont dirigées par des Kanaks. À Ouvéa, tristement célèbre pour l’assaut de la grotte en 1988, l’État français n’est représenté que par six gendarmes, dont la principale tâche est d’intervenir lors de violences… entre Kanaks.
Les chefs coutumiers, soucieux de préserver leur pouvoir, n’encouragent pas l’émancipation individuelle par l’éducation avec l’affranchissement des liens tribaux qu’elle implique souvent.
Une indépendance totale aurait des conséquences dramatiques. Les populations européennes, vietnamiennes ou wallisiennes, qui représentent 60 % des habitants, risqueraient une véritable purification ethnique, comme en témoignent les récentes émeutes où leurs commerces ont été sciemment visés.
Choisir la France !
Il est temps de tordre le cou à l’idée que les Kanaks seraient des citoyens de seconde zone. Aucun leader indépendantiste n’a condamné les émeutes de l’an dernier ; presque tous en ont été complices. Obsédés par leur revendication d’indépendance, ils semblent indifférents au fait que les populations kanakes sont les premières victimes des retombées économiques de ces violences : chômage massif, tourisme en berne, services publics à l’agonie.
Emmanuel Valls, ministre des Outre-mer, s’échine en ce moment à négocier un compromis impossible entre indépendantistes et partisans du maintien dans la République. À un moment, l’État devra trancher. La moindre des choses serait qu’il choisisse... la France – et referme définitivement la porte de l’indépendance.
NDLR : Le docteur Alain Destexhe a récemment travaillé en Nouvelle Calédonie.
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67 commentaires
La Nouvelle-Calédonie ressemble de plus en plus à l’Algérie: on veut l’indépendance, mais pas question de renoncer à l’argent français.
Le citoyen lambda est excédé par les échecs répétés du Gouvernement à instaurer un ordre (quel qu’il soit) au sein de ce territoire …Il est temps de dire OUI, ou NON, et , soit de claquer la porte , soit de frapper du poing sur la table pour rendre irréversible le choix d’appartenance à la NATION.., et sortir enfin d’une ambiguité préjudiciable à tous !
Et pourtant ce ne sont pas des Beurs, ce ne sont que des Kanacks, qui ont bien compris comment on pouvait presser le citron des français pour en extraire le jus, en cassant tout, en toute impunité !
La suite est connue, la France fera des référendums jusqu’à ce que ce soit oui à l’indépendance. Ensuite les Kanaks pourront, comme l’Algérie, rejeter tous leurs malheurs sur l’ancienne puissance coloniale, tout en se faisant coloniser par la Chine, et peut-être aussi l’Australie. Pourquoi une France courageuse garderait-elle une grand base sur le modèle de Guantanamo ?
Ni économiste, ni politicienne, un simple avis : à un moment il faut savoir dire stop. Ok pour l’indépendance mais totale, plus aucun soutien, aucune aide.
Un simple avis : à un moment il faut savoir tenir compte du résultats des référendums successifs. Il y en a eu 3 prévus de longue date … NON à l’indépendance à chaque fois !!! C’est pourtant clair !
En Nouvelle Calédonie ou ailleurs, on doute vraiment que Monsieur Valls, ministre d’Etat, excusez du peu, soit capable de quoi que ce soit de sensé. L’Espagne n’en a pas voulu. Pourquoi sommes-nous obligés de le subir ?
Si ce n’est que pour, géopolitiquement parlant, avoir un ancrage dans l’océan pacifique, il est certain que la Nouvelle-Calédonie représente plus un poids économique pour la France qu’un avantage et ce, d’autant plus que ce sont les Français qui y contribuent largement. Nous avons assez comme cela de problèmes en métropole pour continuer à entretenir ce territoire d’outre-mer. En ce qui me concerne, mais ce n’est qu’un avis, je laisserais tomber.
Le bilan catastrophique de macron ne souffrira pas d’une indépendance de la NC , il est capable de tout et surtout du pire .
Macron devrait s’occuper des problèmes nationaux qui sont plus important que de jouer au diplomate raté et dire de belle tirades mais c’est tout ce qu’il sait faire et parfois mal comme la diplomatie.
Macron n’a aucune compétence ! Ni en économie ni en diplomatie… en RIEN !
Petite anecdote sur la Nouvelle Calédonie , il y a environs 40 ans , la compagnie ou j’ai servi du régiment auquel j’ai appartenu a été faire un séjour là-bas , cette compagnie avait des calédoniens (a une époque des calédo étaient envoyer en métropole pour leur service de 12 mois) dans ses rangs notamment un fil de chef de tribu ; au moment de faire bivouac sur le territoire d’une tribu le capitaine (un orsa) a fait fi des avertissement des calédo de la compagnie sur le respect de la coutume.
Le résultat a été une attaque en règle des membres de la tribu et une intervention des gendarmes mobile pour récupère la compagnie en mauvaise posture; cela ma été remonter par un collègue avec lequel j’avais garder contact ayant quitter le régiment avant les faits .
Moralité ,tout voyageur qui va dans le pacifique hors des sentiers battues doit respecter la coutume, que ce soit en Nouvelle Calédonie ou dans les iles de la société.
Et les charmes de la crèmiére !!
en leur donnant leur indépendance ils devront signer un traité de non assistance de la France, et ils se feront manipuler par les chinois et l’Azerbaïdjan, ils verront qu’eux les coutumes ils s’asseoient dessus.
j aimerai que notre president arrete de faire le maitre du monde et s occupe serieusement de faire son boulot de president de la france
« Et la crémière »…chacun sachant par ailleurs que ladite indépendance reviendrait à faire cadeau des gisements de nickel calédoniens aux Chinois, Chinois bénéficiaires, en outre, rappelons-le, de notre « aide au développement »…
Article édifiant s’il en est, d’un constat implacable.
Tout ça finira comme le Vietnam, Madagascar, l’Algérie, l’AOF… et bientôt la Corse ? : « Une main devant, une main derrière ! »
Arrêtons cette hémorragie torrentielle de fonds publics dispensés au profit d’un « peuple premier » revendixatif, jusqu’auboutiste, aiguillonné par le décolonialisme militant, arcbouté sur ses mœurs ancestrales primitives, et totalement imperméable à toute idée d’évolution sociétale, hormis la manne des allocs et subventions du « colon ».
L’exploitation locale du nickel, seule richesse industrielle, a été torpillée et réduite à néant par l’intransigeance buttée.
Notre vanité « patriotique » à figurer sur le podium des champions des Zones Territoriales Maritimes, soit-disant gorgées de nodules polymétalliques, richesse inexploi…table? est devenue déraisonnable.
Misons sur une forme d’isolasionnisme territorial à l’heure où notre utopie redistributrice gauloise (33% de notre PIB) ne permet plus d’entretenir la moindre danseuse.
Richesse inexploitée mais tenue en réserve. Ces nodules demandent, pour être exploités, des mises de fonds énormes . Souvenez-vous de l’Algérie : la découverte de l’or noir au Sahara déclencha la rébellion qui conduit la France à confier à l’Armée la défense du territoire et le maintien du statut quo .