Alexandre Benalla pressenti pour remplacer Christophe Castaner ? Poisson d’avril !

Benalla

Le moins qu’on puisse prétendre est que Christophe Castaner ne fait pas plus l’unanimité place Beauvau qu’à Matignon. Et ce n’est guère mieux à l’Élysée, même si l’homme est un marcheur de la première heure ; ce qui explique qu’Emmanuel Macron, plus isolé que jamais, peine encore à sacrifier ce fidèle d’entre les fidèles.

Certes, de gilets jaunes en grèves et manifestations incessantes, sans négliger l’actuelle épidémie, l’exécutif peut encore se consoler en se disant que Laurent Nuñez, le ministre bis de l’Intérieur, a malgré tout limité les dégâts dans l’opinion publique ; voire les dégâts tout court. Autant dire que, plus que jamais, Christophe Castaner se trouve sur un siège éjectable.

Tel qu’il se doit, la presse étrangère francophone est autrement plus prolixe que son équivalente française, dont les rapports avec le pouvoir participent de cette société de connivence de plus en plus insupportable à tant de Français. Ainsi, dans son édition de samedi dernier, L’Écho de Berne, le quotidien de référence suisse, estimait : « Les jours du ministre de l’Intérieur sont comptés. À en croire l’entourage de Laurent Nuñez, le retour de Gérard Collomb, l’ancien maire de Lyon, aurait un temps été envisagé. Mais un autre scénario de crise serait en train de se préciser, sachant que l’Élysée semble envisager une autre personnalité susceptible d’incarner une véritable rupture. »

De son côté, le quotidien L’Éveil d’Andorre, connu pour être toujours très bien informé, sachant les liens directs unissant la principauté aux cercles gouvernementaux parisiens, nous en disait plus, ce lundi 30 mars : « Selon un proche d’Alain Bauer, le célèbre criminologue qui a ses entrées à l’Élysée, Alexandre Benalla aurait déjà été approché à plusieurs reprises et s’apprêterait à donner sa réponse dans les jours qui viennent. » Mieux : toujours selon la même source, de discrets sondages auraient été « effectués avec à chaque fois les mêmes résultats : les Français seraient majoritairement favorables à une telle nomination. Parmi ses atouts majeurs : sa bonne connaissance du terrain et sa personnalité disruptive. » Il est vrai qu’Emmanuel Macron a toujours aimé faire bouger les lignes.

Et Xavier Raufer de nous confirmer : « Ce ne serait pas le plus mauvais choix, au vu des circonstances. Avec le coronavirus, les banlieues sont au bord de l’explosion. En effet, le couvre-feu et les contrôles à répétition gênent tous ces trafics permettant aux habitants des cités de s’en sortir. À ce titre, la personnalité d’Alexandre Benalla serait un atout. D’un côté, il connaît bien les codes des territoires. De l’autre, grâce aux rapports privilégiés qu’il entretient avec la rédaction de Valeurs actuelles, qui l’a interviewé à de nombreuses reprises, il cultive nombre de contacts dans les milieux de droite. Mieux, et en tant que gendarme de réserve, il n’est donc pas le plus mal placé pour calmer le milieu de la délinquance et rassurer une opinion publique qui n’en peut plus du laxisme en matière de répression et de respect de l’autorité publique. »

Si ces informations venaient à se vérifier dans les prochains jours, ce serait effectivement une « véritable rupture » que l’aile gauche de LREM pourrait tenir pour une provocation de plus. D’où ces autres révélations, à sortir mercredi dans Le Canard enchaîné. Ainsi y lit-on : « Depuis plusieurs jours, les contacts se multiplient entre Sibeth Ndiaye et Alexandre Benalla, grâce à l’intermédiaire de Brigitte Macron de plus en plus inquiète pour l’avenir politique de son époux. »

Confier la délicate mission consistant à rassurer une gauche très à cheval sur son « droits-de-l’hommisme » quant aux intentions présidentielle à une telle gaffeuse née n’est peut-être pas forcément l’idée du siècle. Affaire à suivre, donc.

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