Philippe Vardon : « Ce reconfinement est dramatique, on paie les échec monumentaux du gouvernement »

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Le Premier ministre Jean Castex a annoncé, jeudi 18 mars, de nouvelles mesures de restrictions : un reconfinement s'appliquera dans 16 départements pour au moins quatre semaines afin de lutter contre la « troisième vague » de l'épidémie de Covid-19. Ces mesures concernent l'ensemble de l'Île-de-France et des Hauts-de-France, mais aussi les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l'Eure.

Au micro de Boulevard Voltaire, réaction d'un élu des Alpes-Maritimes, Philippe Vardon, qui dénonce « les aberrations de la politique nationale et locale » dans la gestion de la crise sanitaire.

Jean Castex a annoncé le confinement de l’Île-de-France, des Hauts-de-France, des Alpes- Maritimes et de la Seine-Maritime. Comment cette nouvelle est-elle accueillie à Nice ?

C’est un beau cadeau pour célébrer les un an du premier confinement. Les commerces seront, une fois de plus, fermés avec tout l’impact économique qui s’ensuit sur les entreprises et sur l’emploi. Très sincèrement, c’est dramatique. On paie tous collectivement les échecs monumentaux du gouvernement, mais aussi de tous les potentats locaux, qu’ils soient régionaux comme Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France ou métropolitains et régionaux comme Christian Estrosi à Nice, qui ont tous fait les malins depuis un an. À Nice, nous étions les premiers à avoir le couvre-feu à 18 heures et le confinement le week-end. Dans les deux cas, cela a été réclamé à cor et à cri par Christian Estrosi. Aujourd’hui, on se retrouve confiné. Ça suffit !

Qu’aurait-il fallu faire ?

Il faut de vraies solutions. Ils ont continué à fermer des lits de réanimation dans cette situation. On nous dit que l’on ne peut pas former des réanimateurs et des infirmiers en quelques jours. Pourtant, cela fait un an que nous sommes dans cette situation. On ne parle plus de la question des soins. On ne sait pas. Voilà la maladie que l’on ne soigne pas. À ce jeu-là, beaucoup de maladies sont extrêmement mortelles. On n’est même pas capable de vacciner ceux qui le souhaitent. Pendant des mois, on nous a fait la morale en nous disant que ce n’était pas bien que les Français soient les plus réticents à l’égard du vaccin. Et, au final, ils ne sont même pas en capacité de vacciner ceux qui le veulent. Lorsqu’on met tous ces éléments bout à bout, voilà comment cela se termine. C’est déplorable et dramatique en termes d’impact psychologique, économique et social.

Je pense à des affaires très solides, en particulier à un restaurant du vieux Nice historique. Il va mettre la clé sous la porte. C’est aussi les conséquences des aberrations de la politique menée au niveau national et local. Beaucoup de présidents de collectivités qui, sous prétexte d’avoir réussi à commander quelques masques, comme l’ont d’ailleurs fait toutes les collectivités, essaient de passer pour les cadors de la réponse au Covid.

Emmanuel Macron ne s’exprime plus sur ces questions-là. Pendant le premier confinement, Emmanuel Macron prenait la parole. Aujourd’hui, c’est Jean Castex. Auriez-vous préféré que ce soit le président de la République qui prenne la parole plutôt que le Premier ministre sur cette question ?

On voit qu’il y a une stratégie de communication évidente. On est passé d'Édouard Philippe à Jean Castex. Je crois que c’est une volonté d’Emmanuel Macron d’avoir cet administrateur pour qu’il puisse, lui, rester dans son costume de Président important. Par conséquent, il ne vient plus nous annoncer les mauvaises nouvelles. Il délègue et, de temps en temps, il laisse fuiter dans la presse qu’il n’est vraiment pas d’accord et pas content. Pour toutes les communes qui sont reconfinées à partir de demain soir, cela ne change pas grand-chose.

Philippe Vardon
Philippe Vardon
Auteur, conseiller régional RN

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