Il y a des faits divers qui en disent long sur l’état d’une société, la société américaine en l’occurrence ; la nôtre aussi, par résonance.

Les faits, tout d’abord. Floride, le 26 février 2012. George Zimmerman tue Trayvon Martin d’un coup de revolver. Samedi 13 juillet 2013, il est acquitté après un mois de procès, au motif de la légitime défense. Logique, Martin frappe Zimmerman et lui cogne la tête sur le trottoir. Ce dernier tire, craignant pour sa vie. Là où ça se complique, c’est que Trayvon Martin est un Noir de 17 ans, et George Zimmerman un Blanc adulte ; enfin, Blanc, ça peut se discuter, puisque né d’un père d’origine allemande et d’une mère péruvienne de souche. Un métis d’Indien et de Blanc, donc.

Mais cela suffit pour que de nombreuses associations hurlent illico au racisme ; là-bas aussi, ce bizness est très fructueux… L’affaire prend de telles proportions que Barack Obama va jusqu’à prétendre : « Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon… » Déclaration qui n’a pas dû faire avancer l’enquête plus que ça et qui, surtout, peut inquiéter l’Américain moyen quant à l’éducation prodiguée aux deux filles du couple présidentiel : fracassent-elles la tête du premier venu sur le bitume, pour un regard de travers ou une cigarette refusée ?

Effectivement, on ne voit pas très bien, en se fondant sur les seuls faits, ce que le racisme vient faire dans cette histoire. Nous sommes loin des crimes naguère perpétrés par le Ku Klux Klan ou les Black Panthers, mouvements qui, eux, étaient indubitablement racistes. Ce qui démontre au passage que les Noirs peuvent être aussi racistes que les Blancs, ce qui est bien leur droit après tout. Certes, l’histoire des Afro-Américains est loin d’avoir été rose : esclavagisme et ségrégation ayant perduré dans certains États jusqu’au début des années soixante. Cela est désormais de l’histoire ancienne et si les Blancs américains étaient aussi racistes que la LICRA locale veut bien le dire, pourquoi auraient-ils élu par deux fois un Noir métis dont on ne saurait prétendre qu’il ait été porté à la Maison-Blanche par les seuls électeurs à peau surmélaninée ?

Une fois de plus, l’actuelle logorrhée antiraciste démontre son inanité, puisque ne fonctionnant qu’à sens unique. En ce sens, les six jurés – cinq Blanches et une Hispanique – ont fait preuve de pragmatisme en se bornant aux seuls faits avérés et reconnus par les deux parties en présence : familles Zimmerman et Martin. Elles ne statuaient donc pas sur le supposé racisme de celui qui a porté le coup fatal, mais sur le fait qu’un homme dont on explosait la tête sur le trottoir a fait usage de son arme pour sauver sa peau.

En France, il n’y a pas si longtemps, un tel verdict n’aurait pas fait trois lignes dans les journaux, en admettant même qu’il y eût procès. Quand un voyou s’en prenait à un honnête homme, c’était à ses risques et périls. Le cambrioleur qui entrait par effraction dans une ferme savait qu’il risquait le coup de flingot… Le détrousseur des Grands Boulevards parisiens n’ignorait pas qu’il y avait de la canne-épée dans l’air… Bref, la peur se nichait plutôt du côté de l’agresseur que de celui de l’agressé. Aujourd’hui, c’est le contraire. Pis encore, non content de subir la violence de l’agresseur, l’agressé est bien conscient qu’il risque, s’il vient à se défendre, de s’attirer les foudres d’une justice qui porte de plus en plus mal son nom.

À la lecture de nos faits divers à répétition, chaque jour plus cruels, plus ignobles, plus barbares, on en vient à se dire qu’en matière de lutte contre la délinquance, le droit aurait plus tendance à triompher en Floride qu’en France. Un comble au pays du Code Napoléon…

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15 juillet 2013

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