Ainsi Madame Duflot demande à l'Église de loger dans ses locaux libres les personnes sans domicile. C'est une très bonne idée. Quel que soit l'état de ces locaux et leur raison d'être, on a toujours raison de taper sur l'Église. C'est plus simple que de s'occuper des locaux disponibles appartenant à l'État. Sans doute y a-t-il des casernes vides ; sans doute aussi des commissariats ou des bureaux. Mais il faudrait en faire l'inventaire. On risquerait de découvrir que l'État dispose d'un patrimoine immobilier conséquent, en bâtiments, en terrains. Il faudrait aussi les remettre en état d'être habités, l'État n'en a pas les moyens. Alors que l'Église doit bien les avoir.
Plus simple aussi que de nationaliser des entreprises comme Mittal. Un patron, c'est puissant. Le contrarier ça peut être gênant, pour l'argent... des impôts bien sûr, mais aussi des campagnes électorales ; pour l'emploi... ceux des salariés bien entendu, mais aussi les fictifs dont on peut avoir besoin. Alors que l'Église, on peut bien lui taper dessus, elle tendra l'autre joue. Et si elle ne le fait pas, on pourra bien lui confisquer ses biens. Au nom des droits de l'homme, de la laïcité, de la lutte contre l'obscurantisme. Comme en 1793. Et d'ailleurs, si elle n'obtempère pas, en s'excusant en plus, on lui rappellera qu'en 1793 on a été plus loin. On ne peut certes plus guillotiner, noyer, pendre, égorger les prêtres, les religieux, les nonnes, mais on peut toujours les expulser. Des églises et des presbytères d'abord, qui appartiennent à l'État. De France ensuite, comme sous la troisième République. A-t-on besoin de cette religion qui s'oppose au progrès, au mariage des homosexuels, à la consommation à tout-va, à l'hédonisme sans frein, à la réification de l'homme ?
Et si elle argue de ses œuvres de charité, si elle prétend participer à la vie sociale par ses écoles, ses institutions de santé, les diverses associations, qui mettent en pratique l'amour évangélique, on lui rétorquera que la République y suppléera. Il suffira de payer, mal, des fonctionnaires qui remplaceront les bonnes volontés, l'amour en moins. Les pauvres auront un peu moins de commisération et les autres un peu plus d'impôts. Mais qu'importe, la marche vers le bonheur socialiste est à ce prix. On rasera gratis demain, toujours demain.
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