Olivier Faure majoritaire au PS, parti vide et sans descendance…

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Au terme d’un suspense proprement insoutenable, Oliver Faure a finalement battu son adversaire Nicolas Meyer-Rossignol, le maire de Rouen. C’était au mois de janvier dernier. Ce 16 février, le nouveau Premier secrétaire du PS aurait encore obtenu la majorité au sein des instances dirigeantes du parti jadis fondé par François Mitterrand, avec 155 sièges sur 306. Après avoir trop longtemps retenu leur souffle, les Français respirent enfin.

Si l’on était taquin, on se poserait bien cette question : après le mystère des voix bulgares et des polyphonies corses, quel peut bien être celui du Parti socialiste ? Tous les mouvements politiques actuellement dans l’arène ont tous plus ou moins bien réussi à laisser éclore de nouvelles têtes n’ayant pas tardé à se faire un nom. Mais là, peau de balle et balai de crin. Déjà, Olivier Faure n’a rien d’une sommité connue à l’échelle nationale mais, comparé à Nicolas Meyer-Rossignol, c’est Michael Jackson.

Même quand la Ligue communiste révolutionnaire devient le Nouveau Parti anticapitaliste, Alain Krivine parvient à sortir Olivier Besancenot du chapeau. Plus modeste encore, Lutte ouvrière réussit, avec Nathalie Arthaud, à faire un peu oublier Arlette Laguiller. Quant au Parti communiste, au moins a-t-il Fabien Roussel, sorte de réincarnation de Georges Marchais, quoique devenu l’homme politique de gauche favori des électeurs de droite. Tout comme, naguère, Simone Veil fut la femme politique de droite plébiscitée par ceux de gauche.

Chez les mélenchonistes, ça ne manque pas non plus de fraîches pousses, d’Adrien Quatennens en Mathilde Panot, personnalités certes contestables et contestées, mais qu’on ne saurait non plus confondre avec ses voisins et voisines de palier. Idem pour EELV, qui aura au moins accouché d’une Sandrine Rousseau dont le moins qu’on puisse prétendre est qu’elle n’est pas non plus une parfaite inconnue.

Bref, même chez LR, de nouvelles têtes plausibles ont fini par montrer le bout de leur nez, dont Aurélien Pradié et David Lisnard, le maire de Cannes. Au RN, n’en parlons pas, Marine a su faire oublier Jean-Marie, tandis que surgissaient des talents tels que Marion Maréchal et Jordan Bardella, qui ont su se forger une indéniable réputation.

Mais au PS ? À croire que depuis la disparition de Tonton, ses neveux et nièces putatifs sont désormais aux abonnés absents. Certes, il y a eu Lionel Jospin, Ségolène Royal, François Hollande, Laurent Fabius, Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn, issus de l’écurie mitterrandienne d’alors. Mais où sont leurs successeurs, ces potentiels espoirs qu’ils auraient pu former ? Ailleurs, tout simplement. Tel Julien Dray, désormais commentateur sur CNews, ou Jean-Christophe Cambadélis, devenu ce sage dont plus personne n’écoute les oracles. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a suivi le chemin qu’on sait.

Seulement voilà, le bon sens le plus élémentaire oblige à dire qu’avec tout ce qu’ignore Olivier Faure en politique, on pourrait emplir des bibliothèques entières. Ainsi son mantra demeure-t-il l’union de la gauche avec, dans le rétroviseur, celle que Mitterrand mit sur pied en 1972 avec le Programme commun. Pourtant, elle est déjà faite, cette « union de la gauche », grâce à Jean-Luc Mélenchon qui, lui au moins, a retenu les leçons du Florentin : unir pour mieux étreindre et ensuite mieux étouffer ses alliés du moment. Olivier Faure, réduit au statut d’intermittent du spectacle politique, en sait quelque chose.

Ainsi François Mitterrand a-t-il tué le PCF et les Radicaux. Tout comme l’UDF, en s’unissant avec le RPR, a étranglé les derniers gaullistes sincères. Aujourd’hui, le RN s’allierait-il avec les LR qu’il en ferait du petit bois. Pareillement, une union lepéno-zemmourienne scellerait à coup sûr le destin du polémiste et de ses affidés. Car l’union n’est pas une fin, juste un moyen pour parvenir à la victoire. Et dans la victoire, on est immanquablement seul. Seul, Olivier Faure l’est aussi, mais dans la défaite.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

12 commentaires

  1. « Monsieur d’un très haut niveau » dont tous ses dégats seront subits par la communauté française. Il ne donne franchement pas envie de voter. Quel nul c’est grave.

  2. Le parasitisme socialiste qui a ramené la France à un pays en voie de sous développement recase tous les copains à des postes sinécure indéboulonnable.

  3. C’est époustouflant comme cette génération des enfants de soixante-huitards ne sait rien faire et se borne à tout détruire, en politique surtout mais pas seulement.

  4. Les membres du PS ne se sont pas évaporés ils ont fait le coup du caméléon et on mutés chez macron ou ailleurs, là ou ils pouvaient se faire élire et où la soupe est bonne.

    • Et cette soupe ils la prennent dans la même gamelle que les ex-LR toujours prompts à trahir, que ce soit leurs électeurs ou leur parti.

  5. Comment le PS en est-il arrivé là ?
    Une ombre de parti ruiné intellectuellement et surtout financièrement.
    Alors que ce parti est (était) « LE » parti des philosophes de tout poil, et surtout des rois de la « finan-dsk » internationale !

  6. Je n’ai rien contre un peu de politique politicienne, mais là Nicolas vous êtes dans le très conjoncturel.

    Le PS était suffisamment fort pour se transformer en trois ou quatre partis crédibles. Les trois-quart de l’Assemblée nationale sont plus ou moins idéologiquement issues du PS.

    Borne, Macron c’est le PS. Mélenchon c’est le PS aussi. La totalité des chefs de bureaux de l’administration française est d’obédience socialiste, dans tous les ministères, toutes les localités. Il n’existe rien d’autre dans ce pays.

    Ce qui est étonnant, c’est la certitude de ces gens que créer un énième nouveau parti, nouveau courant, nouveau club de réflexion se justifie parce qu’il y aurait un vide politique, alors qu’ils pensent tous la même chose et sur tous les sujets.

  7. Point de vue discutable: Effectivement, la NUPES a réussi à faire émerger quelques têtes, comme citées Panot et Rousseau. Sauf qu´à l´inverse des jeunes pousses de droite, les Bardella et Maréchal au talent indéniable, les deux donzelles n´ont su se faire connaitre que par leurs excès et leurs saillies délirantes.
    A ce compte, il vaut bien mieux pour lui qu´Olivier Faure reste dans l´anonymat.

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