À la suite de l'effondrement de plusieurs immeubles, rue d’Aubagne à Marseille, les conséquences se ressentent jusqu'au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le président de la région Renaud Muselier suspend deux vice-présidents de la région.

Réaction du conseiller régional Olivier Bettati au micro de Boulevard Voltaire.


Conséquence de l’effondrement de l’immeuble de Marseille, rue d’Aubagne, Bruno Muselier a suspendu deux de ses vice-présidents, l’une en charge du logement à la métropole et à la région et l’autre parce qu’il faisait partie des propriétaires de la rue d’Aubagne. Comprenez-vous cette décision du président de région ?

Elle me paraît légitime au moins en ce qui concerne la vice-présidente en charge du logement. Non pas que la région ait un pouvoir quelconque en termes de logement. La région est juste impliquée dans le tour de table de financement notamment des rénovations. Mais parce que parallèlement, cette personne était en charge du logement à la ville de Marseille. C’est la responsabilité de la ville de Marseille qui est engagée.
L’autre vice-président était, semblerait-il, un des propriétaires de tout ou partie de ces immeubles. Il y a une enquête en cours. Il faut donc faire attention. Je ne jette jamais la pierre aux propriétaires, parce qu’il arrive aussi parfois que personne ne paie les loyers. Tout cela est extrêmement compliqué. Tant que l’enquête de police n’est pas allée jusqu’à son terme, il est difficile de juger.
C’est une décision de l’ordre de la moralité. Je la comprends tout à fait. Soit l’enquête de police dira qu’il y a eu un certain nombre de fautes. Dans ce cas il faudra aller plus loin. Soit ce n’est pas le cas et ils pourront retrouver leur délégation.
Moralement, je trouve cette décision tout à fait normale.


Au-delà du drame atroce de cet effondrement, il y a une responsabilité collective. Les LR locaux semblent chercher des responsables...

Lorsqu’il y a des catastrophes de ce type-là, il y a l’aspect humain prime, et la monstruosité est prégnante. Quelle que soit sa couleur politique, je crois que chacun se doit d’essayer d’être à la hauteur de l’événement vis-à-vis des familles et des quartiers.
Il peut arriver par ailleurs qu’il y ait des règlements de comptes, mais je n’ai pas le sentiment dans cette affaire qu’on en soit là.
Il est certain qu’aujourd’hui tout le monde est extrêmement mal à l’aise eu égard au drame absolu qui s’est joué.
Attendons la fin de l’enquête de police avant de jeter l’anathème sur qui que ce soit. C’est déjà suffisamment horrible pour qu’on en rajoute pas. C’est assez facile de taper sur les élus, mais il y a toute une chaîne administrative qui n’a pas forcément fait son travail. Attendons que la justice rende ses conclusions.
J’ai vu chez vos confrères de BFMTV par exemple il y a quelques jours qu’un des locataires avait filmé le matin des fissures énormes apparues dans la nuit. Il se pose donc quand même la question de la responsabilité du syndic. Soit le syndic était au courant et a alerté la mairie, et la mairie n’a pas pris d’arrêté de péril imminent. Dans ce cas, il y a une vraie responsabilité de l’hôtel de ville. Soit ce n’est pas le cas, et alors la responsabilité sera celle du syndic.

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16 novembre 2018 à 9:50

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