
Les Grecs sont incroyables, ils ne peuvent jamais faire comme les autres ! Ils sont comme ça, les Hellènes, capables de… l’Épire et du meilleur : SYRIZA au pouvoir, c’est sans doute ce que l’on pourrait appeler « l’exception politique grecque ». Mais ce joli coup de pied dans la fourmilière des partis traditionnels, même du pied gauche, va au-delà des clivages politiques.
Les Grecs ont su faire la part des choses sans se laisser intimider par les menaces de chaos de la doxa européenne. Même si le parti d’Aléxis Tsípras effarouche encore ici ou là, par son étiquette de gauche radicale, il ne fait plus peur à personne en Grèce où l’extrême gauche demeure le privilège des communistes du KKE, qui arbore toujours sans complexe le marteau et la faucille.
SYRIZA est considéré aujourd’hui par la plupart des Grecs comme un parti souverainiste, le parti de la révolte contre l’austérité qui touche les plus défavorisés et la classe moyenne. En votant pour SYRIZA, les Grecs ont voté, en fait, pour le seul parti qui leur a parlé « d’espoir » en voulant renégocier la dette. « Au lieu que la Grèce danse au rythme imposé par les marchés, c’est l’inverse qui va se produire », promet Tsípras à ses créanciers.
Pour mettre en route rapidement ce programme et disposer de la majorité qui lui manquait au Parlement, Aléxis Tsípras n’a pas hésité à s’allier aux « Grecs indépendants », un parti souverainiste de droite. Pragmatisme et efficacité d’abord : nous sommes tous des Grecs. Imagine-t-on Mélenchon ou Besancenot – dans un cas de figure identique – frapper à la porte de Dupont–Aignan ?
À peine investi, certes laïquement, Alexis Tsipras a rendu néanmoins visite à l’Église orthodoxe qui l’avait chaleureusement reçu au mont Athos il y a quelques semaines. Vous voyez Mélenchon à Lourdes ?
« On est tous des Grecs. » Les conseillers en communication de l’Élysée ont flairé le bon coup : Hollande – ah non, pas lui – a téléphoné immédiatement à Tsípras pour lui proposer ses services. On est tous des Grecs… Mélenchon, Cambadélis, Hollande, il y a des limites dans la récupération politique…
27 janvier 2015