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Cet article a été publié le 26/01/2023.

Alors que la déconstruction de l'église de La Baconnière a démarré le 31 juillet, il est urgent de réinvestir et d'entretenir notre patrimoine religieux sous peine de voir disparaître peu à peu ce blanc manteau d'églises qui a façonné notre pays...

Mayenne, le 21 janvier 2023. Lors de ses vœux, David Besneux, le maire de la Baconnière, annonce que l’église ne sera pas rénovée mais finalement démolie. La charpente affaissée et la toiture endommagée, la « décision difficile » a été prise pour « assurer la sécurité de tous les habitants du village ».

Dans le Maine-et-Loire, Franck Aubin, le maire de Beaupréau-en-Mauges, souhaite installer sa médiathèque dans l’église, la décision a été votée le 4 juin dernier au conseil municipal et la demande envoyée au préfet afin que ce dernier soumette à l’évêque d’Angers Mgr Delmas la question de la désacralisation de l’édifice. Pour le maire, « le bâtiment devenant un bâtiment "public", il semble plus opportun que le bâtiment soit désaffecté et désacralisé […] Ce serait une façon de faire que ce bâtiment soit le plus accessible à la grande majorité de la population. »

À Saint-Chamond, l’église a été désacralisée pour devenir un centre culturel, avec la bénédiction de Mgr Bataille, prêt à la mener (la bataille) pour s’opposer à un projet de discothèque… mais c'est tout : « Par contre, que cela devienne un lieu culturel et qu’il puisse être utilisé par beaucoup de monde, oui. » Faut-il en déduire que nos églises ne sont plus que des lieux de rencontre et de partage, pour que le centre culturel n'en soit que l'aboutissement naturel ?

Au Mans, Cyr de la Chapelle, 18 ans, a monté le collectif Saint-Joseph pour lutter contre la démolition de la chapelle éponyme. L'étudiant en première année de droit nous confie ne pas comprendre « comment on peut balayer 2.000 ans d'Histoire ». La municipalité de Stéphane Le Foll n'ayant pas encore donné le permis de démolition, l'étudiant garde une lueur d'espoir et se dit « confiant dans la justice française ». Nouant des partenariats avec d'autres jeunes engagés dans la défense du patrimoine religieux : Touche pas à ma statue et SOS Calvaires, le collectif prévoit une nouvelle action de mobilisation fin février ou début mars.

Dans les Deux-Sèvres, l’église de Bouillé-Loretz a été ravagée par les flammes le 20 mars 2016, jour de la messe des Rameaux. Pierre Sauvêtre, le maire du village, évoque le montant des travaux : 1.600.000 €, un coût immense pour un village de 2.700 habitants. Et pourtant, l’église, qui a subi des dommages conséquents, devrait pouvoir retrouver sa beauté originelle à l’été 2023. Pourquoi le conseil municipal n’a-t-il pas pris la « décision difficile » de démolir ce qui coûtait trop cher à rénover ou désaffecter l’édifice et s’en laver les mains ? Parce que cette église était remplie chaque dimanche, que la paroisse de l’abbé Christian Métais s’est largement mobilisée pour sauver son clocher, ouvrir des quêtes en lien avec la Fondation du patrimoine, le club des mécènes avec des entreprises locales ou obtenir le soutien de Stéphane Bern, toujours disposé à accompagner tous les défenseurs du patrimoine. Dans ce merveilleux village viticole, la vie paroissiale faisait battre le cœur du bourg jusqu’au jour de l’incendie. Elle s’apprête à le faire revivre lorsqu'elle reprendra toute sa place dans l’église, au centre du village…

Cet exemple de Bouillé-Loretz doit pouvoir redonner espoir et prouver que lorsque l’on veut, on peut. Ce ne sont pas les maires qu’il faut accabler mais bien tous ceux qui ont déserté ce patrimoine religieux alors que la loi de 1905 promet l’affectation « légale, exclusive, gratuite, permanente et perpétuelle » des églises. En revanche, la non-célébration du culte pendant plus de six mois consécutifs, l’insuffisance d’entretien mettant en péril la conservation de l’édifice et la sécurité du public, le détournement de l’édifice de sa destination cultuelle permettent à une commune de demander la désaffectation au préfet qui devra interroger l’évêque.

D’ici 2030, ce sont entre 2.500 et 5.000 églises qui pourraient disparaître, selon un rapport du Sénat qui prône une « réappropriation et une resocialisation des édifices cultuels ». Que voulons-nous pour demain ? Voir fleurir les minarets et entendre l’appel du muezzin comme à Cologne tout en fermant les yeux sur la démolition ou réaffectation de nos édifices religieux ? Laisser Roselyne Bachelot enfoncer le dernier clou dans le cercueil de notre acédie ? Prouvons que nos églises ne sont pas de vieilles pierres désaffectées ni de simples lieux de rencontres fraternelles socio-culturelles, mais bien un patrimoine vivant au cœur battant. C’est un enjeu de civilisation qui se joue sous nos yeux si nous ne défendons pas ardemment notre patrimoine religieux. Les pelleteuses ne sont pas loin...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:20.

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26 janvier 2020 à 8:39

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47 commentaires

  1. Hélas, ouvrons les yeux: qui déserte nos églises, sinon les paroissiens. Dans ma paroisse, il y a – en bon état pour la plupart – 21 clochers…. et un seul lieu de culte régulier, pour une seule messe, le dimanche, et rempli à 70%!
    Je bas ma coulpe, l’ayant désertée moi-même trop longtemps (pour des raisons familiales qui peuvent servir d’excuse, mais bon). Et puis un jour, à l’éclairage du Grand remplacement liturgique, je me suis réveillé, ai re-fréquenté la pratique religieuse, me suis retrouvé un peu « chez moi »; depuis, je participe à l’animation liturgique, dirige les chants, prend des charges, si minimes soit-elles, et j’invite tous à voir ce qu’ils peuvent donner.

  2. Nos églises auraient-elles moins de valeur que nos ruines de châteaux pour lesquels nous investissons pas mal d’argent pour les empêcher de disparaître à jamais, en tant que patrimoine. Je pense que nos églises valent beaucoup plus pour qu’elles ne sombrent pas petit à petit dans l’oubli et soient remplacées par des tours en forme de fusées. Que l’on soit athée ou croyants le combat doit être le même pour la sauvegarde.

  3. … Quand on propose des possibilités voire des solutions pour essayer de trouver les capitaux nécessaires à les restaurer, les personnes qui en ont la charge ne souhaitent pas vous entendre. Bizarre

  4. Les municipalité en raison de la décentralisation de leur couts de fonctionnement n’ont que très peut de moyens pour entretenir leur territoires de responsabilités alors les bâtiments tels les églises ne passent pas en priorité surement elle se dégradent forcément à tel point qu’il ne reste plus comme solution la destruction au grand bonheur des LFI mais les moyens existent, au lieu de démunir l’armée de sont stock d’arme en cadeau pour l’Ukraine où elle ne sert qu’a tuer, stock d’arme qu’il faudra reconstituer un jour ou autre, ces moyens serviront mieux à entretenir nos églises tant bien plus pacifique. Moins de stades pour des millionnaires qui courent derrière un ballon plus d’argent à la culture, la vrais.

  5. Que nos églises sont belles, que nous nous sentons bien en leur seins, même non croyant athée mon cœur vas vers ces bâtiments que nos anciens ont bâti en perdurant notre culture au de là des croyances. Combien de citoyens n’ont pas été en une immense triste de voir notre cathédrale de Paris soit disant victime d’une cigarette.

  6. Ils laissent les églises tomber en ruine par contre ils font des cadeaux pour construire des mosquées

    1. Remarque très juste et le plus grave c’est que ces mosquées sont payées par des catholiques qui ont déserté leur religion

  7. Ce n’est pas très grave si l’on perd nos églises, les pays arabo-musulmans sont prêts à investir dans des mosquées pour les remplacer. Disant cela, je ne suis pas pessimiste mais, hélas, réaliste.

  8. Ces destructions d ‘ églises sont vraiment consternantes ; il n ‘est jamais trop tard mais à moins de chasser ce gouvernement de démolisseurs de notre civilisation , on peut se demander à quoi ressemblera la France dans quelques temps ?

  9. J’ai lu que Monseigneur Delmas s’oppose à la transformation de l’une des deux églises de Beaupréau,nos évêques devraient tous s’inspirer de l’évêque d’Angers, et demander dans tous les cas l’opinion des premiers concernés,à savoir les citoyens !
    L’idéologie de certains évêques,dont on peut malheureusement douter parfois de leur confiance en la divine Providence, est souvent à l’origine de ces démolitions ou désacralisations, un partie des fidèles,souvent constituée de jeunes dynamiques, est attachée à la forme traditionnelle de la liturgie, ces prêtres et fidèles seraient en mesure de maintenir des églises ouvertes,peut-être pas l’ensemble ,mais une partie ,autant de sauvées !

  10. Certes, les français sont de moins en moins pratiquant, mais sont il responsables de cette désaffection. Et si l’Eglise se remettait en cause une bonne fois. Quand à l’entretien de notre patrimoine, c’est du côté des gouvernements successifs qu’il faut chercher la responsabilité.

    1. Oui les français sont directement responsables même si notre Eglise de France a commis de nombreuses erreurs mais il appartient prioritairement aux chrétiens de moins de 70 ans de retrouver le chemin de la foi et de redresser la situation , le clergé suivra; déserter la messe par facilité en s’appuyant sur les erreurs de l’Eglise est un acte indigne et une forme de trahison

  11. Oui et nous le faisons, nous suppléons à la carence de l’Etat. Petitement, suivant nos moyens, mais nous contribuons, comme l’a écrit NDA où passe le pognon ?

  12. « À la différence des autres pays, la plupart des édifices d’intérêt patrimonial affectés au culte en France sont la propriété des Communes, et non des Cultes. La charge de leur entretien et, le cas échéant, de leur restauration, repose donc sur les Maires. Ceux-ci éprouvent de plus en plus de difficultés à assumer ces dépenses, compte tenu de la RAREFACTION des ressources et de la moindre fréquentation des EGLISES »…… ainsi la « messe est dite » ! mais quand les FRANCAIS seront à nouveau en SECURITE, ils fréquenteront à nouveau leurs EGLISES avec un plaisir immense si d’ici là elles ne sont pas remplacées par des mosquées. il serait donc plus honnête de dire que c’est le manque d’ARGENT qui ne permet plus d’entretenir notre patrimoine mais curieusement, alors que la France est ruinée, notre Chef d’Etat, au nom du devoir humanitaire, quitte à affamer son propre peuple, ne cesse d’accueillir comme ses prédécesseurs, toute la misère du monde pour l’entretenir à NOS FRAIS parce que ça fait partie de son programme de déconstruction.

    1. Au lieu de se battre contre l’Etat qui a accueilli toutes les misères avec des terroristes, les catholiques baissent le pantalon devant Macron qui n’assure plus la sécurité des églises.
      Vous avez raison Georges les églises sont vides et il n’y a plus de collecte, les oraisons disparus par l’absence de la communauté chrétienne.
      L’idéologie des gauchistes avec Macron a pourri le peuple chrétien.

  13. Je crois que nous allons revenir au temps des croisades. Que certains officiers de police de justice laissent nos églises à l’abandon je crois qu’ils méritent des sanction des procureurs de la République et de leurs concitoyens.
    Le versement des grandes subventions pour la construction des mosquées et l’adhésion à l’islam dans plusieurs grandes villes devraient soulever la colère et la révolte des administrés parce que nous payons des impôts( c’est notre fric qui ne sert plus nos communes françaises) et la laïcité tous ces maires s’en moquent bien.
    Pourquoi le pape ne donne pas des subventions pour sauver nos églises ? C’est un chef d’Etat avec une grande fortune, argent des catholiques.
    Les imams de France reçoivent des fortunes de leurs rois, présidents de leurs républiques, des frères musulmans et de la communauté musulmane. Tant mieux pour leurs croyants. En France c’est tout le contraire, la faillite de l’Etat, nos impôts sont partagés entre les maires et les conseillers municipaux de plus en plus nombreux.
    Ce que j’admire chez les musulmans c’est la prière de la foi ! une grande solidarité. Les Français catholiques n’ont plus rien, aucune envie à cause de la destruction du culte par tous nos politiciens depuis 40 ans.

    1. Depuis 2023-1789 = 234 ans .On pourrait même remonter vers 1470 , avec l’invention par Gutemberg de l’imprimerie à caractères mobiles métalliques , qui a été rapidement utilisée pour éditer de la propagande anti-catholique , les Luthériens , Calvinistes et autres Vaudois en particulier .
      La persistance de la foi catholique est « miraculeuse » dans ce contexte !

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