Most of the offenders are Arabs and Blacks
La France vient subrepticement de changer. Sur les cartes, qu’on n’a pas eu le temps de modifier, elle est toujours de forme hexagonale et sa couleur est restée la même. Mais une constellation de points noirs est venue tacheter son rose. Manuel Valls a annoncé en effet la création de 49 nouvelles ZSP (zones de sécurité prioritaire) qui viennent s’ajouter à quelques dizaines déjà existantes. Ces zones recouvrent de façon presque parfaite les ZUS (zones urbaines sensibles).
Qui habite là-bas ? Qui vit dans ces lieux où règnent la violence, la délinquance, la misère, l’acculturation et la haine ? On ne sait. Aucun anthropologue n’a eu le droit, ou la témérité, d’aller étudier ces populations. L’un d’eux s’y était risqué et le fit bruyamment savoir. Il fut aussitôt condamné par les tribunaux.
Donc ce qu’il a dit, je ne le répéterai pas. Mais en anglais j’ai le droit. « Most of the offenders are Arabs and Blacks. » Mais dans quel but le dire ? Pour faire du mal ? Pour alimenter le racisme et la xénophobie ? Non. Pour faire du bien, comme aux États-Unis où, cela ne vous a pas échappé, on parle anglais.
Il y a, à New York, un gigantesque complexe pénitentiaire (17 000 détenus !) du nom de Rikers Island. La quasi-totalité de ceux qui y séjournent ou qui y ont séjourné sont des Noirs et des Portoricains. À la notable exception, de courte durée, de Dominique Strauss-Kahn. Et ça, on peut le dire en français. Aux États-Unis, on nomme les choses afin d’y remédier. Ainsi, avec beaucoup de millions de dollars, le maire de New York, Michael Bloomberg, aidé par le richissime George Soros, a lancé un programme d’aide pour éviter à cette jeunesse, peut-être pas tout à fait perdue, d’aller à Rikers Island, ou pour aider ceux qui en sortent. Des psychologues, des assistantes sociales, des policiers, des juristes sont à l’œuvre. Il y a bien sûr parmi eux, et sélectionnés pour cette raison, des Noirs et des Portoricains. Ils savent comment parler aux leurs. Une action spécifique, nommée et ciblée par une population spécifique. Aux États-Unis, on dit ce qui est pour faire du bien. En France, on se tait, et ça ne fait pas du bien.
Raffarinade
On avait oublié Raffarin. Le revoilà. Guide de la « droite humaniste », il s’enorgueillit d’être « au-dessus de la mêlée » Copé-Fillon. « Au-dessus » ? Quelle vanité ! L’homme qui prétendit incarner la France d’en bas ne peut être qu’en bas. Au-dessous de la mêlée. Chirac a eu deux Premiers ministres. L’un, plutôt de la haute, Dominique de Villepin, est en train de sombrer dans une calamiteuse affaire de Relais et Châteaux, ce qui est assez élégant pour un homme de sa lignée. Il sera oublié. L’autre, Jean-Pierre Raffarin, passera à la postérité tout comme M. de La Palisse.
Quelques phrases inoubliables ont assis à jamais sa réputation.
« Notre route est droite, mais la pente est forte. » « Les jeunes sont destinés à devenir des adultes. » Et enfin, la plus remarquable : « Les veuves vivent plus longtemps que leurs conjoints. »
Dans la même veine, nous pouvons lui en suggérer d’autres : « Ce n’est pas parce que l’UMP est décomposée qu’elle ne se recomposera pas. » « Ce n’est pas parce que Fillon tape sur Copé et Copé sur Fillon que Juppé ne tape sur personne. » « La route de l’UMP est sinueuse et elle va droit dans le mur. »
Ménard ne sait pas tout
Le très sympathique fondateur de Boulevard Voltaire s’indignait hier d’une décision burlesque de la Commission de Bruxelles. Les autorités slovaques ayant décidé de frapper des euros à l’effigie des saints Cyrille et Méthode qui évangélisèrent l’Europe, il leur a été demandé de supprimer quelques détails de ces pièces. En l’occurrence, la croix et l’auréole, manifestement choquantes pour les populations musulmanes de notre continent. Je remercie Robert Ménard de m’avoir appris que les limites de la connerie se rapprochaient ainsi de celles de l’infini. Mais moi, je sais des choses qu’il ne sait pas. Je vais donc lui apprendre que cette même Commission de Bruxelles va émettre des pièces à l’effigie d’Europa. Une charmante déesse grecque qui a donné son nom à notre continent. Voilà qui va consoler les malheureux Grecs… Le jour, sans doute proche, où ils seront boutés hors de la zone euro, il faudra un peu modifier ces pièces. Qu’adviendra-t-il alors de la déesse Europa ? La représentera-t-on sans tête comme la Victoire de Samothrace ? Ou sans bras comme la Vénus de Milo ?
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