Je ne suis pas allé à Alep. Mais je lis et j'écoute ceux qui y vivent, et ce n'est pas du tout le même écho que nous lisons ou écoutons de nos confères dont les sources d'information semblent être à sens unique.

Pourtant, multiples sont les témoignages dramatiques qui démontrent combien est insupportable la désinformation, l'intoxication émanant de journalistes et, pire encore, de notre propre président de la République, de Barack Obama ou du Britannique Boris Johnson qui, tous trois, arment et entretiennent la rébellion syrienne qui combat sous le drapeau des terroristes d'Al-Qaïda, voire même sous le sinistre emblème de l’État islamique .

Ici même, il y a quelques jours, je vous révélais ce qu'avait à dire un jeune Breton qui avait choisi de vivre à Alep-Ouest pour tenter de soulager les assiégés. Depuis hier, le témoignage télévisé plus journalistique et peut-être moins bouleversant d'une photographe anglaise, Vanessa Beeley, circule sur les réseaux sociaux. Fille d'un diplomate qui a fait carrière au Moyen-Orient, Vanessa est membre de l'ONG Syria Solidarity Movement, qui a pris fait et cause pour le régime en place, seul à même, selon elle, de conserver l'intégrité de la Syrie.

L'impartialité du témoignage de Vanessa Beeley est donc peut-être à prendre avec les précautions d'usage, mais il n'en reste pas moins un reportage vivant sur la réalité vécue par le million et demi d'Aleppins qui vivent sous les bombes. Témoignage qui concorde avec celui de Pierre Le Corf et, en partie, avec celui du rédacteur en chef adjoint de Paris Match, Régis Le Sommier, dont on ne peut nier l'objectivité.

Régis Le Sommier reconnaît qu'on oublie très vite que les Aleppins de l'Ouest subissent les bombardements ou les snipers des rebelles qui se sont islamisés et radicalisés après cinq ans de guerre. Rebelles qu'il ne veut pas identifier comme terroristes, ce que n'hésitent pas à faire Vanessa Beeley ou Pierre Le Corf.

D'autres témoins, dont l'impartialité ne peut être mise en doute, viennent de se manifester devant la désinformation ambiante et la prise de position du Président Hollande. Il s'agit des carmélites qui vivent à Alep.

"La situation à Alep-Ouest n'est guère plus brillante qu'à l'est, bien que les médias n'en parlent pas. Cette partialité des informations nous fait vraiment de la peine, car nous sommes tous les jours témoins, directement ou indirectement par les nouvelles que nous recevons de prêtres ou de personnes proches et connues, de toutes les détresses vécues dans de nombreux quartiers ouest de la ville : obus, missiles et armes de plus en plus sophistiquées, sans parler du manque total d'eau et d'électricité (coupées par les groupes armés opposants) font de plus en plus de victimes ; les morts et blessés se comptent, là aussi, par dizaines tous les jours. L'autre jour, un prêtre qui nous dit la messe une fois par semaine est arrivé en pleurs : il habite Midan, un quartier populaire qui est sans cesse, depuis trois ans, la proie d'attentats. Ce prêtre, depuis une semaine, ne cessait d'enterrer des victimes civiles.

Dans un autre quartier très populeux à quasi-totalité musulmane, près de l'hôpital Saint-Louis tenu par les Sœurs de Saint-Joseph-de-l'Apparition, des obus ont fait, il y a quelques jours, une dizaine de morts et plus de 70 blessés. NOUS N'EN POUVONS PLUS et demandons INCESSAMMENT LA FIN DES COMBATS, PARTOUT dans la ville, ainsi qu'un peu plus d'OBJECTVITÉ dans les informations, par simple respect pour tous ces pauvres qui souffrent (car il ne s'agit, pratiquement, que de familles très modestes, sinon pauvres et même misérables)." 

Qu'en pense notre Président ?

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15 octobre 2016

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